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Bouhanifia (Mascara) , La capitale du tourisme thermal

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  • Bouhanifia (Mascara) , La capitale du tourisme thermal

    Cette station thermale est aménagée dans un îlot de verdure et de fraîcheur avec un climat sec. Les eaux thermales qui jaillissent à des températures variant de 20° à 70° attirent toujours de nombreux curistes.

    Si l’agriculture reste la vocation première de la wilaya de Mascara, il n’en demeure pas moins que les responsables locaux ayant pouvoir de décision s’attellent à développer les autres secteurs d’activité même si toute tentative d’une mise à niveau est vouée à l’échec tant les budgets alloués pour chacun d’eux sont disproportionnés, calculés en fonction de leur importance et dans ce contexte, force est de reconnaître que l’agriculture se taille la part du lion car dominant toute la région des Beni Chougrane.
    Jadis relégué au dernier rang, le secteur du tourisme, sans bruit ni tapage, se fraie un chemin, conséquence des énormes potentialités que recèle la wilaya, dominées par les eaux thermales, un don du ciel qui permet à la wilaya de sortir de l’anonymat. En effet, le thermalisme occupe la première place de par le flux des visiteurs, les propriétés et les indications thérapeutiques des eaux et l’étendue de la renommée de la commune de Bouhanifia qui symbolise le tourisme dans la wilaya de Mascara.
    Concentrées dans la région de Bouhanifia, les eaux thermales constituent l’élément moteur qui attire des millions de touristes, curistes et visiteurs car si la ville touristique compte une population fixe estimée à 20 000 habitants, ce chiffre est doublé, voir triplé périodiquement eu égard à l’importance du nombre de visiteurs temporaires qui débarquent qui pour prendre une cure, un bain ou satisfaire une
    curiosité.


    UN DON DU CIEL
    Dans ce contexte, la ville de Bouhanifia représente la capitale des eaux minérales chaudes au niveau du territoire national et sa renommée a largement dépassé les frontières du pays. L’aspect touristique de cette localité influence l’activité de la population car une large partie de ses habitants vit à travers les rendements directs ou indirects des activités touristiques. Les principales sources sont situées à l’intérieur même du tissu urbain et sont exploitées par la station thermale de Bouhanifia, une unité qui relève de l’Entreprise de gestion touristique de Tlemcen (EGTT). L’essentiel du potentiel en infrastructures touristiques est consenti au niveau de la commune de Bouhanifia qui enregistre une soixantaine d’hôtels de différents standings qui englobent plus de 1 500 chambres.
    Créneau juteux, le tourisme attire de plus en plus d’investisseurs privés qui ont consenti à construire des hôtels à Bouhanifia convaincus de leur rentabilité. Hormis 5 hôtels gérés par la station thermale tous les autres restent des propriétés relevant du secteur privé.
    Géographiquement, Bouhanifia-les thermes est située dans le Tell oranais sur les bords de l’oued El Hammam. La station thermale qui n’est qu’à 230 m d’altitude est entourée de montagnes culminant à 800 m. Elle est desservie par la ligne du chemin de fer reliant Mohammadia à Béchar et par trois bonnes routes des villes avoisinantes. La commune jouit d’un climat sec. Le brouillard, les longues pluies, les chutes de neige, les fortes gelées et les grands vents s’y montrent exceptionnels. L’hiver est doux, le printemps et l’automne y sont délicieux, d’où la fréquentation prolongée de la station thermale de septembre à juin. Grande station thermale, Bouhanifia est aménagée dans un îlot de verdure et de fraîcheur, le climat est sec et l’atmosphère saturée des émanations gazeuses des sources qui l’entourent. De par leur composition chimique et leurs vertus curatives importantes, les eaux thermales qui jaillissent à des températures entre 20° et 70° attirent toujours de nombreux visiteurs et touristes à la recherche de repos et d’air frais qu’offre la station thermale. L’histoire de Bouhanifia est ancienne puisque ses eaux minérales étaient déjà appréciées par les Romains qui avaient bâti une importante ville militaire baptisée Aguae Sirenses. Détruite plusieurs fois puis reconstruite, la ville resta prospère jusqu’au VIIe siècle, époque au cours de laquelle Si Okba lui donna le coup de grâce. Après la conquête française en 1888, un premier classement des 15 principales sources minérales fut établi et Bouhnifia y figurait en bonne place. À partir de 1910, la commune mixte de Mascara, locataire des sources, a fait construire un hôtel, l’actuel hôtel des Bains, une poste et des thermes. En 1923, après des études bien approfondies, Bouhanifia a été classée au quatrième rang des eaux radioactives de France. En 1938, les nouveaux thermes et le Grand hôtel étaient inaugurés. À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, toutes les installations étaient en service, ce qui a permis à Bouhanifia de soigner et soulager des malades qui ne pouvaient se rendre dans les stations de la métropole. En 1942, un nouveau chapitre s’ajouta à l’histoire de Bouhanifia avec la réquisition de la ville par le service de santé de l’armée américaine qui a décidé de transformer la station thermale en cité hospitalière, initiative motivée par l’abondance et la valeur sur le double plan hygiénique et thérapeutique des eaux. Après le départ de l’armée américaine en décembre 1943, la station retrouva sa clientèle habituelle.


