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Al-Chanfara .. poète arabe

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  • Al-Chanfara .. poète arabe

    Biographie :

    Le mot Schanfara signifie celui qui a de grosses lèvres. Notre poète était de la tribu d'Azd,
    et du nombre de ceux qui se distinguaient par leur légèreté à la course. Parmi les coureurs célèbres entre les Arabes, il y en avait qu'un cheval n'aurait pu atteindre : tels étaient Schanfara, Solaïc fils de Salaca , Omar fils de Barrak, Asir fils de Djaber, Taabbata-scharran. Schanfara avait juré de tuer cent hommes des Bénou-Salaman, et il en tua effectivement quatre-vingt dix-neuf. Toutes les fois qu'il rencontrait un homme de cette tribu, il lui disait, à ton œil, puis il droit sa flèche, et attrapait justement son œil. En conséquence, ils lui tendirent des embûches, et réussirent à se rendre maîtres de sa personne. Ce fut Asir, fils de Djaber, l'un de ces fameux coureurs, qui se saisit de lui. Il ne cessa de le guetter jusqu'à ce que Schanfara étant descendu dans une gorge pour boire, il l’y surprit à la faveur de la nuit. Les Bénou-Salaman firent donc mourir Schanfara ; mais ensuite un d'entre eux passant auprès de son crâne, et lui ayant donné un coup de pied, une esquille du crâne lui entra dans le pied, et lui fit une blessure dont il mourut. Ainsi fut complété le-nombre de cent hommes que Schanfara avait juré de faire périr.

    .
    Dernière modification par Capo, 23 janvier 2013, 17h28.

  • #2

    أقيموا بني أمي ، صدورَ مَطِيكم
    فإني ، إلى قومٍ سِواكم لأميلُ !
    فقد حمت الحاجاتُ، والليلُ مقمرٌ
    وشُدت، لِطياتٍ، مطايا وأرحُلُ؛
    وفي الأرض مَنْأىً، للكريم، عن الأذى
    وفيها، لمن خاف القِلى ، مُتعزَّلُ
    لَعَمْرُكَ ، ما بالأرض ضيقٌ على أمرئٍ
    سَرَى راغباً أو راهباً، وهو يعقلُ
    ولي، دونكم، أهلونَ: سِيْدٌ عَمَلَّسٌ
    وأرقطُ زُهلول وَعَرفاءُ جيألُ
    هم الأهلُ. لا مستودعُ السرِّ ذائعٌ
    لديهم، ولا الجاني بما جَرَّ ، يُخْذَلُ
    وكلٌّ أبيٌّ ، باسلٌ. غير أنني
    إذا عرضت أولى الطرائدِ أبسلُ
    وإن مدتْ الأيدي إلى الزاد لم أكن
    بأعجلهم، إذ أجْشَعُ القومِ أعجل
    وماذاك إلا بَسْطَةٌ عن تفضلٍ
    عَلَيهِم، وكان الأفضلَ المتفضِّلُ
    وإني كفاني فَقْدُ من ليس جازياً
    بِحُسنى، ولا في قربه مُتَعَلَّلُ
    ثلاثةُ أصحابٍ: فؤادٌ مشيعٌ،
    وأبيضُ إصليتٌ، وصفراءُ عيطلُ
    هَتوفٌ ، من المُلْسِ المُتُونِ، يزينها
    رصائعُ قد نيطت إليها ، ومِحْمَلُ
    إذا زلّ عنها السهمُ ، حَنَّتْ كأنها
    مُرَزَّأةٌ ، ثكلى ، ترِنُ وتُعْوِلُ
    ولستُ بمهيافِ ، يُعَشِّى سَوامهُ
    مُجَدَعَةً سُقبانها ، وهي بُهَّلُ
    ولا جبأ أكهى مُرِبِّ بعرسِهِ
    يُطالعها في شأنه كيف يفعلُ
    ولا خَرِقٍ هَيْقٍ ، كأن فُؤَادهُ
    يَظَلُّ به المكَّاءُ يعلو ويَسْفُلُ
    ولا خالفِ داريَّةٍ، مُتغَزِّلٍ،
    يروحُ ويغدو، داهناً، يتكحلُ
    ولستُ بِعَلٍّ شَرُّهُ دُونَ خَيرهِ
    ألفَّ، إذا ما رُعَته اهتاجَ، أعزلُ
    ولستُ بمحيار الظَّلامِ، إذا انتحت
    هدى الهوجلِ العسيفِ يهماءُ هوجَلُ
    إذا الأمعزُ الصَّوَّان لاقى مناسمي
    تطاير منه قادحٌ ومُفَلَّلُ
    أُدِيمُ مِطالَ الجوعِ حتى أُمِيتهُ،
    وأضربُ عنه الذِّكرَ صفحاً ، فأذهَلُ
    وأستفُّ تُرب الأرضِ كي لا يرى لهُ
    عَليَّ ، من الطَّوْلِ ، امرُؤ مُتطوِّلُ
    ولولا اجتناب الذأم، لم يُلْفَ مَشربٌ
    يُعاش به، إلا لديِّ، ومأكلُ
    ولكنَّ نفساً مُرةً لا تقيمُ بي
    على الضيم، إلا ريثما أتحولُ
    وأطوِي على الخُمص الحوايا، كما انطوتْ
    خُيُوطَةُ ماريّ تُغارُ وتفتلُ
    وأغدو على القوتِ الزهيدِ كما غدا
    أزلُّ تهاداه التَّنائِفُ ، أطحلُ
    غدا طَاوياً ، يعارضُ الرِّيحَ، هافياً
    يخُوتُ بأذناب الشِّعَاب ، ويعْسِلُ
    فلمَّا لواهُ القُوتُ من حيث أمَّهُ
    دعا؛ فأجابته نظائرُ نُحَّلُ
    مُهَلْهَلَةٌ ، شِيبُ الوجوهِ، كأنها
    قِداحٌ بكفيَّ ياسِرٍ ، تتَقَلْقَلُ
    أو الخَشْرَمُ المبعوثُ حثحَثَ دَبْرَهُ
    مَحَابيضُ أرداهُنَّ سَامٍ مُعَسِّلُ ؛
    مُهَرَّتَةٌ ، فُوهٌ ، كأن شُدُوقها
    شُقُوقُ العِصِيِّ ، كالحاتٌ وَبُسَّلُ
    فَضَجَّ ، وضَجَّتْ ، بِالبَرَاحِ، كأنَّها
    وإياهُ، نوْحٌ فوقَ علياء، ثُكَّلُ
    وأغضى وأغضتْ ، واتسى واتَّستْ بهِ
    مَرَاميلُ عَزَّاها، وعَزَّتهُ مُرْمِلُ
    شَكا وشكَتْ ، ثم ارعوى بعدُ وارعوت
    ولَلصَّبرُ، إن لم ينفع الشكوُ أجملُ

