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Mali : les jihadistes menacent de frapper au «coeur de la France»

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  • Mali : les jihadistes menacent de frapper au «coeur de la France»

    Source Le Parisien Publié le 14.01.2013, 08h58

    Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir ce lundi pour évoquer la situation, la France poursuit son offensive armée au Mali.

    Les responsables jihadistes multiplient les menaces. «La France a attaqué l'islam. Nous allons frapper le coeur de la France.» Abou Dardar, l'un des responsables du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), a directement menacé la France, dans un entretien à l'AFP, lundi, au troisième jour de l'intervention française au Mali.

    Interrogé sur l'endroit où ce «coeur» serait frappé, Abou Dardar, dont les propos ont été traduits par un proche, a affirmé : «Partout. A Bamako, en Afrique et en Europe».

    Cette menace n'est ni nouvelle, ni isolée. Vendredi déjà, un porte-parole d'Aqmi avait déjà invité la France à reconsidérer son intervention. «Stoppez votre assaut contre nous, ou vous creuserez la tombe de vos propres enfants», avait prévenu Abdallah al Chinguetti dans une vidéo mise en ligne sur internet. «La France a ouvert, pour tous les Français, les portes de l'enfer», a renchéri lundi Omar Ould Hamaha sur Europe 1. Surnommé le «barbu rouge», ce chef de l'islamisme radical du Nord-Mali, a estimé que la France était «tombée dans un piège beaucoup plus dangereux que l'Irak, l'Afghanistan ou la Somalie». «Et ça n'est que le commencement !», a-t-il déclaré.

    Valls met en garde contre la menace d'attentats. Ces menaces font écho aux mesures de sécurité prises ce week-end par le gouvernement, le plan Vigipirate, au niveau rouge depuis 2005, ayant été renforcé samedi soir. Selon le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, la situation au Mali peut en effet «inciter des individus ou groupes à commettre des attentats, aussi bien en France qu'à l'étranger». «Ce n'est pas en cédant aux terroristes que l'on diminue la menace qui, je le rappelle, n'est pas nouvelle», souligne le ministre dans un entretien publié lundi dans «Le Parisien» - «Aujourd'hui en France», évoquant «des menaces explicites de groupes sahéliens» ces derniers mois. Ces menaces ont d'ailleurs précipité l'intervention française selon Elisabeth Guigou. «Une des raisons pour lesquelles nous avons prévu cette intervention militaire précipitée par les attaques terroristes est que nous avions parfaitement conscience des risques d'attaques terroristes non seulement dans l'ensemble de la région, et pas seulement contre les ressortissants européens, mais aussi sur le sol français et européen», a ajouté le présidente de la commission des affaire étrangères sur BFM/TV.

    L'inquiétude des proches des otages. Les familles des sept otages français détenus par des groupes islamistes au Sahel craignent que l'intervention française mette leur vie en danger. «Si l'intervention n'avait pas eu lieu, leur vie aurait été encore plus en danger et nous aurions risqué d'avoir encore plus d'otages», a assuré Elisabeth Guigou sur BFM/TV. Leur sort a également été évoqué par Abou Dardar, qui a indiqué qu'un «communiqué sur les otages» serait envoyé ce lundi.

    L'intervention fait consensus dans la classe politique française. «Je la crois légitime», a estimé Marine Le Pen, sur RTL, soulignant toutefois qu'elle estimait que «le développement des islamistes au Nord Mali (était) la conséquence directe de l'action, des choix faits, des erreurs manifestes, stratégiques, qui ont été faits notamment en Libye et en Syrie». L'intervention française est «justifiée», a renchéri l'ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé sur France Info, considérant que la menace qui s'aggravait sur Bamako et l'ensemble du pays était «inacceptable».

    La Grande-Bretagne apporte son soutien logistique. Les premiers vols d'avions de transport militaires britanniques pour appuyer l'opération des forces françaises doivent débuter lundi à partir de la base d'Evreux (Eure). Deux avions C17 britanniques, qui peuvent notamment embarquer des véhicules blindés type VAB, doivent participer à cette mission. Samedi,la Grande-Bretagne avait annoncé qu'elle fournirait une assistance militaire logistique, mais qu'elle ne déploierait pas de personnel en situation de combat.

    Les jihadistes se replient vers l'est. Selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, les islamistes se «replient» à l'est du pays, tandis qu'un «point difficile» subsiste pour l'armée française à l'ouest. Un responsable de la sécurité a assuré que les jihadistes avaient attaqué lundi la ville de Diabali, située à environ 400 km au nord-est de Bamako, dans une zone sous le contrôle des autorités maliennes. «Abou Zeid, l'un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dirige lui-même les opérations. Ils ont quitté la frontière mauritanienne, pour éviter les raids des avions français», a précisé une source sécuritaire régionale, confirmant l'attaque.

    Bombardements meurtriers dans le nord. Gao, Kidal, et la ville historique de Tombouctou sont les trois principales villes du Nord malien, en majorité désertique, sous la coupe des islamistes depuis près de neuf mois. Dans la seule ville de Gao, plus de soixante jihadistes ont été tués au cours de bombardements intenses dimanche, selon un bilan donné lundi par des habitants et un responsable de la sécurité .«C'est surtout au camp militaires de Gao qu'il y a eu des morts. Les islamistes ont été surpris en pleine réunion. Il y a eu beaucoup de morts», a indiqué l'un des habitants. A Tombouctou, où les jihadistes ont mené ces derniers mois lapidations et amputations, un enseignant a fait état d'un «début de panique» parmi les familles des islamistes partis au combat, assurant que «beaucoup essayent de partir dans le désert».
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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