Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le secteur culturel ne figure pas parmi les priorités des APC en Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le secteur culturel ne figure pas parmi les priorités des APC en Algérie

    La commune est à la structuration et l’organisation d’un Etat ce qu’est la famille à celle de la société : la cellule de base.

    cette cellule joue pleinement son rôle, l’ensemble ne pourra qu’être cohérent et ses actions, qui seront en direction de la collectivité, répondront aux besoins et attentes de cette dernière. Cette définition est connue de tous et sa véracité démontrée depuis longtemps. Ça ne l’empêche pourtant pas d’être souvent oubliée, minorée ou, carrément, ignorée, en Algérie du moins.

    La commune est, jusque-là, perçue comme l’entité qui s’occupe essentiellement des routes, des trottoirs, du ravalement de façades et de peinturlurage de la chaussée. Et, accessoirement, de l’équipe de foot locale. Toutes les autres actions qui seraient entreprises pourront être inscrites comme «initiative louable» de l’Assemblée populaire communale (APC).

    Avec une telle perception, il serait vain et illusoire de croire à une chance de voir un jour la culture trouver une petite place dans la politique d’une commune, si tant est que nos APC en ont une. Evidemment, on ne parle pas là de ces activités pseudo artistiques que l’APC, sur instruction de telle institution ou sollicitation de telle autorité, organise conjoncturellement à l’occasion de… ou en hommage à… En parlant de culture, on entend vie culturelle, autrement dit de l’art au quotidien, à tout bout de champ et pour tous : que le citoyen choisisse l’art qui le branche, et, s’il n’a aucun choix, que les organisateurs fassent œuvre de pédagogie et lui fassent découvrir l’importance, la valeur et la place de la culture.

    Dès lors, une question s’impose : est-ce que nos élus locaux ont déjà la bonne image de la culture et ont-ils les compétences pour élaborer et mettre en place une politique culturelle locale ? Il est vrai que le cadre légal existe. La loi du 22 juin 2011 relative à la commune stipule que «l’Assemblée populaire communale est tenue de former en son sein des commissions permanentes», dont celle qui devra se charger des «affaires sociales, culturelles, sportives et de jeunesse». On remarquera que la culture est inscrite parmi les «affaires» qui ne retiennent pas particulièrement l’attention ni suscitent l’intérêt des élus, à moins que ces derniers ne soient issus du secteur. La même loi dispose que l’APC «prend toute mesure pour informer les citoyens des affaires les concernant et les consulter sur les choix des priorités d’aménagement et de développement économique, social et culturel».

    Mais un texte n’a d’apport que s’il est non pas respecté et appliqué mais traduit dans les faits. Créer une commission et consulter les citoyens ne serviraient pas à grand-chose si rien de concret n’en sort. Or, les nouveaux élus installés au niveau des municipalités sont soucieux de prendre en charge, en priorité, les questions épineuses exigeant des solutions rapides, et la culture n’a jamais figuré parmi les priorités, ni des élus ni des citoyens. Aussi, personne ne trouverait à redire si l’APC délaisse l’activité culturelle pour s’occuper de logements sociaux, de locaux commerciaux, d’AEP, de routes et de trottoirs. Quant au travail pédagogique qui exigerait de l’action (organisation d’activités culturelles) pour produire une réaction (consommation) chez les citoyens en vue de parvenir à la création d’une demande, préambule pour la socialisation de la culture, il dépendra du bon vouloir des élus et de leurs penchants. Si certains élus sont attachés à la culture et lui accordent une attention, ils intègreront la commission de l’APC. Ils essayeront d’avoir des financements pour organiser quelques activités artistiques qui justifieront et leur élection et les financements qu’ils auront décrochés.

    Toutefois,ce n’est pas avec l’organisation d’une fête ou l’ouverture d’une bibliothèque qu’on fera de la commune un centre où irradieraient la culture et les arts.

    Certes, il faut de l’argent pour ça, mais ce qu’il faut surtout, c’est de la jugeote, de la réflexion et de l’imagination, quand on en a les moyens et les capacités. Un exemple de ce que l’imagination et le sens de l’entreprise peuvent faire : le Festival du film américain de Deauville n’a pas été créé par les majors d’Hollywood, mais il est l’œuvre de la maire de la ville qui a décidé de faire sortir sa commune de l’anonymat et du sous-développement. Le festival est aujourd’hui un baromètre pour les Oscars. Des exemples de communes qui ont créé des festivals et des rendez-vous culturels sont légions. Nos maires devraient s’en inspirer et en prendre de la graine, s’ils en connaissent la valeur et s’ils ont le terreau pour les y faire pousser.

    Par Hassan Gherab- La tribune
Chargement...
X