    Des clients en longueur d’année
    Reconnues d’utilité publique, les sources de la station thermale sont composées de trois différents types d’eau répertoriées par les spécialistes comme étant des eaux hyperthermales, thermales et chloro-sulfatées ayant en commun un débit de 2 000 m3 par 24 heures. Bien que chaudes, les eaux de Bouhanifia sont agréables à déguster d’autant plus qu’elles tiennent en dissolution une grande quantité de gaz carbonique qui les rend éminemment digestibles. Certes, cette distinction échappe aux visiteurs, mais elle est mise en évidence par le personnel de la station chaque fois qu’il est sollicité. Même si la ville de Bouhanifia possède un important parc hôtelier, le rôle dévolu à la station thermale ne peut être ignoré dans le développement du tourisme dans la région, car elle se distingue par la gestion de ses quatre hôtels, celui des Beni-Chougrane, qui constitue une référence, celui appelé le Grand hôtel, ainsi que l’hôtel des Bains et l’hôtel des Sources. Outre les touristes, la station thermale accueille à longueur d’année les curistes munis d’une prise en charge de la Cnas ou ceux en mesure de s’acquitter des frais relatifs aux soins prodigués par les services spécialisés structurés au sein même de la station. Le bloc médico-thermal fonctionne sous la responsabilité de médecins généralistes ayant suivi une formation à l’étranger (France) en climato-hydraulogie, une spécialité liée au thermalisme. Ils sont assistés par des professeurs en rééducation fonctionnelle. Les principales maladies traitées sont le rhumatisme dégénératif (arthrose), le rhumatisme inflammatoire chronique, les séquelles de traumatisme et tous les autres cas liés aux problèmes de la sphère (ORL). Outre les indications thérapeutiques, qu’elles soient essentielles, secondaires ou accessoires, dont bénéficient les curistes et la clientèle ordinaire, la station dispose de structures de loisirs, de détente et de distractions de qualité supérieure qui restent sans concurrence dans toute la région. La seule réserve a trait aux tarifs pratiqués et qui restent hors de portée des bourses moyennes.
    En dépit de toutes les capacités d’accueil disponibles au niveau de la localité de Bouhanifia, la demande s’avère supérieure à l’offre, notamment en périodes de grande affluence qui coïncident avec les vacances scolaires (hiver-printemps-été) au cours desquelles un nombre très important de visiteurs est enregistré. Pour palier ces insuffisances, les propriétaires des logements et autres habitations en profitent pour louer leurs biens à des prix excessivement élevés. Symbolisant idéalement l’aspect touristique dans la wilaya de Mascara, la commune de Bouhanifia est constamment harcelée par les investisseurs privés, mais elle ne peut répondre favorablement à toutes les demandes, car l’intérieur de son tissu urbain est saturé, les espaces verts et toutes les aires ont été squattés.
    En été, la canicule sévit, incitant les visiteurs à limiter leurs activités en attendant la tombée de la nuit pour envahir les rues à la recherche de la fraîcheur nocturne. Les visiteurs s’attablent aux terrasses des cafés et des crémeries pour s’hydrater ou aux abords de l’oued El Hammam qui longe la ville en trempant leurs pieds. En l’absence de tout contrôle et de toute réclamation, les commerçants ne respectent ni les conditions d’hygiène ni les normes minimales liées à leurs activités. Ils n’hésitent pas à afficher des prix élevés, guidés par le souci de réaliser leurs meilleurs chiffres d’affaires. Dans de telles circonstances, l’objectif qui consiste à promouvoir le tourisme populaire s’éloigne de plus en plus.


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