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Les Omeyyades d'Espagne.

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  • Les Omeyyades d'Espagne.

    Cette dynastie, issue d'Abd-er-rahman, petit-fils du calife Hicham Ier, régna à Cordoue et compta seize princes qui furent les suivants :
    Abd-er-Rahman ler (756-788)
    Hicham Ier (788-796)
    El Hakam ler (796-822)
    Ahd-er-Rahman II (822-852)
    Mohammed Ier
    (852-886)
    Eld-Moundhir (886-888)
    Abd allah (888-912)
    Abd-er-Rahman III (912-961)
    El Hakam II (961-976)
    Hicham II (976-1009; 1010-1013)
    Mohammed Mahdy (1009-1010)
    Solaïman (1013-1016)
    Ad-er-Rahman IV Mourtada (1018)
    Abd-er-Rahman V (1023-1024)
    Mohammed II Moustakfy (1024-1025)
    Hicham III Moutadd (1027)
    Les débuts des Omeyyades en Espagne furent extrêmement pénibles. Pour asseoir solidement leur pouvoir, les premiers princes de cette dynastie durent déployer la plus grande énergie et triompher de multiples difficultés : agressions des souverains chrétiens du Nord de la péninsule, discordes des tribus arabes, Yéménites et Modarites, établies en Andalousie, soulèvement des populations chrétiennes indigènes; un chef de rebelles, Omar ibn Hafsoun, retranché dans la forteresse de Bobastro, réussit, pendant plus de vingt ans, à tenir en échec les troupes d'El Moundhir, et d'Abel allah.

    Le long règne d'Abd-er-Rahman III marque l'apogée de cette dynastie. Jusque-là, les Omeyyades d'Espagne s'étaient contentés du titre d'émir. Abd-er-Rahman III prend ceux de calife et de prince des croyants. Il triomphe également des Fatimides dans le Maghreb et des princes chrétiens du Nord de l'Espagne; il intervient même dans les querelles de ces derniers, et ramène sur le trône de Léon le roi Sancho, chassé la ses sujets. Cordoue devient la rivale de Bagdad; la splendeur de ses palais est proverbiale dans l'Orient et dans l'Occident.



    La cour des Omeyyades d'Espagne, comme celle des Abbasides, a ses poètes attitrés. Les écoles de jurisprudence et de théologie de Cordoue, qui suivent le rite malékite, sont célèbres dans tout l'islam. Toutefois, Abd-er-Rahman prépare, sans y songer, la ruine de ses successeurs, en introduisant en Espagne un nombre considérable d'esclaves étrangers, destinés à sa garde. Rempli de défiance à l'égard de la noblesse arabe, il s'entoure de Berbères et de "Slaves" (par ce nom, les historiens arabes d'Espagne désignent les esclaves originaires de Provence, d'Allemagne et de Lombardie). Il ne confie les postes importants qu'à des affranchis dont la basse extraction lui semble garantir la soumission et la fidélité. Les chefs de cette milice étrangère deviendront tout-puissants sous les derniers Omeyyades et entendront disposer à leur gré du califat.


    Une décadence rapide survient après la mort de El Hakam II. Hicham II est tenu à l'écart des affaires et règne sous la tutelle de son ministre Ibn abi Amir al Mansour. Ce ministre, véritable homme d'Etat, conserve à la dynastie omeyyade une partie du prestige dont l'ont entourée Abd-er-Rahman III et Hakam Il. Mais avec son fils Abd-er-Rahman Sanchol une ère de troubles et de guerres civiles s'ouvre pour le califat de Cordoue. Sanchol, qui a osé jeter Hicham II en prison, et se faire proclamer calife, est renversé par un soulèvement populaire; un petit-fils d'Abd-er-Rahman III, Mohammed Mahdy, est porté au trône. Mais le chef des Slaves, Wadhih, fait mettre à mort ce nouveau calife, et rétablit Hicham II au pouvoir, tandis que les Berbères proclament un autre Omeyyade, Soleiman. Une lutte terrible s'engage entre Slaves et Berbères. Cordoue est prise d'assaut et livrée aux horreurs du pillage.



    Puis la dynastie omeyyade subit une interruption, lorsque le Slave Khairan appelle à Cordoue les Hammoudites d'Afrique. Elle revient avec Abd-er-Rahman IV, est de nouveau interrompue par le triomphe des Hammoudites Kasim et Yahya, puis fournit encore trois princes, dont chacun ne règne que quelques mois et périt assassiné. Enfin, en 1027, le président du conseil de Cordoue, Ibn Djauhar, fait déclarer Hicham III déchu, et le califat définitivement aboli en Espagne. De nombreuses dynasties indépendantes, qui, depuis le règne d'Hicham II, ont arraché au califat de Cordoue les plus belles villes de l'Andalousie, s'élèvent sur les ruines de la dynastie omeyyade.
    (W. Marçais).
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