Les démons algériens menacent de se réveiller
La prise d’otages d’In Amenas pourrait-elle marquer le début d’une nouvelle ère de violence en Algérie? «Certaines cellules dormantes dans le pays pourraient être réactivées, relève Ahmedou Ould Abdallah, président du Centre de stratégie et de sécurité pour le Sahel et le Sahara. Mais le Sahel, miné par la corruption et la faiblesse des institutions, reste un terrain plus favorable pour les actions des groupes djihadistes.»
Kader Abderrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques de Paris, est beaucoup plus inquiet: «J’ai peur que des démons qui étaient à peine assoupis se réveillent. Le terrorisme n’a jamais cessé en Algérie, même si son intensité n’est aujourd’hui pas comparable à celle des années 1990. Certains islamistes n’attendent qu’un geste pour reprendre les armes.»
La situation est d’autant plus inquiétante, estime l’expert, que le pays est en proie à une grave crise politique et à de profondes divisions entre le gouvernement et l’armée. «Elles ont toujours existé, mais elles se sont aggravées depuis l’été dernier, lorsque le président Boutteflika a annoncé qu’il voulait briguer un quatrième mandat.» Les tensions sont à leur paroxysme depuis la visite de François Hollande en décembre, «au cours de laquelle Abdelaziz Bouteflika s’est engagé à ouvrir l’espace aérien aux avions français sans consulter l’état-major», note Kader Abderrahim. Qui avance une hypothèse audacieuse: en guise de représailles, «l’armée a lancé l’assaut à In Amenas sans en informer le gouvernement».
La surprise des capitales étrangères, qui n’avaient été informées de rien en dépit de leurs contacts avec Alger, ainsi que le long silence observé par le président Bouteflika seraient des indices éloquents: ils révéleraient l’absence totale de contrôle du gouvernement sur l’opération.
Journal le Temps Suisse
La prise d’otages d’In Amenas pourrait-elle marquer le début d’une nouvelle ère de violence en Algérie? «Certaines cellules dormantes dans le pays pourraient être réactivées, relève Ahmedou Ould Abdallah, président du Centre de stratégie et de sécurité pour le Sahel et le Sahara. Mais le Sahel, miné par la corruption et la faiblesse des institutions, reste un terrain plus favorable pour les actions des groupes djihadistes.»
Kader Abderrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques de Paris, est beaucoup plus inquiet: «J’ai peur que des démons qui étaient à peine assoupis se réveillent. Le terrorisme n’a jamais cessé en Algérie, même si son intensité n’est aujourd’hui pas comparable à celle des années 1990. Certains islamistes n’attendent qu’un geste pour reprendre les armes.»
La situation est d’autant plus inquiétante, estime l’expert, que le pays est en proie à une grave crise politique et à de profondes divisions entre le gouvernement et l’armée. «Elles ont toujours existé, mais elles se sont aggravées depuis l’été dernier, lorsque le président Boutteflika a annoncé qu’il voulait briguer un quatrième mandat.» Les tensions sont à leur paroxysme depuis la visite de François Hollande en décembre, «au cours de laquelle Abdelaziz Bouteflika s’est engagé à ouvrir l’espace aérien aux avions français sans consulter l’état-major», note Kader Abderrahim. Qui avance une hypothèse audacieuse: en guise de représailles, «l’armée a lancé l’assaut à In Amenas sans en informer le gouvernement».
La surprise des capitales étrangères, qui n’avaient été informées de rien en dépit de leurs contacts avec Alger, ainsi que le long silence observé par le président Bouteflika seraient des indices éloquents: ils révéleraient l’absence totale de contrôle du gouvernement sur l’opération.
Journal le Temps Suisse
Commentaire