En Allemagne, des voix critiques s'élèvent pour réclamer plus de fermeté à l'égard d'Israël
Ce soutien indéfectible, qui s'est parfois accompagné de revendications en faveur des droits des Palestiniens, est aujourd'hui, très prudemment, remis en cause. Même si la grande majorité de la classe politique allemande souligne le droit inaliénable d'Israël à se défendre, des voix de plus en plus critiques commencent à se faire entendre.
Au commencement des opérations militaires israéliennes au Liban, la chancelière Angela Merkel avait estimé que l'enlèvement de soldats israéliens et le tir de roquettes par le Hezbollah étaient à l'origine de cette escalade.
Dimanche 30 juillet, elle a encore répété que son pays avait un " devoir historique" de "s'engager pour le droit à l'existence d'Israël".
Depuis, Berlin n'a pas explicitement rejoint les capitales qui réclament un cessez-le-feu immédiat. Il préconise certes un arrêt des violences, mais dans le cadre d'un large accord politique dans la région.
Toutefois, le bilan des victimes civiles libanaises embarrasse le gouvernement allemand. " Même si on exerce son droit à l'autodéfense, tout usage de la force militaire doit être proportionné", a insisté le ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, dans un entretien publié mardi.
Rares sont les responsables politiques allemands qui, jusqu'à présent, osent accuser Israël de violer le droit international en attaquant des populations civiles d'un pays voisin.
Au gouvernement, seule la social-démocrate Heidi Wieczoreck-Zeul, chargée de l'aide au développement, est allée aussi loin. Mais les critiques se font plus acérées, en particulier au Parti social-démocrate (SPD). De tradition pacifiste, cette formation, qui gouverne depuis l'automne 2005 avec les Unions chrétiennes de Mme Merkel, souhaiterait un ton plus ferme à l'encontre de Tel-Aviv.
Selon un sondage publié lundi par Der Spiegel, 53 % des Allemands trouvent qu'il n'est pas normal de renoncer à critiquer Israël en raison du passé. Les plus pessimistes voient dans la crise proche-orientale un possible facteur de déstabilisation de la "grande coalition" au pouvoir, si le conflit devait s'aggraver.
En vacances en Autriche, Mme Merkel s'active au téléphone pour tenter de trouver une issue pacifique.
Mais, a-t-elle averti le 30 juillet, l'Allemagne n'a pas l'intention, pour le moment, de contribuer à une force multinationale dans le sud du Liban. Selon elle, la Bundeswehr est déjà trop occupée ailleurs, entre l'Afghanistan, les Balkans et la République démocratique du Congo.
L'idée de voir des soldats allemands en position de devoir tirer sur des Israéliens passe encore très mal outre-Rhin.
Impossible tant que des survivants de l'Holocauste vivront dans l'Etat juif, ont estimé des responsables politiques, ainsi que des dirigeants de la communauté juive d'Allemagne. Ceux-ci craignent que les tensions actuelles ne provoquent un regain d'antisémitisme dans le pays.
Antoine Jacob
Le Monde
Ce soutien indéfectible, qui s'est parfois accompagné de revendications en faveur des droits des Palestiniens, est aujourd'hui, très prudemment, remis en cause. Même si la grande majorité de la classe politique allemande souligne le droit inaliénable d'Israël à se défendre, des voix de plus en plus critiques commencent à se faire entendre.
Au commencement des opérations militaires israéliennes au Liban, la chancelière Angela Merkel avait estimé que l'enlèvement de soldats israéliens et le tir de roquettes par le Hezbollah étaient à l'origine de cette escalade.
Dimanche 30 juillet, elle a encore répété que son pays avait un " devoir historique" de "s'engager pour le droit à l'existence d'Israël".
Depuis, Berlin n'a pas explicitement rejoint les capitales qui réclament un cessez-le-feu immédiat. Il préconise certes un arrêt des violences, mais dans le cadre d'un large accord politique dans la région.
Toutefois, le bilan des victimes civiles libanaises embarrasse le gouvernement allemand. " Même si on exerce son droit à l'autodéfense, tout usage de la force militaire doit être proportionné", a insisté le ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, dans un entretien publié mardi.
Rares sont les responsables politiques allemands qui, jusqu'à présent, osent accuser Israël de violer le droit international en attaquant des populations civiles d'un pays voisin.
Au gouvernement, seule la social-démocrate Heidi Wieczoreck-Zeul, chargée de l'aide au développement, est allée aussi loin. Mais les critiques se font plus acérées, en particulier au Parti social-démocrate (SPD). De tradition pacifiste, cette formation, qui gouverne depuis l'automne 2005 avec les Unions chrétiennes de Mme Merkel, souhaiterait un ton plus ferme à l'encontre de Tel-Aviv.
Selon un sondage publié lundi par Der Spiegel, 53 % des Allemands trouvent qu'il n'est pas normal de renoncer à critiquer Israël en raison du passé. Les plus pessimistes voient dans la crise proche-orientale un possible facteur de déstabilisation de la "grande coalition" au pouvoir, si le conflit devait s'aggraver.
En vacances en Autriche, Mme Merkel s'active au téléphone pour tenter de trouver une issue pacifique.
Mais, a-t-elle averti le 30 juillet, l'Allemagne n'a pas l'intention, pour le moment, de contribuer à une force multinationale dans le sud du Liban. Selon elle, la Bundeswehr est déjà trop occupée ailleurs, entre l'Afghanistan, les Balkans et la République démocratique du Congo.
L'idée de voir des soldats allemands en position de devoir tirer sur des Israéliens passe encore très mal outre-Rhin.
Impossible tant que des survivants de l'Holocauste vivront dans l'Etat juif, ont estimé des responsables politiques, ainsi que des dirigeants de la communauté juive d'Allemagne. Ceux-ci craignent que les tensions actuelles ne provoquent un regain d'antisémitisme dans le pays.
Antoine Jacob
Le Monde
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