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Le grand souci des parents en général, et des mamans en particulier, est de trouver la personne la mieux indiquée qui prendra soin de leur enfant pendant leurs heures de travail. Jadis, cette question ne se posait même pas. Être femme au foyer était la règle générale et même quand la maman travaillait, s’était une des grands-mères qui s’occupait de l’enfant. Aujourd’hui, les choses ont changé. Les parents étant plus indépendants, certains préfèrent ne pas mêler les grands-parents à l’éducation de leurs enfants, afin d’éviter d’éventuels problèmes.
Aussi les grands-parents sont de plus en plus occupés par leurs propres problèmes de santé et beaucoup d’entre eux ont du mal à prendre en charge le petit, même si la volonté est bien présente.
La reprise du travail, après juste trois mois de congé de maternité, est un moment particulièrement douloureux pour la maman, dont la première préoccupation est le choix du mode de garde à adopter.
Pouvoir laisser l’enfant dans son environnement familial pour qu’il puisse faire ses grasses matinées ou le garder au chaud à la maison quand il est malade, éviter les déplacements quotidiens pour être plus vite avec lui et lui éviter des problèmes de santé...
Ce sont là les avantages de la garde à domicile.
Toutefois, à l’idée d’«abandonner» leurs enfants à des inconnus, les parents paniquent et la crainte est d’autant plus importante lorsqu’il faut laisser le bébé à la garde de la femme de ménage. Il arrive parfois qu’elles maltraitent les enfants et les histoires sordides à ce sujet ne manquent pas, d’où la crainte des parents. Mais vu qu’il n’existe pas de formation pour les nourrices, les parents n’ont pas trop le choix. C’est en général, la femme de ménage qui fait office de nounou. Les craintes de la maman peuvent se dissiper si l’enfant est en âge de s’exprimer, parce qu’en ce moment, il pourrait raconter à ses parents comment se déroule sa journée avec la femme de ménage et surtout s’il est bien traité.
Mais lorsqu’il est question d’un bébé de quelques mois, la situation peut s’avérer plus compliquée, la mère ne peut pas savoir comment la bonne va se comporter avec le petit, à moins qu’elle n’installe des caméras de surveillance en secret dans tous les coins de la maison ! Si ce n’est pas le cas, les spécialistes conseillent aux parents, avant de confier leurs enfants à la femme de ménage, de poser des questions du genre : est-ce que vous avez des expériences avec les enfants ? Et de laisser parler la personne, comme cela les parents sauront s’il s’agit d’une personne vive, souriante, posant des questions sur les habitudes de l’enfant et qui s’intéresse à lui avant de parler argent et temps de garde.
Les spécialistes mettent également l’accent sur la confiance. Que ce soit une femme de ménage, une nounou, une voisine ou un membre de la famille l’essentiel est de se fier à ses impressions. Si les parents ne sont pas en confiance et à l’aise avec la personne, il vaut mieux qu’ils ne lui confient pas leur enfant. Cela ne leur apportera que du stress durant leur absence.
Aussi, avant de partir, il est essentiel de bien donner toutes les indications nécessaires à la personne qui va se charger de garder l’enfant : ses petites habitudes certes, mais également ce qu’il mange, ce qu’il ne mange pas, s’il a une allergie, une maladie… sans oublier, bien sûr, le numéro de téléphone pour appeler les parents en cas d’urgence.
Explications : Fatima El-Kettani, psychologue, spécialiste des problèmes familiaux.
«Il ne faut pas confier son enfant à une servante»
❶ Quels sont les risques encourus par l’enfant quand il est confié à la femme de ménage ?
En tant que psychologue, je vois défiler beaucoup de personnes souffrant d’un traumatisme psychologique suite aux mauvais traitements subis, jadis, par une femme de ménage. L’enfant peut garder des blessures psychiques jusqu’à l’âge adulte, sans jamais en parler à ses parents et cela peut impacter fortement son développement psychique et émotionnel. La femme de ménage vient, généralement, d’un milieu social et éducatif différent de celui de la famille et certains d’entre elles peuvent avoir des comportements qui ont tendance à déstabiliser l’enfant. C’est pourquoi confier son enfant à la femme de ménage est très risqué et il vaut mieux ne pas le faire.
❷ Comment savoir si l’enfant est maltraité par la femme de ménage ?
Il est difficile de s’en rendre compte, parce que la femme de ménage peut menacer l’enfant et généralement, ce dernier, la craint beaucoup. Mais de toute manière, les parents peuvent mettre l’enfant en confiance pour leur raconter comment se déroule sa journée avec la bonne, s’il est en âge de parler, soit surveiller sa santé et ses sautes d’humeur. En d’autres termes, si l’enfant n’est pas encore en âge de parler, on peut vérifier s’il pleure plus souvent que d’habitude, s’il a plus peur, s’il tombe malade plus souvent…
❸ Quelles précautions faut-il prendre lorsqu’on n’a pas le choix ?
