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Le business français de la guerre

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  • Le business français de la guerre

    Source Atlantico 1/2/2013
    Robert Ranquet est ingénieur général de l’armement. Il est directeur adjoint de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Propos recueillis par Jean-Baptiste Bonaventu


    Le chiffre d’affaires de l’industrie d’armement française est estimé à 17,5 milliards d’euros, ce qui fait d'elle un contributeur net positif à la balance des paiements française.

    Atlantico : Tous les Français connaissent les mythiques FAMAS, les mirages ou les rafales, fleurons de l'industrie Française de l'armement. Quelles sont aujourd’hui les grandes entreprises françaises qui font cette industrie et avec quel genre d’armement ?

    Robert Ranquet : Aujourd’hui, l’industrie de défense française couvre tout le spectre des armements : industrie aéronautique avec EADS, Dassault Aviation, SAFRAN/SNECMA ; terrestre, avec NEXTER ou PANHARD ; naval avec DNCS ; électronique avec THALES, DASSAULT Systems ou SAFRAN/SAGEM ; missiles avec MBDA ; espace avec EADS/ASTRIUM. Certaines de ces entreprises sont de grands groupes multinationaux de taille européenne, voire mondiale, comme EADS ou THALES.


    Beaucoup sont duales, c’est-à-dire qu’elles produisent aussi bien des grands systèmes d’armes que des produits civils. Par exemple, EADS c’est à la fois AIRBUS, mais aussi l’avion de transport militaire Airbus A400M ou l’Eurofighter. Dassault, c’est l’avion de combat Rafale mais aussi les avions d’affaire Falcon. D’autres, comme DCNS ou NEXTER sont très majoritairement françaises et à activité presqu’exclusivement militaires.


    Quel est le chiffre d’affaire de l’industrie française de l’armement ? Quels en sont les principaux clients français et étrangers ?

    Le chiffre d’affaires de l’industrie d’armement française est estimé à 17,5 milliards d’euros, dont environ 30% à l’exportation. Le secteur de l’armement est un contributeur net positif à la balance des paiements française.

    Les clients sont presqu’exclusivement des Etats, soit leurs ministères de la défense ou leurs forces armées, soit, de plus en plus, les forces de sécurité (ministère de l’intérieur, police, …). En France, il y a un client étatique principal qui est la Direction générale de l’armement, qui achète les équipements pour le compte des armées. A l’étranger, les clients varient selon les années. Sur une période de 10 ans, le classement des 5 premiers clients s’établit ainsi : Arabie Saoudite, Brésil, Inde, Emirats Arabes Unis et Etats-Unis. Selon les années, l’industrie française est au 3e ou 4e rang mondial des exportateurs, loin derrière les Etats-Unis et la Russie, à jeu à peu près égal avec la Grande-Bretagne. Le ministre de la défense rend compte chaque année au Parlement des évolutions de ce marché d’exportation.

    Combien de personnes emploie-t-elle et quel type d’emplois ?

    Le nombre d’emplois dans l’industrie de défense est estimé en France à 165 000 personnes (emplois directs) et sans doute autant en emplois indirects. Il dépend bien sûr pour une bonne part des fluctuations du budget voté par le Parlement. Environ un tiers de ces emplois est lié aux exportations. Cette industrie est généralement une industrie de haute technologie à forte valeur ajoutée, dont les emplois sont peu délocalisables. La répartition entre ingénieurs/techniciens/ouvriers y est la même que dans les autres industries de haute technologie.

    La guerre est de plus en plus technologique. Quels sont les axes de recherche étudiés par nos entreprises d’armement ?

    Il y a plusieurs directions de recherche. Certains sont classiques :

    Amélioration des performances. On recherche toujours des équipements avec des performances améliorées, ce qui passe souvent par la réduction de leur poids et de leur volume (nouveaux matériaux, miniaturisation, obtention de sources d’énergie plus compactes…) ;
    Meilleure prise en compte de l’environnement : meilleurs rendements énergétiques, remplacement des matériaux ou des carburants polluants par d’autres, moins polluants ; …
    Maintenabilité : une grande partie du coût des armements se manifeste pendant leur vie en service, au travers de la maintenance : la maintenabilité des équipements est donc un axe de recherche important, à prendre en compte dès leur conception.
    Bien sûr la réduction du coût à performance égale est un axe important. C’est par exemple un axe d’évolution constant dans toutes les technologies numériques.


    D’autres recherches visent à exploiter de nouvelles technologies : nanotechnologies, biotechnologies, robotique…

    Il faut remarquer que la plupart de ces recherches, à part bien sûr celles qui ont trait à des domaines exclusivement militaires très précis (comme les armes nucléaires ou la furtivité), sont tout à fait duales, c’est-à-dire qu’elles concernent autant, et souvent plus, les applications civiles que militaires. C’est en particulier les cas des technologies comme celles des télécommunications ou du numérique, ou les nanotechnologies ou les biotechnologies, qui sont « tirées » par les applications civiles, en raison de la taille du marché commercial. La défense mène très peu de recherche en interne. La recherche est faite dans les entreprises et les laboratoires, où elle est généralement très duale.
    Dernière modification par gdesmon, 01 février 2013, 08h52.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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