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Une société internationale en voie de désorganisation

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  • Une société internationale en voie de désorganisation

    Les conflits internationaux qui sévissent actuellement au Moyen-Orient, tels que les attaques d’Israël sur le Liban, la situation catastrophique en Palestine, en Irak..., sont susceptibles d’entraîner le monde dans un grand désordre.

    On pourrait utiliser le terme « anarchique » pour qualifier le monde, si l’on compare l’ordre national avec le désordre international. Ce qui commence à apparaître visiblement, c’est qu’aujourd’hui le pouvoir mondial, si l’on peut se permettre ce terme, n’est pas centralisé entre les mains d’une organisation chargée de réguler, de contrôler, de surveiller le flux des relations internationales, que ces dernières soient transnationales, supranationales ou interétatiques.

    Le recours à la force ou à la violence, à l’instar de ce qui se passe au Liban ou en Palestine avec la mort des civils, continue de caractériser la société internationale de la seconde moitié du 20ème siècle et du début de ce troisième millénaire.

    Le spécialiste Daniel Colard, dans son ouvrage intitulé « Les relations internationales de 1945 à nos jours », précise que plus de 150 conflits locaux ou régionaux ont éclaté entre 1945 et 1999, entraînant la mort de 25 à 30 millions de personnes sur cette même période. En effet, lorsqu’on constate la barbarie des événements qui ont lieu au Liban, on peut juger que « l’Etat du monde » ou ce que l’on a appelé précédemment « le pouvoir mondial », est loin d’avoir remplacé le « Monde des Etats ». En effet, d’une part, l’institution (l’ONU) qui est censée réguler le monde s’avère inefficace et, d’autre part, les pays ayant le pouvoir dans le monde n’arrivent pas à aider à la régulation entre pays et dans les pays avec une certaine justice. Au contraire, ils participent même à la dérégulation.

    Dans notre article précédent, nous avons attiré l’attention sur le débat qui devrait avoir lieu aujourd’hui, à savoir les conditions de l’intervention d’un pays sur un autre, comme c’est le cas d’Israël au Liban, ou des alliés américano-britanniques en Irak... Ces interventions, qui peuvent être considérées comme un facteur d’anarchie, de déstabilisation..., ont pu réactiver la notion de guerre préventive, pourtant condamnée par le droit et les juridictions internationaux.

    Où se trouvent donc le gouvernement mondial, le pouvoir mondial régulateur, le parlement mondial, l’armée mondiale ? Où se trouve l’institution qui devrait avoir le pouvoir de réguler le monde ? On ne peut en effet pas attendre des Etats qu’ils apportent une régulation sans considérer leurs propres intérêts. Certes, les Etats sont censés être égaux en droit, mais il est bien connu que certains sont plus égaux que d’autres, c’est-à-dire que le droit n’est pas appliqué de la même manière pour tous, malgré que les Etats se déclarent toujours souverains et indépendants.

    Par exemple, on peut citer le cas d’un Etat comme Israël qui bafoue toutes les conventions internationales sans être inquiété le moins du monde, alors que d’autres sont martelés sans arrêt. Ainsi, ce qui s’est passé à Qana au Liban cette semaine, et à Sabra et Chatila en 1982, reste impuni alors que les auteurs des crimes de guerre exécutés par les Serbes contre les musulmans bosniaques ont été traduits devant le Tribunal international. Il en résulte une certaine anarchie, un certain trouble, un certain désordre, une décentralisation du pouvoir dans le monde qui poussent à la fragmentation de la société internationale, c’est-à-dire à un défaut de cohésion et d’unité.

    Toutefois, cet aspect désorganisé ou anarchique doit être compensé par des facteurs favorisant « l’organisation » du monde. Le facteur dominant concernerait la création d’une institution à l’image de l’ONU, mais qui doit être puissante, avec un objectif qui est celui du contrôle du monde, avec un parlement, une armée, une organisation.... Elle devra s’attacher à maintenir la stabilité dans le monde et veiller à ce que toutes les erreurs et tous les dépassements, y compris ceux venant des grandes puissances, soient rapidement stoppés et sanctionnés. Une telle institution devra faire en sorte que tous les Etats, les petits comme les grands, soient placés sur le même pied d’égalité, sans aucune domination de l’un sur le ou les autres. Au contraire, une institution telle que l’ONU d’aujourd’hui, avec une organisation comportant un Conseil de sécurité, contrôlée par quelques grandes puissances possédant le droit de veto, peut contribuer à entraîner le monde dans une désorganisation sans retour, avec des conflits récurrents et une domination des « forts » sur les « faibles ».

