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La lettre economique

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    il est toujours utile de faire le bilan de l’année qui vient de s’écouler et de se projeter vers la suivante. En 2012, la croissance de l’économie mondiale sera de +3.3%. La plupart des pays développés sont toujours empêtrés dans des problèmes structurels mis à jour en 2008 avec la crise financière. Trois phénomènes majeurs s’y autoalimentent. Premièrement, le désendettement simultané des banques, des entreprises et des ménages atrophie la fluidité du crédit, de la consommation et de l’investissement. Les taux d’intérêt très bas ne stimulent toujours pas la demande. Deuxièmement, le chômage y est solidement ancré. Troisièmement, la cure d’austérité fiscale que s’imposent ces pays pour réduire leur endettement public pèse fortement sur l’activité économique à son tour. Ce cercle vicieux ne sera cassé qu’au terme de nombreuses années voire décennies d’ajustements. A l’opposé, les pays émergents continuent de croître, moins fort certes mais à un rythme de +5.5% en moyenne. La croissance Chinoise reste très forte (+7.9%) ; elle ralentit néanmoins pour deux raisons. Ses exportations vers l’Europe et les Etats unis baissent et la première phase de croissance qu’a connue le pays et qui était reliée aux infrastructures et à l’immobilier s’essouffle. Le Brésil et le Mexique confortent leur statut de très bons élèves. Le Brésil vient de dépasser le Royaume uni en devenant la sixième puissance économique au monde (en PIB) juste derrière la France. Les bonnes nouvelles viennent également d’Afrique avec une croissance stable autour de 5%. L’inflation dans la plupart de ces pays y reste néanmoins forte et contrairement à la plupart des pays d’Amérique Latine et d’Asie du sud-est l’environnement politique et juridique y est toujours précaire. Il est particulièrement réconfortant de constater que les pays riches en ressources n’ont pas été les seuls à progresser et que de nombreux pays africains dépourvus de richesses pétrolières ou minières ont également enregistré de bons résultats. Le Ghana est incontestablement le champion africain avec 13% de croissance du PIB, 11% de chômage et 9% d’inflation. Son économie est diversifiée (agriculture et secteur minier et pétrolifère). Ses infrastructures se développent fortement. Démocratie stable d’Afrique il attire de plus en plus d’investissements étrangers.
    L’autre caractéristique des dernières années et qui se poursuit nettement en 2012 est l’apparition d’une classe moyenne toujours plus nombreuse qui gagne
    et consomme plus. Le nombre des ménages disposant d'un revenu annuel de plus de 30 000 dollars par an, soit 2 500 dollar par mois, va plus que doubler d'ici à 2020 dans les pays émergents, affirme Ernst & Young. Il passera à quelque 149 millions de foyers dans 8 ans, un chiffre qui sera alors supérieur à celui des États-Unis (120 millions) et des pays de la zone euro (116 millions). Ce phénomène est très marqué au Mexique et dans les « BRICs » (Bresil,Russie, Inde et Chine). Cette nouvelle classe moyenne constituera le ciment d'une économie diversifiée aux fondations solides dans les pays concernés.
    2012 ne restera pas comme un grand cru. La récession s’installe un peu partout en Europe et la crise de la dette souveraine y a enfin éclaté au grand jour. Les Etats Unis se trouvent à un tournant de leur histoire économique. Ils vont devoir commencer à réduire leur endettement abyssal- 15 000 milliards de dollars- ainsi que leur déficit public. Les négociations actuelles entre Républicains et Démocrates pour trouver une solution au précipice budgétaire « fiscal cliff » avant le 31 décembre sont difficiles et soulignent encore une fois que politique et économie ne font pas bon ménage. Quelque soit la solution adoptée, elle ne fera que repousser le problème à plus tard. Les impôts devront monter et les dépenses publiques vont baisser ce qui pèsera sur la croissance américaine. En attendant, grand nombre de pays continueront de croître en 2013. L’Afrique ne pourra réellement décoller et combler son retard mesuré en terme de parité de pouvoir d’achat- à l’image des pays du sud-est asiatique- qu’une fois que les déficiences en matière d’éducation et de gouvernance (corruption, transparence des marchés, justice…) commenceront à être traitées de manière durable.
    2013 devrait donc ressembler à 2012. Mais le risque d’une crise majeure à l’échelle internationale se fait grandissant de par l’interconnexion des économies individuelles. Les banques centrales sont intervenues en Europe, aux Etats Unis et au Japon et se retrouvent, malgré elles, piégées dans des crises souveraines aigües. La solution est de dévaluer, le problème est que toutes ne peuvent le faire en même temps au risque d’asphyxier les économies émergentes et du coup de plonger le monde tout entier en récession et de provoquer ce que Guido Mantega, actuel ministre des Finances Brésilien, prédit depuis longtemps : une guerre des monnaies.
    *Saad Hammoud est Centralien et gérant de fonds à Londres
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