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Un soldat américain accuse des collègues

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  • Un soldat américain accuse des collègues

    Comment doit-on comprendre un tel acte?

    Un soldat américain a accusé mercredi quatre de ses collègues d'avoir assassiné trois détenus irakiens puis de l'avoir menacé de mort s'il parlait, au cours d'une audience préliminaire chargée de déterminer si ces soldats doivent être jugés.

    Le deuxième classe Bradley Mason, 20 ans, a témoigné au cours de la seconde journée de l'audience préliminaire chargée de déterminer si quatre soldats américains doivent être poursuivis pour meurtre avec préméditation, qui se tenait dans le camp militaire Speicher, près de Tikrit, dans le nord de l'Irak.

    Les quatre soldats mis en cause, appartenant à la prestigieuse 101e division aéroportée, ont reçu l'ordre de «tuer tous les hommes en âge de porter les armes», au cours d'un raid contre une base d'Al-Qaeda dans la province de Salaheddine (centre), le 9 mai 2006, ont assuré leurs avocats.


    Le soldat Mason a raconté qu'il se trouvait en compagnie de ces quatre hommes, les soldats Corey Clagett, William Hunsaker et Juston Graber et le sergent Raymond Girouard, au cours de cette opération.

    Les soldats américains ont investi la maison suspecte, tirant sur un homme à une fenêtre et en capturant trois autres, dissimulés à l'intérieur du bâtiment, en compagnie de deux femmes, a-t-il témoigné.

    Mason a assuré que le sergent Girouard lui avait affirmé que Clagett et Hunsaker allaient tuer les prisonniers. «Ils ont souri», s'est-il souvenu.

    «Je lui ai répondu que je ne voulais pas participer à un meurtre», a-t-il ajouté.


    Le soldat Mason a alors entendu des coups de feu, puis trouvé les cadavres des trois prisonniers. Après la mission, a-t-il dit, Girouard et Hunsaker ont menacé de le tuer s'il racontait ce qui s'était passé.

    Les quatre soldats ont déclaré aux enquêteurs de l'armée que les détenus avaient été tués au cours d'une tentative d'évasion.

    Mason a reconnu au cours de l'audience qu'il avait abattu un vieil homme non armé, au début du raid, visant une usine chimique désaffectée située sur une île au milieu du Tigre, soupçonnée de servir de base d'entraînement au groupe terroriste Al-Qaeda, au cours de l'opération «Triangle d'acier».

    Mais il a expliqué n'avoir fait que suivre les ordres de ses supérieurs. «On nous avait dit, tous les hommes sur l'île», a-t-il répété.

    Répondant aux questions de l'avocat de Clagett, Me Paul Bergrin, Mason a affirmé que le commandant de leur unité, la 3e brigade de combat, le colonel Michael Steele, avait donné pour consigne avant la mission «Tuez les tous».

    «Il (Steele, ndlr) a dit que cette zone avait été déclarée très dangereuse, que des membres des forces spéciales y avaient été violemment accrochés auparavant», a-t-il ajouté.

    Le colonel Steele a signé un document annonçant son intention de refuser de témoigner au cours de cette audience préliminaire, invoquant le droit à ne pas se mettre lui-même en cause.

    Steele fait figure de personnage controversé en raison de son rôle de premier plan dans une opération ratée et meurtrière en Somalie en 1993, mise en scène dans le livre et le film «Blackhawk down», au cours de laquelle 18 soldats américains et des centaines de Somaliens ont été tués.

    Un éventuel procès pourrait mettre en cause les règles d'engagement en vigueur au sein de l'armée américaine en Irak, que plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme trouvent beaucoup trop permissives et responsables de la mort de nombreux civils.

    - CyberPresse
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