    Le deuxième facteur est d’arriver à une justice dans le monde, établie par une institution qui serait constituée par tous les Etats du monde et qui aurait une vision équitable et objective. En effet, les Etats puissants, qui soi-disant régulent le monde, apportent la démocratie à certains pays et en sanctionnent d’autres..., ne peuvent être les garants de cette justice et ne font que défavoriser les pays déjà défavorisés politiquement tels que les pays arabes, sans pouvoir réellement faire face et riposter objectivement. Par conséquent, ces Etats ne font qu’alimenter les déséquilibres, la haine et le développement des mouvements armés qui justifient leurs actions par la lutte contre cette injustice et entrent dans le cercle vicieux de la violence.

    Autrement dit, on a donc d’un côté des mouvements qui organisent des ripostes violentes et condamnables pour lutter contre les injustices, et d’un autre côté, les « superpuissances » qui, en voulant stopper ces agissements et en voulant appliquer leur vision des choses au monde entier, ne font qu’entretenir les injustices. Donc, c’est l’engrenage: le monde se trouve dans une instabilité continue et la paix n’est pas assurée. Quand on voit les tueries collectives quotidiennes au Liban contre des civils innocents et désarmés et quand on constate que certaines nations qui pourraient prendre une décision pour un cessez-le-feu immédiat, au moins pour des raisons humanitaires, ne le font pas, et d’autres le veulent mais ne peuvent pas, on peut dire qu’on est dans une phase d’un monde désorganisé sans aucune force internationale régulatrice.

    L’internationalisation juste et équitable des problèmes, l’interdépendance logique des acteurs internationaux, ainsi qu’une médiatisation respectueuse des rapports entre les peuples, la société et l’Etat, développent sans doute des phénomènes de respect mutuel entre les pays, de droit et de coopération. Il est nécessaire de s’attacher à un droit des relations internationales qui soit respecté. Ce droit doit s’approfondir et poser des règles, des normes obligatoires là où elles n’existent pas aujourd’hui, ou plutôt doit moderniser celles qui sont devenues anachroniques. De plus, il s’agit de se préoccuper de l’existence d’une opinion publique internationale dont le poids sur les gouvernements peut peser, ainsi que de la diffusion d’un système de valeurs à portée universelle telles que l’idéologie des droits de l’homme, l’autodétermination des peuples et leur indépendance, la complémentarité des cultures, le droit à l’identité et à la différence, un monde sans agressions... Par ailleurs, si le monde s’oriente vers une désorganisation et qu’en parallèle on constate des progrès et une avancée certaine, il se peut que la désorganisation l’emporte et que tous les progrès soient réduits à néant.

    Ceci nous amène à nous demander si la tendance de la société internationale vers l’anarchie va se confirmer ou si le retour à l’ordre est possible. Cette question, qui est proche de celle posée par la théorie des relations internationales, à savoir: La société internationale est-elle « anarchique » ou « ordonnée » ?, n’a cessé de préoccuper la philosophie politique depuis l’ère de la Renaissance et de la Réforme. Il s’agit de dire que pour les uns, les relations internationales sont par définition anarchiques, alors que pour les autres, elles ont les mêmes traits que la politique intérieure. Il nous semble, sur le plan théorique, qu’il y a lieu d’opposer les deux types de société, et donc qu’il ne faut pas laisser l’anarchie s’installer.

    Enfin, le problème de la paix et de la guerre, de la sécurité et du recours à la force dans les relations internationales est un problème politique aussi ancien que le monde. Mais, c’est le problème des problèmes, c’est celui qui conditionne la solution de tous les autres, surtout à l’ère nucléaire, à une ère où il n’existe pas d’institution régulatrice du monde et où les agressions sont continues et les injustices permanentes vis-à-vis des peuples. Aujourd’hui, la polémologie, qui est littéralement la science de la guerre et qui a pour objet l’étude scientifique de la guerre, de la paix et des conflits, trilogie inséparable de la vie des sociétés, doit éclairer l’environnement sociologique de paix et de leur sauvegarde. Logiquement, cette paix demandée se définit par l’absence de guerre, ce qui implique le recours permanent à des solutions pacifiques pour régler les différends internationaux et l’interdiction du recours à la force ou à la menace de la force. Et pourtant, il existe des articles qui spécifient cela dans la charte des Nations unies, mais ils ne sont pas respectés.

    En fait, la paix, après avoir été conçue comme l’une des expressions terrestres de la foi et après avoir été fondée ensuite sur la force, doit être considérée comme pouvant résulter d’une prise de conscience des impératifs de la raison. Autrement dit, après la concrétisation de la paix par la foi puis par la force et la peur (c’est-à-dire la paix par l’équilibre de la terreur ou par la stratégie nucléaire), on doit réellement arriver aujourd’hui à la conception de la paix par le droit ou la loi.