    وَفَاءَ وفاءتْ بادِراتٍ، وكُلُّها
    على نَكَظٍ مِمَّا يُكاتِمُ، مُجْمِلُ


    .

    Dernière modification par Capo, 23 janvier 2013, 21h41.

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    • #3
      traduction intégrale .. de Caussin de Perceval

      Enfants de ma mère, préparez-vous à partir, et hâtez le pas de vos montures : pour moi, je vais chercher une autre société que celle de votre famille. Déjà toutes choses sont prêtes: l'astre des nuits brille de son éclat, les chameaux sont sanglés, prêts à marcher où les besoins nous appellent, et la selle est placée sur leur dos.

      Il est sur la terre une retraite éloignée, où l’homme généreux peut être à l'abri des insultes ; un asile solitaire, prêt à recevoir quiconque veut se soustraire à la haine des siens. Jamais, certes, jamais il ne se trouvera à l'étroit sur la terre, l'homme prudent, et qui sait employer les heures de la nuit à courir après l'objet de ses désirs, ou à s'éloigner de ce qui cause sa frayeur. D'autres compagnons me dédommageront de la perte de votre société, un loup endurci à la course, un léopard au poil ras, une hyène à l'épaisse crinière. En leur compagnie, on ne craint point de voir trahir son secret; et le malheureux qui a commis une faiblesse, n'appréhende point de se voir lâchement abandonné en punition de sa faute. Tous ils repoussent les insultes, tous ils combattent avec bravoure ; aucun d'eux cependant n'égale l'intrépidité avec laquelle je m'élance au premier aspect de l'ennemi. Mais quand il s'agit d'étendre la main pour partager les aliments, alors que le plus avide est le plus diligent, je ne les devance plus en vitesse. C’est l'effet de cette générosité par laquelle je m'élève au-dessus d'eux: car le premier rang appartient de droit au plus généreux. Je supporterai sans peine la perte de ces compagnons que les bienfaits mêmes ne peuvent subjuguer, et dont le voisinage ne procure aucune agréable diversion; et je ne m'apercevrai pas de leur absence, pourvu que ces trois autres ne m'abandonnent point, un cœur intrépide, un glaive étincelant, un arc aussi long que robuste qui rende un son éclatant, du nombre de ces arcs polis, et dont le mérite est relevé par la beauté des courroies et du baudrier auquel il est suspendu ; qui gémissent à l'instant où la flèche s'échappe, et qui semblent imiter les cris et les hurlements d'une mère accablée d'infortune, à laquelle le sort a ravi ses enfants.

