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Il y a 70 ans Von Paulus capitulait à Stalingrad

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  • Il y a 70 ans Von Paulus capitulait à Stalingrad

    Le 2 février 1943, les combats cessaient dans les ruines de Stalingrad, le maréchal Von Paulus fraîchement nommé, capitulait avec les restes de sa 6ème armée. Ce coup de tonnerre qui a retenti il y a 70 ans a été considéré comme le tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale, le coup d’arrêt aux forces de l’Axe qui perdirent définitivement l’initiative. Cette victoire fut l’œuvre du peuple soviétique tout entier, rendons hommage en ce jour à ceux qui sont tombés pour que le monde vive libre.

    841 000 soldats allemands et également roumains, hongrois, italiens et croates, dont 91 000 prisonniers lors de la capitulation allemande, ce sont les pertes des forces de l’Axe. Du côté soviétique il y eut 1 129 619 pertes, dont environ 478 000 tués, 650 000 blessés et prisonniers et plus de 40 000 victimes civiles. Tel fut le bilan final de la fournaise de cette bataille titanesque qui se livra sur les bords de la Volga entre le 17 juillet 1942 et le 2 février 1943.

    ’histoire de la bataille commence bien loin de la ville lorsqu’au moment de l’offensive de l’été 42, Staline et son Etat-major font une erreur de jugement : ils pensent que l’offensive principale allemande visera à nouveau Moscou. Cette grave erreur stratégique aura des conséquences dramatiques, le redéploiement des forces et des réserves ne pouvant se faire que lentement dans cet immense pays. Le danger ne concerne pas du tout Moscou, mais Stalingrad et le Caucase. Sur le Front d’Ukraine un début d’offensive du maréchal Timochenko est brisé par les Allemands et leurs blindés déferlent, enfoncent les lignes soviétiques, prennent Rostov, se dirigent sur Stalingrad et se déversent dans le Caucase avec pour objectif les puits de pétrole.

    Très vite l’offensive va toutefois se diluer dans les immensités du territoire soviétique. Les forces allemandes et leurs matériels subissent une attrition et une érosion très grande, comme une corde trop tendue l’offensive finira par se briser. Mais au milieu de l’été 42, les Allemands menacent directement Astrakhan, Grozny, Bakou et Stalingrad. Le territoire envahi est gigantesque, Hitler qui a pris les rênes va vite se focaliser sur la ville symbolique de Staline, aujourd’hui Volgograd. La ville abrite alors d’importantes usines notamment de chars, d’armements et métallurgiques. Elle est aussi un verrou sur la Volga, point de passage des approvisionnements en pétrole, munitions et nourriture qui arrivent de Bakou et de l’Iran où les alliés contrôlent Téhéran.

    Supérieurs en blindés et en avions, les Allemands qui ont massé de puissantes forces motorisées et mécanisées vont progresser jusqu’au début du mois d’août, puis c’est l’empoignade dans Stalingrad. Dans la ville complètement rasée, les Soviétiques s’accrochent furieusement à chaque maison, chaque ruine, chaque trou d’obus. Ils se font tuer sur place sans esprit de recul. L’avantage mécanisé en milieu urbain est annulé et il faut compter sur le réseau des égouts où les deux adversaires se livrent des combats acharnés. La guerre se déroule dans les airs, sur terre et sous terre. La bataille devient terrible, l’intensité des combats observés à Stalingrad est inimaginable. Les Allemands s’enlisent, Stalingrad se transforme en guerre d’usure. Ils ne sont ni en assez grand nombre, ni suffisamment équipés pour une bataille urbaine, et Hitler a dilué l’offensive dans les steppes et les montagnes du Caucase. Malgré leurs pertes, 300 000 hommes, 1 000 chars, 750 canons, 650 avions et 90 000 prisonniers, les Soviétiques résistent et lentement leurs réserves font mouvement.

