C'était hier
Quand on commence à t'offrir des pyjamas pour ton anniversaire, c'est que tab jnanek. Quand la surface du gâteau ne peut plus recevoir toutes les bougies, ou que des bougies commencent à coûter plus cher que le gâteau lui-même c'est que tab jnanek. Quand tu dis à un de tes enfants «la vie passe en un clin d'œil» et qu'il te répond «mazel el baraka» ouach mel Baraka il faut espérer ? Tu commences à te sentir aussi fort que la mort. «Qu'il est triste de sentir l'âge chaque jour s'appesantir sur ses épaules, d'avoir perdu l'élasticité de ses membres, la chaleur de son coeur, d'éloigner de nous les êtres jeunes et charmants qui sont la seule parure de notre misérable humanité.» Merci Maupassant.
Quand les rhumatismes dormants se réveillent, te rappelant à l'ordre et au désordre de ta jeunesse, que tu commences à dire que le mois passe belkhaff et les années deviennent plus courtes, que la trotteuse du réveil se met à déranger ton sommeil et que ta vessie opte pour l'indiscipline et que tu ne supportes plus ton dentier ayayayeee Quand tu commences à éloigner de tes yeux le journal pour déchiffrer la typographie qui ne semble plus avoir le même caractère Quand tu constates que tu t'empresses à ouvrir ton journal sur la page nécrologie et que le cours d'histoire de ton petit fils t'installe dans ton histoire récente Ya khla kheïmett sidek dzaguette. Quand tu commences à dire «je me rappelle comme si c'était hier ta fille a les mêmes manières que toi ma fille, quand tu avais son âge», c'est que Quand tu vois un jeune se lever pour te céder sa place dans le bus, ou l'autre qui mime une somnolence te signifiant qu'il ne peut pas te céder la sienne, car trop fatigué «ouled el youm » tu te dis ! Dis-toi plutôt «elli fatou yamou »
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran
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