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Tunisie - Une migration collective vers l’Italie des pêcheurs de Kraten, dans l’île de Kerkennah

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  • Tunisie - Une migration collective vers l’Italie des pêcheurs de Kraten, dans l’île de Kerkennah

    Lundi 1 Janvier 2013, Maghrebemergent

    Les ressources des petits ports de pêche tunisiens menacées.


    Des dizaines de marins pêcheurs du village côtier de Kraten, dans l'île tunisienne de Kerkennah, ont quitté lundi la Tunisie avec leurs familles pour… aller exercer leur métier en Italie. Ils entendent ainsi protester contre le silence des autorités devant l’extension de la pêche au chalutage qui menace les ressources halieutiques de la région.

    Après plusieurs sit-in entre le 12 et le 17 décembre derniers en signe de protestation contre la pêche par chalutage qui menacerait la ressource halieutique dans les eaux de l’île de Kerkennah, et « devant le silence des autorités locales », les marins pêcheurs de Kraten ont mis à exécution leur menace: émigrer en Italie avec leurs familles ! Plus d'une centaine d'embarcations ont ainsi quitté lundi ce petit port de pêche en direction des eaux territoriales italiennes, avec à bord plus de 600 personnes.

    Le voyage a été minutieusement préparé selon un marin, Ahmed, cité par Tunis Afrique Presse (TAP). Le voyage, a-t-il indiqué à la correspondante locale de cette agence, est « encadré par des vedettes de la garde maritime et de l'armée nationale. Les autorités italiennes en ont été informées, mais il n'y a eu aucune réponse ». « Lorsqu'il devient impossible de vivre du produit de notre mer, la seule solution pour nous devient l'émigration », a-t-il lancé. Et d’ajouter: « Nous partons en Italie pour exercer notre profession, en attendant que les autorités tunisiennes la protègent ».

    Des correspondances avaient été transmises aux autorités italiennes et les organisateurs avaient mené une campagne de mobilisation au port de Kraten et dans toute la zone pour appeler à une émigration collective. Plus d'un millier de personnes, marins pêcheurs et leurs familles, se sont portés volontaires, selon un des marins. Des dizaines d’embarcations ont été équipées pour le transport de ces « émigrants » d'un genre nouveau, rapporte TAP.

    Les marins « pro-chalutage » se défendent en affirmant que ce genre de pêche « est une nécessité et non un choix ». Selon Naamane Ben Mustapha, pêcheur à Kerkennah, « tous ceux qui l’exercent sont disposés à l’arrêter immédiatement au cas où l'Etat les ferait bénéficier de prêts préférentiels pour l'achat d'équipements pour la pêche conventionnelle, les dispenserait des pénalités qui pesaient sur eux avant le 14 janvier 2011 et régulariserait les documents de leurs embarcations ».

    Le président de l'Union régionale de l'agriculture et de la pêche de Sfax estime, quant à lui, que « le fléau de la pêche par chalutage ne peut être éradiqué sans une forte volonté politique ».
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