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Réconciliation nationale et terrorisme international

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  • Réconciliation nationale et terrorisme international

    C’est une véritable “légion étrangère” qui fut à l’origine de l’assaut contre le site gazier d’In Amenas. Pas moins de huit nations ont été frappées à travers les victimes de ce crime.

    L’événement devrait peut-être constituer un tournant dans l’approche de l’appréhension du terrorisme islamiste qui, depuis plus de vingt ans, menace le monde, en général, et harcèle notre pays, en particulier. Jusqu’ici, l’islamisme a été perçu comme une forme d’expression politique inhérente à notre réalité sociopolitique. De ce postulat de sociologie politique découlent les deux principes qui fondent la légitimité du terrorisme islamiste. Oui, l’opinion bien-pensante élaborée, comme l’opinion vulgaire, s’emploie à forger l’argumentaire qui banalise le dessein islamiste et ses moyens criminels ! Ces deux principes stipulent, d’une part, que l’islamisme est une proposition politique humainement légitime et, d’autre part, que le terrorisme n’est pas nécessairement immanent à l’islamisme. Or, l’islamisme ne peut être délégitimé comme projet de société, que s’il est reconnu comme inséparable du terrorisme.

    C’est cela l’islamisme. Et tous ceux qui ne sont pas partie prenante de ce projet, mais font semblant d’ignorer ou de réfuter cette consubstantialité entre islamisme et terrorisme, le font dans une démarche d’arrangement tactique avec l’islamisme, ou simplement par peur de ce qu’est le véritable argument de l’islamisme : la menace physique.

    Mais la notion de projet de société ne recouvre point la réalité de ce qu’est cette idéologie : elle n’est pas projet pour les sociétés, mais projet pour l’humanité. C’est justement une des révélations de l’attentat d’In Amenas : depuis vingt ans que l’on présente les groupes qui sévissent en Algérie comme la colonne armée de l’islamisme “algérien”, on a fini par intégrer l’idée d’un terrorisme “algérien”. Mais le changement de “raison sociale” de GSPC en Al-Qaïda au Maghreb islamique n’a pas convaincu de la “transnationalité” de l’organisation et de sa sphère d’action. Le fait que les éléments algériens du groupe qui s’est attaqué à la base d’In Amenas ne constituaient que quelque dixième de son effectif a commencé par surprendre. Par surprendre les “observateurs”, d’abord, les stratèges de la lutte antiterroriste, ensuite, et le pouvoir algérien, enfin.

    Depuis le temps que le pouvoir entretient une démarche de “réconciliation” avec le terrorisme “national”, voilà qu’il découvre que l’agresseur n’est pas “national”. Et que ses desseins ne peuvent donc pas être appréhendés comme une composante des aspirations de la société algérienne. L’islamisme est une idée extranationale et supranationale, même s’il est parfois inspiré, armé et financé par des pouvoirs nationaux, comme le Qatar, aujourd’hui, l’Iran, le Pakistan et le Soudan, hier, l’Arabie saoudite depuis toujours et l’Égypte ou la Tunisie, bientôt, peut-être.

    Dans sa conférence de presse d’hier, le Premier ministre a voulu associer la “réconciliation nationale” à la capacité nationale à riposter à l’agression terroriste. Alors qu’à l’inverse, l’épreuve d’In Amenas a montré l’inanité et l’anachronisme de cette démarche qui, il y a quelques années, justifiait encore tant d’empressements envers ce même Mokhtar Belmokhtar, face à un terrorisme incontestablement international.

    Par : Mustapha Hammouche- Liberté
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