      Je ne suis pas de ces gens incapables de supporter la soif, qui, en menant le soir leurs troupeaux à la pâture, joignent les petits de leurs mères dont le sein ne leur est point interdit. Je ne suis pas non plus du nombre de ces hommes pusillanimes et poltrons, qui ne s'éloignent jamais de la compagnie de leurs femmes, et délibèrent arec elles sur toutes leurs démarche ; de ces hommes qu'un rien étonne, aussi timides que l'autruche, dont le cœur palpitant semble un passereau qui s'élève et s'abaisse tour-à-tour à l'aide de ses ailes; rebut de leurs familles, lâches casaniers, qui passent tout leur temps à causer d'amourettes avec les femmes , et que l’on voit à tous moments du jour parfumés et fardés. Je ne suis pas de ces hommes faibles et petits, dont les défauts ne sont rachetés par aucune vertu, incapables de tout, qui n'étant protégés par aucune arme, prennent l'épouvante et la moindre menace; de ces âmes sans énergie que les ténèbres saisissent d'effroi, quand leur robuste et agile monture entre dans une solitude affreuse qui n'est propre qu'à égarer le voyageur. Quand les pieds de ma monture rencontrent une terre dure et semée de cailloux, ils en tirent des étincelles et les font voler en pièces. Je sais triompher de la faim en entretenant longtemps son espoir par de vaines promesses, jusqu'à ce qu'enfin je la réduise au néant; j'en détourne ma pensée et je l’oublie entièrement. Je dévore la poussière de la terre sèche et sans aucune humidité, de peur que quelque bienfaiteur orgueilleux ne s'imagine, en venant à mon secours, avoir le droit de s'élever au dessus de moi. Si ce n'était la crainte d'essuyer quelque outrage [qui m'a fait embrasser cette vie pénible et errante, tout ce que l'on peut désirer pour apaiser la faim ou la soif, ne se trouverait que chez moi; mais une âme fière comme la mienne, ne continuera de m'animer, s'il me faut souffrir des affronts, qu'aussi longtemps que je pourrai me transporter dans d'autres régions. Je sais renfermer la faim dans les replis de mes entrailles, comme sont tenus fermement dans la main d'une habile fileuse les fils que tordent ses doigts.

      Je sors dès le matin, n'ayant pris qu'une légère nourriture, tel qu'un loup maigre aux poils grisâtres, qu'une solitude conduit à une autre solitude, et qui, pressé de la faim, se met en course dès la pointe du jour avec la rapidité du vent: dévoré par le besoin, il se jette dans le fond des vallées et précipite sa marche ; fatigué de chercher en vain dans des lieux où il ne trouve aucune proie, il pousse des hurlements auxquels répondent bientôt ses semblables, des loups maigres comme lui, aux flancs décharnés, dont le visage porte l'empreinte de la vieillesse; on dirait, à la rapidité de leurs mouvements, que ce sont les flèches qu'agite dans ses mains un homme qui les mêle pour tirer au sort, ou que le chef d'un jeune essaim mis en liberté hâte le vol de la troupe qui le suit, vers les bâtons qu'a placés, pour les recevoir, dans un endroit élevé, l'homme qui s'occupe à recueillir le produit du travail des abeilles. Ces loups ouvrent une large gueule; leurs mâchoires écartées ressemblent aux deux parties d'une pièce de bois que l'on a fendue; ils ont un aspect affreux et terrible. Aux hurlements de ce loup, les autres répondent par des hurlements dont retentissent au loin les déserts; on les prendrait pour autant de mères éplorées, dont les cris déchirants se font entendre du sommet d'une colline élevée. A ses cris succède le silence, et le silence succède à leurs cris ; toujours constants à imiter son exemple, ils se consolent de la faim qui les dévore, par celle qu'endure celui-là, et leurs tourments respectifs servent aussi à soulager leurs communes douleurs. Se plaint-il, ils font entendre leurs plaintes ; s'il renonce à des plaintes superflues, les autres y renoncent aussi ; et certes, là où les plaintes ne servent de rien, la patience est de beaucoup préférable. Il retourne sur ses pas, et les autres retournent pareillement sur leurs pas: ils précipitent leur course, et, quoique pressés par la violence de la faim, ils cachent les maux qu'ils endurent sous une bonne contenance.
      Dernière modification par Capo, 23 janvier 2013, 17h43.