    Du Nord et du Sud, les renforts affluent. Ils permettent aux défenseurs de tenir mais l’espérance de vie d’un soldat soviétique entre septembre et novembre 42 est alors de trois jours de combats… les Allemands ne sont pas mieux lotis. En grand secret les Soviétiques préparent la riposte tandis que les Allemands sont sur la Volga. Dans la ville les différents points stratégiques sont tombés, mais l’héroïque 62ème armée s’accroche sur une bande de terre sur la rive gauche de la Volga. Joukov et Vassilevski ont conçu un plan de contre-attaque : l’opération Uranus comportant un deuxième volet, l’opération Saturne. Hitler malgré le danger s’entête, il annoncera même la chute de la ville…

    Les Soviétiques n’ont pas perdu de temps, ils rassemblent plus d’1,1 million d’hommes formant une gigantesque pince qui doit enserrer puis encercler la ville. Les Allemands sont maintenant deux fois moins nombreux, ils ont quatre fois moins d’artillerie et légèrement moins de blindés et d’avions. De plus leurs flancs sont gardés par des forces roumaines, hongroises et italiennes de faible valeur militaire, c’est là que les Soviétiques vont frapper. Le 19 novembre la pince Nord se lance à l’assaut, suivie le lendemain par la pince Sud. Quatre jours plus tard, le 23 novembre, la jonction est faite entre les soviétiques à Kalatch, Stalingrad est encerclée.

    Dans sa folie, Hitler ordonne aux défenseurs de rester sur place, le maréchal Goering lui fait la promesse de pouvoir alimenter en ravitaillement les assiégés… nous sommes alors en plein hiver. La Luftwaffe de Goering ne pourra jamais tenir sa promesse et l’étau se resserre inexorablement. Manstein, le plus grand stratège allemand ne peut inverser la manœuvre, entre le 12 et le 24 décembre il tente de percer l’encerclement. La 6ème armée est déjà moribonde, elle ne peut tendre la main aux forces qui tentent de la dégager. Le 8 janvier, les Soviétiques proposent la reddition qui est refusée. Dans la ville, les combats, la faim et le froid tuent des milliers d’hommes, la ville n’est bientôt plus qu’un énorme charnier. Les troupes allemandes décimées et affamées sont à bout de force.

    Le 30 janvier, Hitler confère à Von Paulus le titre de maréchal pour l’encourager à ne pas se rendre. Mais dans la ville, ce ne sont plus que des morts en sursis. Le 2 février 1943 Von Paulus accepte la reddition sans condition, sa 6ème armée réduite à 91 000 hommes prend le chemin des camps de prisonniers. 50 % meurent d’épuisement dans les 15 premiers jours. Seulement 5 000 d’entre eux rentrent au pays, dont certains au milieu des années 50. Mais sur 5,7 millions de prisonniers soviétiques en Allemagne, 3,3 millions ne sont jamais revenus. L’idéologie nazie considérait les Soviétiques comme « des sous-hommes », et l’URSS n’ayant pas signé la Convention de Genève, le sort des prisonniers soviétiques fut terrifiant.

    En riposte, l’URSS considéra les droits des prisonniers allemands comme annulés, du fait notamment du sort atroce des prisonniers soviétiques et des massacres et des crimes commis sur le territoire soviétique. Sur environ 3 millions de prisonniers allemands, un million environ ne sont jamais revenus de leur captivité. Malgré l’horreur d’un tel constat, les prisonniers soviétiques furent les plus maltraités, 58 % d’entre eux n’étant, eux aussi, jamais revenus dans leur foyer.

    A Stalingrad L’Humanité restera redevable des milliers de soldats soviétiques qui perdirent la vie dans la bataille. Le sacrifice inouï consenti par eux à cet instant de la guerre, a ensuite permis la défaite totale de l’Allemagne nazie, qui presque au même moment subissait une autre défaite majeure devant el-Alamein en Afrique du Nord. Les héros de l’Union soviétique n’étaient pas tombés pour rien et le monde libre se souviendra éternellement d’eux.

    http://french.ruvr.ru/2013_02_02/Il-...-a-Stalingrad/
    Une pensée aux plus de 20 millions de soldats et de civils soviétiques de toutes nationalités disparus lors du conflit mondial.

  • #2
    50 % meurent d’épuisement dans les 15 premiers jours. Seulement 5 000 d’entre eux rentrent au pays, dont certains au milieu des années 50.
    Je ne le savais pas ça !