Si les parents n’ont pas d’autres choix que de confier leur enfant à la femme de ménage, ils doivent la surveiller de près, même s’ils ont confiance en elle. Il est conseillé de la surprendre de temps à autre, rentrer à des heures différentes et si possible, ne pas la laisser seule toute la journée avec l’enfant. En outre, il est déconseillé de maltraiter la femme de ménage de peur qu’elle ne se venge sur l’enfant qui est sous sa garde.
Témoignages : Asmaa, maman de Ilyas, 6 mois.
«Je vis dans une angoisse quotidienne»
«Je comptais sur ma mère pour s’occuper de mon bébé après les trois mois de maternité, mais malheureusement, son état de santé s’est aggravé et elle a du mal à répondre aux besoins de mon enfant. Alors, je me suis trouvée obligée de le confier à la bonne, ce qui m’angoisse terriblement.
J’ai tellement entendu d’histoires sordides sur la relation des bonnes avec les enfants et comment elles traitent mal les bébés et certaines vont jusqu’à les agresser, que je crains le pire pour mon petit. Je passe la journée accrochée au téléphone, j’ai même pensé installer des caméras de surveillance discrètes dans la maison pour vérifier son comportement avec lui, mais j’ai peur que ce ne soit de la paranoïa.
Il est vrai que je n’ai rien remarqué d’anormal sur mon petit : il n’a pas de bleus sur le corps, ne pleure pas plus que d’habitude, sa santé ne s’est pas dégradée, etc., mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur pour mon bébé».
Chez papi et mamie
L’éducation d’un enfant fait appel à plusieurs intervenants. Si les parents en constituent incontestablement le pivot, les grands-parents semblent être les meilleurs candidats pour seconder les parents. Ils ont plus de temps libre, sont moins stressés et vivent à un rythme plus calme et posé. Ainsi, personne d’autre ne peut assurer aussi bien la compagnie de l’enfant, surtout lorsqu’il est en bas âge. Seulement, quelques soucis inattendus peuvent rapidement voir le jour : la tentation peut être grande, pour les grands-parents, de trop vouloir «se mêler» de l’éducation de leurs petits-enfants. En effet, certains parents sont intarissables sur l’omniprésence ou les tentatives d’intrusion, réelles ou supposées, de la grand-mère (surtout s’il s’agit d’une belle-mère). Cette situation est souvent la source de tensions entre les grands-parents et leurs propres enfants.
Repères
Publié le : 31 Janvier 2013 - Hafsa Sakhi, LE MATIN MA
Aussi les grands-parents sont de plus en plus occupés par leurs propres problèmes de santé et beaucoup d’entre eux ont du mal à prendre en charge le petit, même si la volonté est bien présente.
La reprise du travail, après juste trois mois de congé de maternité, est un moment particulièrement douloureux pour la maman, dont la première préoccupation est le choix du mode de garde à adopter.
Pouvoir laisser l’enfant dans son environnement familial pour qu’il puisse faire ses grasses matinées ou le garder au chaud à la maison quand il est malade, éviter les déplacements quotidiens pour être plus vite avec lui et lui éviter des problèmes de santé...
Ce sont là les avantages de la garde à domicile.
Toutefois, à l’idée d’«abandonner» leurs enfants à des inconnus, les parents paniquent et la crainte est d’autant plus importante lorsqu’il faut laisser le bébé à la garde de la femme de ménage. Il arrive parfois qu’elles maltraitent les enfants et les histoires sordides à ce sujet ne manquent pas, d’où la crainte des parents. Mais vu qu’il n’existe pas de formation pour les nourrices, les parents n’ont pas trop le choix. C’est en général, la femme de ménage qui fait office de nounou. Les craintes de la maman peuvent se dissiper si l’enfant est en âge de s’exprimer, parce qu’en ce moment, il pourrait raconter à ses parents comment se déroule sa journée avec la femme de ménage et surtout s’il est bien traité.
Mais lorsqu’il est question d’un bébé de quelques mois, la situation peut s’avérer plus compliquée, la mère ne peut pas savoir comment la bonne va se comporter avec le petit, à moins qu’elle n’installe des caméras de surveillance en secret dans tous les coins de la maison ! Si ce n’est pas le cas, les spécialistes conseillent aux parents, avant de confier leurs enfants à la femme de ménage, de poser des questions du genre : est-ce que vous avez des expériences avec les enfants ? Et de laisser parler la personne, comme cela les parents sauront s’il s’agit d’une personne vive, souriante, posant des questions sur les habitudes de l’enfant et qui s’intéresse à lui avant de parler argent et temps de garde.
Les spécialistes mettent également l’accent sur la confiance. Que ce soit une femme de ménage, une nounou, une voisine ou un membre de la famille l’essentiel est de se fier à ses impressions. Si les parents ne sont pas en confiance et à l’aise avec la personne, il vaut mieux qu’ils ne lui confient pas leur enfant. Cela ne leur apportera que du stress durant leur absence.
