Partisan du dialogue, y compris avec les ennemis
John Kerry est un négociateur réputé, qui peut écouter Hamid Karzaï pendant des heures sans se fâcher, contrairement à son ami Richard Holbrooke. Comme Barack Obama, il est partisan du dialogue, y compris avec les ennemis des Etats-Unis. Certains le trouvent même un peu trop patient avec les dictateurs. Après plusieurs visites en Syrie, il a cru, comme beaucoup, à une évolution démocratique. "Son rêve était de retourner Bachar", explique un sceptique.
Dans la revue Foreign Policy, le journaliste Jim Traub dresse le portrait d'un homme de convention. "Il n'est pas naïf ou mou. Il est avant tout une figure du statu quo qui s'accommode du monde tel qu'il est, écrit-il. Il a du courage. Mais pas ce qu'on appelle le courage intellectuel."
Mais John Kerry peut se flatter d'une relation particulière avec Barack Obama. Il n'a jamais fait partie du premier cercle des amis de Chicago, mais c'est lui qui a donné sa chance au jeune sénateur de l'Illinois en 2004 à la convention de Boston. "Ce qui a créé une véritable relation de respect et de confiance", explique un observateur bien introduit. Hillary Clinton avait obtenu d'avoir la haute main sur les nominations au département d'Etat. Désormais, "il y aura plus de proches d'Obama", prévoit Charles Kupchan.
En privé, il arrive que John Kerry soit légèrement critique à l'égard des hésitations et des lenteurs du président. Les diplomates pensent que lui, qui a été l'un des mentors de Barack Obama et pratique la politique étrangère au Sénat depuis près de trente ans, sera tenté de prendre davantage d'initiatives que Mme Clinton et de résister davantage à la mainmise de la Maison Blanche sur son domaine.
Autre grande différence avec Hillary Clinton : John Kerry, même s'il est connu dans toutes les capitales, n'a pas rang de célébrité dans l'opinion mondiale. Certains diplomates ne sont pas mécontents de tourner la page sur l'époque "rock star" du département d'Etat et de revenir à une ère de plus grande discrétion. La priorité de Barack Obama sera l'économie, prévoit Charles Kupchan. Il ne faut "pas s'attendre à une diplomatie activiste" sur la Syrie ou le Proche-Orient. En revanche, 2013 sera cruciale pour l'Iran. "A la fin de l'année, ou nous serons parvenus à un règlement, ou la probabilité d'un conflit sera élevée." D'ici là, prévoit le chercheur, les Etats-Unis devront approcher directement les Iraniens, ne serait-ce que pour montrer qu'ils ont tout tenté. Et John Kerry, l'homme des missions délicates, sera peut-être une nouvelle fois mis à contribution.
Corine Lesnes
John Kerry est un négociateur réputé, qui peut écouter Hamid Karzaï pendant des heures sans se fâcher, contrairement à son ami Richard Holbrooke. Comme Barack Obama, il est partisan du dialogue, y compris avec les ennemis des Etats-Unis. Certains le trouvent même un peu trop patient avec les dictateurs. Après plusieurs visites en Syrie, il a cru, comme beaucoup, à une évolution démocratique. "Son rêve était de retourner Bachar", explique un sceptique.
Dans la revue Foreign Policy, le journaliste Jim Traub dresse le portrait d'un homme de convention. "Il n'est pas naïf ou mou. Il est avant tout une figure du statu quo qui s'accommode du monde tel qu'il est, écrit-il. Il a du courage. Mais pas ce qu'on appelle le courage intellectuel."
Mais John Kerry peut se flatter d'une relation particulière avec Barack Obama. Il n'a jamais fait partie du premier cercle des amis de Chicago, mais c'est lui qui a donné sa chance au jeune sénateur de l'Illinois en 2004 à la convention de Boston. "Ce qui a créé une véritable relation de respect et de confiance", explique un observateur bien introduit. Hillary Clinton avait obtenu d'avoir la haute main sur les nominations au département d'Etat. Désormais, "il y aura plus de proches d'Obama", prévoit Charles Kupchan.
En privé, il arrive que John Kerry soit légèrement critique à l'égard des hésitations et des lenteurs du président. Les diplomates pensent que lui, qui a été l'un des mentors de Barack Obama et pratique la politique étrangère au Sénat depuis près de trente ans, sera tenté de prendre davantage d'initiatives que Mme Clinton et de résister davantage à la mainmise de la Maison Blanche sur son domaine.
Autre grande différence avec Hillary Clinton : John Kerry, même s'il est connu dans toutes les capitales, n'a pas rang de célébrité dans l'opinion mondiale. Certains diplomates ne sont pas mécontents de tourner la page sur l'époque "rock star" du département d'Etat et de revenir à une ère de plus grande discrétion. La priorité de Barack Obama sera l'économie, prévoit Charles Kupchan. Il ne faut "pas s'attendre à une diplomatie activiste" sur la Syrie ou le Proche-Orient. En revanche, 2013 sera cruciale pour l'Iran. "A la fin de l'année, ou nous serons parvenus à un règlement, ou la probabilité d'un conflit sera élevée." D'ici là, prévoit le chercheur, les Etats-Unis devront approcher directement les Iraniens, ne serait-ce que pour montrer qu'ils ont tout tenté. Et John Kerry, l'homme des missions délicates, sera peut-être une nouvelle fois mis à contribution.
Corine Lesnes
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