    Donc, la reddition sans condition n'était effectivement pas une "bonne affaire" du point de vue stratégique puisque Von Paulus n'a finalement sauvé que sa peau et celle de 6% de ses troupes ...
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #3
      Hitler encore une fois a fait preuve de son incompétence d'abord en scindant ses troupes en 2 , envoyant une partie dans le Caucase et ainsi affaiblissant les forces chargées de prendre Stalingrad ensuite en refusant, comme à son habitude dans des cas qui se reproduiront par la suite ,à Paulus de briser l'encerclement en tentant une sortie!

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      • #4
        Donc, la reddition sans condition n'était effectivement pas une "bonne affaire" du point de vue stratégique puisque Von Paulus n'a finalement sauvé que sa peau et celle de 6% de ses troupes ...
        Par ailleurs, ça explique une bonne partie de l'attitude allemande durant le conflit à l'est, peu de redditions sur le front, et des villes transformées en forteresses sur les marches orientales du Reich (Breslau, Posen, Konigsberg et finalement Berlin) et l'exode des civils allemands vers l'ouest. Les allemands savaient que vu leurs exactions, leurs massacres et le traitement des prisonniers soviétiques (je ne parle même de la nature du régime stalinien), ils n'avaient pas grand chose à espérer d'une reddition et encore moins d'une occupation d'une partie de l'Allemagne par les soviétiques.
        Par contraste à l'ouest, une majorité de prisonniers de guerre américains, anglais et allemands et revenue des camps et les allemands ont pratiquement cessé de se battre après la bataille de Rhénanie, des villes comme Hamburg, Munich (berceau du nazisme pourtant) ou Cologne n'ont presque pas opposé de résistances, il y a meme des bourgades qui ont hissé le drapeau blanc après un simple appel téléphonique.
        A l'ouest, c'était une guerre entre adversaires qui ne s'étaient pas mutuellement déshumanisés (malgré la propagande des deux cotés), à l'est c'était dans l'esprit de beaucoup une sorte de guerre raciale qui se terminerait par l'extermination totale d'un des deux camps (les soviétiques essaieront à la fin du conflit d'infléchir leur attitude lorsqu'ils se rendent compte qu'ils devront administrer une partie de l'Allemagne).
        Dernière modification par absent, 02 février 2013, 11h55.

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        • #5
          Le général von MANSTEIN était le plus brillant stratège de l’armée allemande lors de la seconde guerre mondiale. Concepteur du plan d’invasion de la France, ses idées étaient si novatrices qu’elles lui valurent une semi-disgrâce. Il était également le concepteur d’un plan audacieux d’invasion de la Russie, qui, s’il avait été appliqué, eut changé le cours de la guerre.

          Von Manstein s'est parfois opposé à Hitler, par exemple lors de la retraite suivant la bataille de Koursk ou en suggérant qu'un militaire (lui-même) dirige la guerre sur le Front de l'Est.

          Maréchal Erich von Manstein. Victoires perdues : Everlorene Siegee, traduit de l'allemand par René Jouan
          Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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          • #6
            Difficile à dire, toutes les analyses que j'ai pu lire suggèrent que pour que l'Allemagne l'ait emporté à l'est, il eut fallu au minimum que Moscou tombe dès Barbarosse (compagne de l'été 41). Le problème est que l'état major allemand avait tellement sous estimé l'armée rouge, que ce soit en terme d'effectifs, en capacité à mobiliser les reserves, même en qualité du materiel (le T-34 était superieur aux chars allemands en 41) et en doctrine (les théoriciens soviétiques ont été très innovants durant l'entre deux guerres) que les allemands ont mis relativement très peu de moyens pour Barbarossa, à peine plus que pour la campagne de France, pour un pays à l'étendue et à la profondeur stratégique incomparable. Et pour mettre mettre ces moyens necessaires, il eut fallu que l'Allemagne passe en mode economie de guerre dès 39. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, l'industrie allemande ne s'est mobilisée intégralement pour l'effort de guerre qu'après Stalingrad, les allemands se sont maintenus un niveau de vie très elevé jusqu'à relativement tard dans le conflit.
            Avec la disproportion en homme et en materiel sur le front, il est difficile à dire qu'un seul chef operationnel aurait pu changer la donne à lui tout seul, aussi talentueux soit-il.

