Le sort de Belkhadem tranché aujourd'hui : Revirements de dernière minute
Deux ministres sur les huit, qui sont entrés en dissidence avec Abdelaziz Belkhadem, se sont rétractés et ont retiré leur signature de la liste.
Nous avons, en effet, appris par des sources sûres que le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, et celui des TIC, Moussa Benhamadi, ont demandé, mardi, à ce que leur signature soit retirée de la liste des dissidents au secrétaire général du FLN. «Ils ont regretté d'avoir signé avec les ministres qui sont contre Belkhadem, ils le lui ont fait d'ailleurs savoir», nous a-t-il été dit. Ces deux ministres ne sont pas les seuls à avoir fait leur mea-culpa. L'on nous souligne que quatre autres des ministres dissidents ont voulu aussi réviser leur position. Il s'agit, entre autres, du ministre du Travail, Tayeb Louh, et de celui des Transports, Amar Tou. «Belkhadem a refusé de les recevoir mardi soir», nous informe-t-on. «Je refuse de recevoir qui que ce soit, c'est trop tard, ça ne m'intéresse pas s'ils changent d'avis ou pas, le coup est parti», a lancé, selon nos sources, le SG du FLN à son entourage. Ceci étant dit, nous apprenons que les deux ministres, dont il est question, ne tiennent ni conclave ni réunion, et encore moins de concertations pour destituer Belkhadem. «On ne sait pas d'où sortent ces informations, alors que ces ministres ne font rien de tout cela», nous dit l'un d'entre eux.
Il semble que les nouveaux réfractaires à la dissidence ont eu vent des appuis assurés à Belkhadem au niveau du sommet de l'Etat. «Ils ont dû entendre que le président de la République ne compte pas retirer son soutien à Belkhadem pour qu'ils aient changé d'avis aussi brusquement et se ranger à ses côtés», nous expliquent nos sources. L'on croit savoir que Belkhadem restera, pour l'instant, SG du FLN même après la tenue de la 9e session de son Comité central dont les travaux seront ouverts aujourd'hui à l'hôtel Ryadh de Sidi Fredj, à l'ouest de la capitale. «Je partirai quand le président me le demandera», répète-t-il sans cesse à qui l'interroge sur ce sujet. D'ailleurs, l'on annonce qu'instruction a été donnée à l'ensemble des walis du pays pour n'accorder aucune autorisation aux animateurs de la dissidence pour se réunir dans une quelconque salle.
Prévue pour trois jours, cette session risque alors d'être écourtée en raison des fortes tensions qui animent les pour et les contre Belkhadem. Personne ne veut baisser les bras tant que le pouvoir ne leur a pas demandé de le faire. Les deux camps affirment aujourd'hui leur disposition à mettre «tout sens dessus dessous». Ils n'hésiteront pas à aller vers la confrontation physique comme ils l'ont déjà prouvé dans différentes rencontres du FLN. L'on se rappelle quand Amar Tou avait donné un coup avec un extincteur à une baie vitrée de la salle de la Safex des Pins maritimes, pour pouvoir s'enfuir avec certains de ses collègues contre lesquels leurs adversaires avaient lâché les chiens. C'était en 2004 lorsque ces ministres étaient aux côtés de Belkhadem qui avait été désigné par «en haut» pour faire tomber Ali Benflis alors SG du FLN. C'est dire que quand le pouvoir instruit, tous les coups sont permis «à condition qu'ils soient donnés dans les directions indiquées», renchérissent nos sources. Ceci, même si on apprend que les travaux du CC seront encadrés solidement par des agents de sécurité «instruits d'en haut» pour surveiller les perturbateurs.
Il est avancé, d'autre part, que le congrès du RND pour l'élection d'un nouveau secrétaire général sera avancé à mars plutôt que retardé à juillet comme déjà annoncé dans ces colonnes. «Le président semble vouloir que les changements se fassent vite à la tête des partis qui comptent dans toute élection», nous expliquent nos sources.
Si l'on s'amuse à donner d'ores et déjà Abderrezak Makri, membre influent du majliss Echoura du MSP comme le remplaçant «sûr» de Boudjerra Soltani, l'on veut aussi faire croire que Bensalah sera «en principe» confirmé comme SG du RND, et que Belkhadem sera placé au perchoir du Conseil de la nation. «Lui, nous dit que jusqu'à présent, la proposition d'occuper ce siège ne lui a pas été faite», nous affirme un membre du CC du FLN au sujet de la réaction de son SG à propos de cette éventuelle nomination. L'on précise sans hésiter que «les ajustements de l'échiquier politique ont toujours été apportés selon les évolutions des différentes situations programmées sur le terrain».
par Ghania Oukazi
Le quotidien d'Oran
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