Aussi, avant de partir, il est essentiel de bien donner toutes les indications nécessaires à la personne qui va se charger de garder l’enfant : ses petites habitudes certes, mais également ce qu’il mange, ce qu’il ne mange pas, s’il a une allergie, une maladie… sans oublier, bien sûr, le numéro de téléphone pour appeler les parents en cas d’urgence.
Explications : Fatima El-Kettani, psychologue, spécialiste des problèmes familiaux.
«Il ne faut pas confier son enfant à une servante»
❶ Quels sont les risques encourus par l’enfant quand il est confié à la femme de ménage ?
En tant que psychologue, je vois défiler beaucoup de personnes souffrant d’un traumatisme psychologique suite aux mauvais traitements subis, jadis, par une femme de ménage. L’enfant peut garder des blessures psychiques jusqu’à l’âge adulte, sans jamais en parler à ses parents et cela peut impacter fortement son développement psychique et émotionnel. La femme de ménage vient, généralement, d’un milieu social et éducatif différent de celui de la famille et certains d’entre elles peuvent avoir des comportements qui ont tendance à déstabiliser l’enfant. C’est pourquoi confier son enfant à la femme de ménage est très risqué et il vaut mieux ne pas le faire.
❷ Comment savoir si l’enfant est maltraité par la femme de ménage ?
Il est difficile de s’en rendre compte, parce que la femme de ménage peut menacer l’enfant et généralement, ce dernier, la craint beaucoup. Mais de toute manière, les parents peuvent mettre l’enfant en confiance pour leur raconter comment se déroule sa journée avec la bonne, s’il est en âge de parler, soit surveiller sa santé et ses sautes d’humeur. En d’autres termes, si l’enfant n’est pas encore en âge de parler, on peut vérifier s’il pleure plus souvent que d’habitude, s’il a plus peur, s’il tombe malade plus souvent…
❸ Quelles précautions faut-il prendre lorsqu’on n’a pas le choix ?
Si les parents n’ont pas d’autres choix que de confier leur enfant à la femme de ménage, ils doivent la surveiller de près, même s’ils ont confiance en elle. Il est conseillé de la surprendre de temps à autre, rentrer à des heures différentes et si possible, ne pas la laisser seule toute la journée avec l’enfant. En outre, il est déconseillé de maltraiter la femme de ménage de peur qu’elle ne se venge sur l’enfant qui est sous sa garde.
Témoignages : Asmaa, maman de Ilyas, 6 mois.
«Je vis dans une angoisse quotidienne»
«Je comptais sur ma mère pour s’occuper de mon bébé après les trois mois de maternité, mais malheureusement, son état de santé s’est aggravé et elle a du mal à répondre aux besoins de mon enfant. Alors, je me suis trouvée obligée de le confier à la bonne, ce qui m’angoisse terriblement.
J’ai tellement entendu d’histoires sordides sur la relation des bonnes avec les enfants et comment elles traitent mal les bébés et certaines vont jusqu’à les agresser, que je crains le pire pour mon petit. Je passe la journée accrochée au téléphone, j’ai même pensé installer des caméras de surveillance discrètes dans la maison pour vérifier son comportement avec lui, mais j’ai peur que ce ne soit de la paranoïa.
Il est vrai que je n’ai rien remarqué d’anormal sur mon petit : il n’a pas de bleus sur le corps, ne pleure pas plus que d’habitude, sa santé ne s’est pas dégradée, etc., mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur pour mon bébé».
Chez papi et mamie
L’éducation d’un enfant fait appel à plusieurs intervenants. Si les parents en constituent incontestablement le pivot, les grands-parents semblent être les meilleurs candidats pour seconder les parents. Ils ont plus de temps libre, sont moins stressés et vivent à un rythme plus calme et posé. Ainsi, personne d’autre ne peut assurer aussi bien la compagnie de l’enfant, surtout lorsqu’il est en bas âge. Seulement, quelques soucis inattendus peuvent rapidement voir le jour : la tentation peut être grande, pour les grands-parents, de trop vouloir «se mêler» de l’éducation de leurs petits-enfants. En effet, certains parents sont intarissables sur l’omniprésence ou les tentatives d’intrusion, réelles ou supposées, de la grand-mère (surtout s’il s’agit d’une belle-mère). Cette situation est souvent la source de tensions entre les grands-parents et leurs propres enfants.
Repères
- Entre le sentiment de culpabilité lié au fait de confier son enfant pour mener sa vie de femme active, l’angoisse d’un éventuel incident et, parfois, la jalousie envers cette tierce personne qui passera la journée avec son bébé, la séparation s’avère être un véritable crève-cœur pour la maman.
- Confier son bébé à une autre personne, c’est aussi accepter qu’il soit confronté à d’autres habitudes et d’autres manières de se comporter. Selon les spécialistes, la différence a l’avantage d’enrichir un enfant et de lui apprendre à s’adapter.
- La maman doit combler le manque affectif dû à son absence en prenant soin de son enfant dès qu’elle est de retour chez elle et ne pas le laisser (abandonner) entièrement à la femme de ménage.
Publié le : 31 Janvier 2013 - Hafsa Sakhi, LE MATIN MA