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Janus du désert

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  • Janus du désert

    Le Qatar est un pays qui force l’admiration. En quarante ans, cette minuscule monarchie sortie des territoires désertiques et disputés à la fi n de la domination britannique à la fi n des années soixante est parvenue à se frayer une place non négligeable, sinon importante dans le jeu mondial.

    Depuis 1995 au moins, une année durant laquelle l’actuel Emir du pays avait pris sans violence le pouvoir des mains de son père, le jeune Etat poursuit une trajectoire d’infl uence et de puissance assez remarquable quand on le compare avec ses voisins mastodontes que sont l’Arabie Saoudite, un pays ami mais craint, et l’Iran, dont le chiisme est à ses yeux d’un effet aussi repoussoir que sa politique anti américaine et occidentale. Son grand atout ? L’argent du gaz, une population qui se compte sur les bouts des doigts et un Soft power à l’américaine qui se décline depuis près d’une vingtaine d’années à travers l’impact certes nuancé actuellement, mais toujours formidable qu’exerce sur le monde arabo-islamique son Network Al Jazeera.

    La chaîne n’a pas seulement bouleversé les codes médiatiques aux yeux des sociétés arabes éblouies par son ton libre et anti-langue de bois. Elle a sans doute été pour beaucoup dans la mise en crise des régimes arabes qui, en dépit d’un monde qui tourne à toute vitesse et dans tous les sens, n’ont pas pu ou n’ont pas voulu voir le désir de changement des générations montantes. Mais le Qatar, c’est aussi un acteur ambigu. Comme Janus à deux têtes ! Sa participation militaire à l’opération de l’OTAN en Libye a peut-être confi rmé ses ambitions africaines (déjà anciennes quand on se rappelle son rôle de médiation au Darfour), mais elle a surtout servi des desseins d’autant plus obscurs qu’il semblerait que les combattants du MNLA, mais d’Ansar Dine et du Mujao aussi, reçoivent de lui des aides fi nancières.

    Cet investissement dans une région où la stabilité passe par le respect de la souveraineté du Mali et de l’intangibilité des frontières héritées de la décolonisation incite à se poser de sérieuses questions sur la politique étrangère qatarie et la façon dont l’Emirat veut capitaliser son infl uence et avec quels acteurs. Ses initiatives au Mali ont tendance à trahir une dérive de l’interventionnisme porteuse de danger et que même ses partenaires occidentaux, Américains et Français, supportent de moins en moins. A Alger, en tout cas, cela pourrait réduire sérieusement son crédit.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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