L’investissement d’un milliard d’euros remis en cause
Renault juge incomparables ses usines en Algérie et au Maroc
Renault juge incomparables ses usines en Algérie et au Maroc
TSA - Hadjer Guenanfa
Le constructeur français Renault juge incomparables ses projets en Algérie et au Maroc dans la fabrication de voitures. « Nous parlons de deux business‑modèle différents », a affirmé ce mercredi 9 janvier à Alger Christel Galbrun, directrice stratégie‑plan et partenariat pour la région Euromed Afrique chez Renault. En Algérie, a‑t‑elle précisé au cours d’une conférence de presse, il s’agit d’un projet en partenariat avec le gouvernement algérien pour développer la sous‑traitance et essayer de développer l’industrie.
L’usine algérienne de Renault qui sera implantée à Oran produira à terme 75 000 véhicules par an, qui seront destinés « principalement au marché local », ajoute‑t‑elle. Au Maroc, Renault a décidé d’investir un milliard d’euros dans une usine d’une capacité de 400 000 voitures par an destinées en majorité à l’exportation.
Au Maroc, la situation est différente, remarque naturellement Mme Galbrin, qui rappelle que l’industrie automobile existait déjà dans ce pays. « L’usine de Casablanca existait depuis 40 ans. On est dans une configuration différente qui nous a permis, un jour, de faire Tanger, qui est une usine d’exportation », soutient‑elle. Les comparaisons entre le projet de Tanger et celui d’Oran ont été faites de manière « primaire », juge de son côté, Bachir Dehimi, président du directoire de la SGP Equipag, qui a piloté le projet d’implantation de Renault en Algérie. « Ce n’est pas le nombre qui prime ni l’investissement, c’est la configuration du projet qui peut déterminer ce qui le différencie d’un autre », lance‑t‑il avant d’ajouter qu’il est impossible de « faire des comparaisons avec le peu d’éléments dont on dispose ». Le projet de Renault en Algérie n’a donc pas livré tous ses secrets et reste entouré d’une opacité totale.
Pas d’investissement d’un milliard d’euros
Les intervenants sont revenus également sur le montant de l’investissement pour la réalisation du projet. Il est de 50 millions d’euros pour la réalisation de la première tranche du projet liée au montage. « On a étalé l’investissement en fonction de ces étapes, la première est autour de 50 millions d’investissement, les suivantes sont autour de plusieurs centaines de millions d’euros », précise Arnaud Jaeger de Renault.
L’information portant sur un investissement d’un milliard a déjà été « démentie » par le ministre de l’Industrie Chérif Rahmani, selon M. Dehimi. « Ce chiffre n’a jamais été prononcé », dit‑il en insistant sur le fait que l’investissement dans son projet n’est pas fait par Renault mais par la société commune, Renault Algérie production. « Renault est un actionnaire dans la société, il apporte donc sa part dans le capital social qui est de 49 % », souligne‑t‑il, sans donner le montant exact de cet investissement.
Création de 500 emplois
L’usine Renault Algérie production va commencer par créer 500 emplois selon Bachir Dehimi. « On va commencer par 500 et on peut aller à terme à 10 000 emplois », dit‑il. Un centre de formation sera dédié à tous les métiers de l’automobile, selon lui.
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