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            • #7
              L'armée soviétique était exangue en 1944, les divisions étaient à 50 pour cent des effectif, l'age de recrutement, de 15 ans 60 ans.

              voici ce que les américains ont expédié aux sovietiques.

              http://fr.wikipedia.org/wiki/Lend-Lease

              Pour gagner la guerre, l'Allemage aurait du retarder l'opération barbarossa de 2 ans.
              Dernière modification par zek, 03 février 2013, 12h52.
              Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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              • #8
                L'armée soviétique était exangue en 1944, les divisions étaient à 50 pour cent des effectif, l'age de recrutement, de 15 ans 60 ans.
                Oui, et pourtant, c'est en 44-45 qu'ont eu lieu les trois blitzkrieg de l'armée rouge: Bagration, Vistule-Oder puis Berlin. L'infanterie allemande était tout aussi exangue question effectifs (les jeunesses hitleriennes et les vieillards ont été mobilisés), sauf qu'elle ne pouvait même pas compenser par la puissance de feu de l'artillerie soviétique, par le nombre de blindés...etc
                Pour gagner la guerre, l'Allemage aurait du retarder l'opération barbarossa de 2 ans.
                En deux ans, l'industrie soviétique en aurait produit des tanks, des avions, des pièces d'artillerie, les académies militaires auraient formé des officiers pour remplacer les "disparus" des grandes purges. L'Allemagne aurait du faire passer son economie en economie de guerre dès le début du conflit, et réorganiser son industrie pour la tourner toute entière vers la production militaire comme l'a fait Speer.... trois ans trop tard au moins (il a été nommé en 42 à cette fin) mais les allemands auraient bouffé du pain noir comme les russes et leurs femmes auraient été à l'usine ce qui n'est pas spécialement conformé à l'idéal nazi.

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                • #9
                  Pour gagner la guerre, l'Allemage aurait du retarder l'opération barbarossa de 2 ans.
                  L'Allemagne pouvait réellement l'emporter vu la qualité de ses armes, mais de graves erreurs furent faites, en grande partie à cause de l’entêtement d'Hitler, qui par idéologie voulait la prise de la ville (Stalingrad = ville de Staline !)...

                  Von Manstein avait tout fait pour faire céder Hitler, mais rien n'y fit...

                  Un réseau clandestin d'officiers allemands pro-communistes informait l'état major soviétique de la conduite des opérations du coté allemand (les harkis ont toujours existé dans tous les pays )

                  Les armes de nouvelle génération allemandes n'arrivent que trop tardivement dans les unités combattantes, en faible quantités, et le morale de la Wehrmacht avait déjà au plus bas, sans parler des rudes conditions pour les personnels et le matériel. Stalingrad, une débâcle pour l'armée allemande...

                  Chose peu connue : les troupes allemandes combattaient dans les ruines de la ville avec leur fusil à quelques coups, chaque compagnies ne disposaient que d'un nombre limité de fusils automatiques (mitraillettes), pénalisant les troupes dans ce terrible combat urbain ! De l'autre coté, les troupes russes avaient quant à elles une bien plus grande cadence de tir car mieux équipées avec des fusils automatiques en grand nombre, qui laissèrent en réalité peu de chance aux fantassins allemands...

                  Ensuite il faut également parler de l'artillerie et son déluge d'obus, qui du coté soviétique, a déchiquetée (vu sa grande concentration) ce qui restait des unités allemandes ayant résisté à l'hiver, à la faim, aux pénuries en tout genre (logistique ne suivait pas, le gros Goering avait menti à Hitler en disant que l'aviation arriverait à apporter son soutien aux unités)... etc !

                  Von Mainstain ne put rien pour Paulus, la seule chose à faire pour ce dernier aurait été un replis tactique, en désobéissant pour ainsi dire aux instructions irréalistes d'Hitler. Retrait qui aurait pu rallier à temps les troupes de secours de Mainstein...

                  Von Paulus qui a donc laissé son armée se faire encercler...

                  Le stupide caporal-tacticien Hitler interdisait systématiquement à ses troupes tout retrait (peut-être était t-il habité par ses souvenirs militaires de la Iere GM !) a laissé son armée se faire décimée par l'ennemi, les rudes conditions continentales du climat et la profondeur stratégique soviétique !

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