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Il y a 16 ans disparaissait Abdelhak Benhamouda

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  • Il y a 16 ans disparaissait Abdelhak Benhamouda

    Seize années (28 janvier 1997-28 janvier 2013) ont passé depuis la disparition tragique de Abdelhak Benhamouda, l’ex-secrétaire général de l'UGTA, assassiné sur son lieu de travail, au siège de la Centrale syndicale, qui porte désormais son nom.


    Le syndicaliste fera, dans un ultime sursaut de courage, usage de son arme et blessera l'un des assaillants. L'horrible attentat sera revendiqué, quelques jours plus tard, par le FIDA dans un communiqué signé sous le pseudonyme d’Ahmed Abou El Fida. La victime, agonisante, aurait déclaré : «Ils nous ont trahis.» Une cible loin d'être fortuite en ce que cet instituteur constantinois incarnait comme symbole de modernité et de patriotisme que les «fous de Dieu» voulaient remiser au placard de l'histoire.

    Alors que la mode était presque à la «soumission devant la déferlante islamiste », Abdelhak Benhamouda, comme bien d'autres patriotes, dont certains comme lui, ne sont plus de ce monde, a été au rendez-vous de l'Histoire.


    Aujourd’hui, 28 janvier 2013 en cette circonstance particulière, une cérémonie sera organisée au siège de la Centrale syndicale, non loin du lieu où il fut assassiné, pour rendre hommage à celui «qui a fait du combat pour la République son credo»

    . A la fois, figure syndicale et politique incontournable des années 1990, Abdelhak Benhamouda a payé de sa vie ses profondes convictions et son engagement actif pour la lutte syndicale et la lutte contre l'intégrisme islamiste. L'enfant «terrible» de Constantine n’était pas un simple syndicaliste. En 1991, une année après son élection à la tête du secrétariat national de l’UGTA, quand l'Algérie tanguait sous la menace islamiste, il se distingua par ses prises de position, franches et sans équivoque. Il organisera une grève pour démontrer que le parti dissous (l’ex-FIS) était loin d'être la seule force mobilisatrice de la société. Durant deux jours, tout le pays était paralysé suite à un appel lancé par l’UGTA pour dire «non à la politique de réforme unilatérale engagée par le gouvernement Hamrouche». Quelques années après, il participera activement à la création du Comité national de sauvegarde de l'Algérie (CNSA). Les premières réunions ont eu lieu dans son bureau. Avec son camarade et compagnon de lutte, à savoir l’actuel secrétaire général de l’UGTA, il a réussi là où ses prédécesseurs à la tête de la Centrale syndicale ont échoué. Il fut également l'un des inspirateurs et le fondateur du Rassemblement national démocratique (RND). Un parti ouvert aux syndicalistes et à «tous ceux qui croient en une nouvelle Algérie». Pressenti pour prendre la tête de ce nouveau parti, que certains ont qualifié de «parti du pouvoir », il sera assassiné avant que celui-ci ne voie le jour. Profondément «républicain », l'homme inspirait le respect de ses camarades syndicaux et compagnons politiques et une haine tenace pour les islamistes qui le tenaient responsable d'une partie de leurs «déboires». Patriote et homme politique aux convictions inébranlables, Abdelhak Benhamouda assumera pleinement et jusqu'au bout son engagement politique. Souvent plus politique que syndical, ce, au moment où les travailleurs en particulier et le monde du travail d’une manière générale «souffraient» des mesures gouvernementales et des affres nées des injonctions du FMI. Lors d'une émission télévisée diffusée quelques semaines avant sa mort, il déclarait que «l'UGTA n'a plus les moyens de sa politique et personne n'est capable aujourd'hui de la prendre en charge». Un message hautement symbolique destiné aux responsables de l’époque, dont le chef du gouvernement. Seize ans plus tard, ses camarades et compagnons commémoreront sa disparition. Toutefois, ils se poseront sans aucun doute une question : «La Centrale syndicale (UGTA) ou le Rassemblement national démocratique (RND) qu'il a fécondés sont-ils restés fidèles aux lignes de conduite qu'il leur avait tracées?

    Abder Bettache - Alger (Le Soir) -

  • #2
    Ses derniers mots avant de rendre l'âme "Khouya Kamel, ghadrouna" étaient effectivement rapportés par la presse à l'époque, et ont suscité moultes interrogations. Voici un article de l'Humanité qui rend compte de l'événement, deux jours après.