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      • #4
        Capo Bonsoir

        Merci du partage et de la merveilleuse info
        je decouvre

        Matrix..

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        • #5
          Merci Matrix

          Je viens de poster une traduction ..Le texte français est très long !
          La langue arabe est si riche, qu'il faut pour chaque mot une phrase en français .. lol

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          • #6
            Bonsoir Capo

            Merci pour la traduction...j'ai appréciée et beaucoup aimé...
            La poésie arabe à tant à nous apprendre de la beauté des mots...
            Merci
            " Regarde le ciel c'est marqué dedans , toi et moi. Il suffit de regarder les étoiles et tu comprendra notre destinée "♥ღ♥
            M/SR

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            • #7
              De rien NB .. un plaisir
              Content que ça te plaise..

              As-tu un passage préféré ?

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              • #8
                Capo bonsoir
                je découvre ce poete. mais quelle tragique fin il eut!
                merci. j'aime beaucoup la poésie arabe.

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                • #9
                  Capo

                  fatigué de chercher en vain dans des lieux où il ne trouve aucune proie, il pousse des hurlements auxquels répondent bientôt ses semblables, des loups maigres comme lui, aux flancs décharnés, dont le visage porte l'empreinte de la vieillesse
                  Oui celui ci !
                  Il me fait penser à la réalité pour certain de la vie..." la cruauté de survivre" ,
                  " Regarde le ciel c'est marqué dedans , toi et moi. Il suffit de regarder les étoiles et tu comprendra notre destinée "♥ღ♥
                  M/SR

                  Commentaire


                  • #10
                    Bonsoir Makhlouka

                    Chanfara, de père arabe et de mère esclave, n'ayant pu vivre au sein de sa tribu (féodalité oblige) se retira aux confins du désert.. et devint un grand brigand de route !.. Quant à sa mort , elle est assez juste .. n'oublie pas qu'il a tué 100 personnes

                    Je suis ravi que ça te plaise

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                    • #11
                      Oui celui ci !
                      Il me fait penser à la réalité pour certain de la vie..." la cruauté de survivre" ,
                      Ah oui .. une sacrée image
                      tu es trop gentille .. trop attentionnée

                      Moi, j'ai aimé ça :

                      Je ne suis pas non plus du nombre de ces hommes pusillanimes et poltrons, qui ne s'éloignent jamais de la compagnie de leurs femmes, et délibèrent arec elles sur toutes leurs démarche ; de ces hommes qu'un rien étonne, aussi timides que l'autruche, dont le cœur palpitant semble un passereau qui s'élève et s'abaisse tour-à-tour à l'aide de ses ailes; rebut de leurs familles, lâches casaniers, qui passent tout leur temps à causer d'amourettes avec les femmes , et que l’on voit à tous moments du jour parfumés et fardés
                      .. c'est assez drôle je trouve !

                      Commentaire


                      • #12
                        Capo
                        le dernier, il l'a eu ragued wa mangi comme on dit. il est parti tranquille et satisfait.

                        Commentaire


                        • #13
                          Capo
                          le dernier, il l'a eu ragued wa mangi comme on dit. il est parti tranquille et satisfait.
                          lol.. Makhouka
                          Si l'alcool 90° existait à l'époque .. le 100ème aurait survécu

                          Commentaire


                          • #14
                            Capo

                            Citation:
                            Je ne suis pas non plus du nombre de ces hommes pusillanimes et poltrons, qui ne s'éloignent jamais de la compagnie de leurs femmes, et délibèrent arec elles sur toutes leurs démarche ; de ces hommes qu'un rien étonne, aussi timides que l'autruche, dont le cœur palpitant semble un passereau qui s'élève et s'abaisse tour-à-tour à l'aide de ses ailes; rebut de leurs familles, lâches casaniers, qui passent tout leur temps à causer d'amourettes avec les femmes , et que l’on voit à tous moments du jour parfumés et fardés
                            .. c'est assez drôle je trouve !

                            Tu aimes cette partie là ...je la vois bien être une partie de toi...est ce pour cella tu t'y reconnais un peu...??
                            " Regarde le ciel c'est marqué dedans , toi et moi. Il suffit de regarder les étoiles et tu comprendra notre destinée "♥ღ♥
                            M/SR

                            Commentaire


                            • #15
                              Capo
                              il aurait survécu cicatrisé, matbou3 bi un crane. Rire.
                              j'arrete de dérailler.
                              merci encore pour le partage.

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