    Par Riadh Bouriche : Docteur En Sciences Politiques (Politologue); QO

  • #2
    elle arrive

    Comme incontournable et très contemporaine .

    Cette nouvelle conscience qui sur temps filant et avec un destin de plus en plus commun s'affiche à l'esprit de chacun et de chacune .

    Cette notion irrémediable de coexistence dans un espace large et partagé .

    Ceci sachant deux fois qu'il existe une issue fatale , elle aussi commune , contre laquelle une observance minimum doit être assuré par nos Responsables .

    Jamais le dialogue entre les communautés n'a été aussi nécessaire et intense .

    Voici venu le temps d'une conscience qui appelle fortement ses concepteurs .

    Allez la planète reveille toi

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    • #3
      petit pensum .

      c'est une tres longue traduction trouvee sur le forum du monde :


      je crois qu'il y a des éléments interessants:

      Dans une étude reprise en mars dernier par la London Review of Books, deux éminents universitaires américains, John Mearsheimer et Stephen Walt, analysaient la profonde influence du lobby pro-Israël sur la politique étrangère de leur pays au Proche-Orient. Il est remarquable que leur travail, commenté notamment par Le Monde et dans la presse israélienne, ait été passé complètement à la trappe par les médias US. A l’heure où l’Irak s’enfonce dans la guerre civile, où l’Iran a repris son programme nucléaire et appelle ouvertement à la destruction de l’Etat juif et où les roquettes du Hezbollah s’abattent sur le nord d’Israël, il ne semble pas inutile de comprendre comment on a pu en arriver là et le caractère global des conflits qui déstabilisent la région depuis plusieurs années. En guise de devoir de vacances, je vais donc m’efforcer de traduire ce très long texte en espérant qu’il soit la source d’un véritable débat, bien nécessaire pour sortir de la logique de destruction qui semble devoir prévaloir. Pour ceux qui sont intéressés par le texte original en anglais :
      http://www.lrb.co.uk/v28/n06/mear01_.html

      Le lobby israélien par John Mearsheimer et Stephen Walt
      Le lobby israélien par John Mearsheimer et Stephen Walt

      Durant les dernières décennies, et en particulier depuis la Guerre des Six Jours en 1967, la pièce maîtresse de la politique US au Moyen-Orient a été sa relation avec Israël. La combinaison d’un soutien inconditionnel à Israël et de l’effort qui en découle pour répandre la démocratie à travers la région a enflammé l’opinion arabe et islamique et mis en danger non seulement la sécurité des Etats-Unis mais celle d’une grande partie du reste du monde. Cette situation n’a pas d’équivalent dans l’histoire politique des Etats-Unis. Pour quelle raison les USA ont-ils souhaité mettre de côté leur propre sécurité et celle de nombreux alliés pour promouvoir les intérêts d’un autre Etat ? On pourrait supposer que le lien entre les deux pays était basé sur des intérêts stratégiques communs ou sur des impératifs moraux impérieux mais aucune de ces explications ne peut rendre compte du niveau remarquable de soutien matériel et diplomatique que les Etats-Unis fournissent.

      Au lieu de cela, l’objectif central de la politique US dans la région trouve presque entièrement sa source dans la politique intérieure (NB : des Etats-Unis) et en particulier dans les activités du « lobby israélien ». D’autres groupes représentant des intérêts particuliers ont réussi à biaiser la politique étrangère mais aucun lobby n’est parvenu à la dévier aussi loin de ce que l’intérêt national suggèrerait tout en convaincant simultanément les américains que les intérêts US et ceux de l’autre pays, en l’occurrence Israël, sont identiques pour l’essentiel.

      Depuis la guerre d’octobre 1973, Washington a fourni à Israël un niveau de soutien éclipsant celui donné à tout autre Etat. (Israël) a été chaque année depuis 1976 le principal bénéficiaire d’assistance économique et militaire directes et il est le receveur le plus important au total depuis la Seconde Guerre Mondiale pour une somme coquette dépassant de beaucoup 140 milliards de dollars (en dollars 2004). Israël reçoit environ 3 milliards $ en assistance directe chaque année, approximativement un cinquième du budget d’aide à l’étranger, soit environ 500 dollars par an pour chaque israélien. Cette générosité est particulièrement frappante puisque Israël est maintenant un pays industriel riche avec un revenu par tête approximativement égal à celui de la Corée du Sud et de l’Espagne.



      le monde
      Dernière modification par job-trotter, 04 août 2006, 10h16.

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      • #4
        Il ne faut pas entrer dans un négativisme relatif car globalement dans le monde il y moins de conflits qu'il ya 40 ans. J'admets cependant mon ignorance de la direction que vont prendre les évenements actuels.

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