    A qui profite le crime? Cette question, posée hier par la presse algérienne, est dans toutes les têtes. Les derniers mots prononcés, dans un souffle, par Abdelhak Benhamouda - «Kamel, ils nous ont trahis» - alimentent les interrogations. Qui sont ces «ils»? Qui connaissait son emploi du temps alors que, pour raisons de sécurité, il évitait de venir trop régulièrement au siège de l'UGTA? Comment cinq hommes armés ont-ils pu atteindre la porte sans être inquiétés? Comment ont-ils pu disparaître, traînant avec eux un blessé?.

    Questions d'autant plus troublantes que ce meurtre en rappelle d'autres: celui du président Boudiaf, en juin 1992, en plein meeting à Annaba, alors qu'il venait d'annoncer la création d'un nouveau mouvement politique et menaçait d'éradiquer les corrompus. Celui, en août 1993, de Kasdi Merbah, ancien chef de la sécurité militaire, qui venait lui aussi de fonder un parti. Celui, en septembre 1995, d'Aboubakr Belkaid, ancien ministre de l'Intérieur qui faisait campagne pour Saïd Sadi.

    Abdelhak Benhamouda, lui aussi, allait se lancer dans la politique. Le parti qu'il voulait créer - avec le soutien du président Zeroual - risquait de déranger bien du monde. Les intégristes, bien sûr, pour qui il était l'ennemi public numéro un. Mais aussi cette «mafia politico-financière» dénoncée en son temps par Mohamed Boudiaf. Une mafia vivant de prébendes, de trafics, de détournement de fonds, de commissions sur les attributions des marchés publics. Mafia où se retrouvent des militaires, des hauts fonctionnaires, des affairistes, et aussi des intégristes. «Business is business». Pour tous ces gens, il s'agit de garder les lieux de pouvoir stratégiques qui permettent de continuer à faire leurs petites affaires. La désorganisation de l'Etat et le terrorisme leur fournissent un contexte favorable. Et le peuple est bien trop occupé à tenter de survivre pour s'organiser...

    Benhamouda était une menace sérieuse pour cette mafia-là. Mais pas seulement pour elle. Ainsi, l'économiste Amin Khadri, cité hier par «la Tribune», estime-t-il que «les réformes exigées par le FMI» seront facilitées par la disparition de la scène politique et syndicale d'un homme qui s'opposait à la liquidation prévue du secteur public, demandait sans cesse des comptes et critiquait le FMI.


    Françoise Germain-Robin
    30 Janvier 1997
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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    • #3
      Il y a 16 ans disparaissait Abdelhak Benhamouda
      On croirait qu'il a disparu en mer ou dans une crue d'un oued. Pourquoi ne pas appeler un chat, un chat ! Benhamouda a été assassiné et il faut sans cesse se le rappeler et le rappeler aux autres. Ceux qui l'ont liquidé sont toujours à leur place aujourd'hui et continuent à narguer les algériens.
      Jeûner c'est bien. Manger c'est mieux.

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      • #4
        allah yarham cet homme honete et sincere

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        • #5
          La victime, agonisante, aurait déclaré : «Ils nous ont trahis.»
          surement pas ses supposés ennemis,cela va de soi
          أصبحنا أمة طاردة للعلماء مطبلة للزعماء

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          • #6
            Envoyé par Abder Bettache - Alger (Le Soir) -
            Le syndicaliste fera, dans un ultime sursaut de courage, usage de son arme et blessera l'un des assaillants. L'horrible attentat sera revendiqué, quelques jours plus tard, par le FIDA dans un communiqué signé sous le pseudonyme d’Ahmed Abou El Fida. La victime, agonisante, aurait déclaré : «Ils nous ont trahis.» Une cible loin d'être fortuite en ce que cet instituteur constantinois incarnait comme symbole de modernité et de patriotisme que les «fous de Dieu» voulaient remiser au placard de l'histoire.
            Lahchouma pour toi en écrivant cet article, comme si que tu l'as assassiné une énième fois. Tout le monde sait qu'il était menacé par le GIA ou par une autre faction, aya sidi puisque tu nous éclaire que c'est le FIDA, soit... Donc impérativement l'état à mis à sa disposition une voiture blindée et une ou des voitures d'escortes avec une garde rapprochée, qui étaient armées jusqu'aux dents. Alors que tout est chronométré, synchronisé, coordonné, comment se fait-il qu'un tueur arrive à se faufiler tranquillement et vide son chargeur et repart le plus normalement du monde sans être inquiété ?

            Si c’était un sniper avec un fusil à lunette et tout le bazar qui va avec, peut être que tu aurais réussi à nous faire avaler des couleuvres.
            Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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