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La place Gueydon de Béjaïa attire et fascine

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  • La place Gueydon de Béjaïa attire et fascine

    A Béjaïa, la place Gueydon est le point de ralliement de tous les estivants. Dès les premières heures de la journée jusqu’à minuit, l’endroit grouille de monde.

    Pourquoi donc ce lieu attire-t-il autant de gens comme s’ils se rendaient à un pèlerinage ? Située sur les hauteurs de l’ancienne ville, cette place surplombe le vieux port marchand que des yeux émerveillés découvrent d’un regard lointain jeté derrière la balustrade sur laquelle on peut s’appuyer. Dès que les estivants débarquent sur cette place, ils se mettent immédiatement derrière cette balustrade pour admirer du regard l’étendue de la mer, le petit port de pêche et les cargos amarrés au port marchand en pleine activité. Pendant de longs moments, les gens peuvent scruter un paysage fascinant : la mer vaste touchant à son extrémité un ciel azuré, en plus d’une longue chaîne montagneuse dont les contreforts sont parsemés de villages invisibles longeant tout le littoral de l’est de Béjaïa.

    Cette place a aussi quelque chose qui attire du monde en permanence. Sur le côté droit, on y trouve trois grands cafés que prolongent des terrasses, et c’est là que des vagues successives d’estivants viennent s’attabler sous un parasol pour prendre des rafraîchissements ou des glaces et palabrer très longuement et nonchalamment sous la brise marine caressant les corps que la canicule de juillet et d’août a asséchés.

    Le café Richelieu est celui qui draine le plus d’estivants et de vacanciers, car il occupe l’espace le plus avancé vers la balustrade. Ces derniers viennent de différentes régions du pays : de l’est à l’ouest et du nord au sud. Ils connaissent tous cette illustre placette et ne la trouvent à nulle autre pareille dans tout le pays. Pour eux, cet endroit est incontournable et ils ne peuvent retourner chez eux, à la fin de leur séjour à Béjaïa, sans l’évoquer dans leurs discussions avec leurs proches et amis.
    L’autre catégorie d’estivants qui envahit la place Gueydon, c'est bien sûr les émigrés qui viennent par familles entières occuper bruyamment cet espace en y assiégeant une ou deux tables garnies des meilleures boissons et coupes de glace. Une table sur deux est occupée par ces estivants d’outre-mer depuis la mi-juillet et cela continuera jusqu’à la fin août. Un garçon de salle indiquera que «c’est avec ces émigrés que nous faisons de bonnes recettes, car ils consomment beaucoup, contrairement aux résidants béjaouis qui aiment s’attabler pendant de longues heures sans pour autant prendre assez de consommations». A vrai dire, à côté des grands consommateurs vacanciers, il y a une autre catégorie de personnes, des Bougiotes généralement, qui envahit cet espace non pour dépenser en s’attablant sur une terrasse, mais beaucoup plus pour prendre de l’air et palabrer entre copains et amis. C’est une vieille habitude dont il est quasiment impossible de se débarrasser, même en période estivale, car pour eux, se rencontrer à la place Gueydon pour un brin de causette vaut son pesant d’or.

    Aux environs de 17h, la place est grouillante et pas le moindre espace ne reste disponible. Enfants, femmes, jeunes et vieux se côtoient dans une parfaite symbiose. Les bancs publics sont généralement occupés par les vieux et les autres s’éparpillent au niveau de la balustrade et les terrasses des cafés. C’est le lieu où toutes communautés humaines, catégories sociales et catégories d’âges se rencontrent sans que personne se sente de trop ou gênant l’autre. Tout ce beau monde est uni par la beauté généreuse de ce lieu qui autorise à chacun une part de jouissance.


    Par la Tribune
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