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La détresse des cancéreux en Algérie

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  • La détresse des cancéreux en Algérie

    Il y a moins d’une semaine, des dizaines de cancéreux, en attente d’une hypothétique prise en charge au niveau de l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger, ont menacé d’investir la rue. Impossible pour eux d’obtenir un rendez-vous avant une année ! Ils sont un peu plus chanceux que ceux d’Oran obligés d’attendre jusqu’en 2015. Tandis qu’à Constantine, les patients devront se déplacer sur des centaines de kilomètres vers Alger et Ouargla.

    Demain, on célèbrera la Journée mondiale de lutte contre le cancer, c’est aussi l’occasion, comme il fallait s’y attendre de la part de tous les responsables de la santé, de rassurer ou plutôt de promettre que tous les patients pourront être soignés dans les plus brefs délais. Des promesses qu’ont déjà émises leurs prédécesseurs et que, comme eux, ils ne pourront pas sans doute tenir… De toutes les manières, aux échéances promises, ils ne seront sans doute plus à leurs postes, comme leurs prédécesseurs ne le sont plus actuellement. Et par conséquent, ils ne pourront être comptables de ce qu’ils ont promis, tout comme ceux qui les ont précédés d’ailleurs. En attendant, les cancéreux souffrent en silence et dans l’indifférence ou le peu d’intérêt des responsables, y compris au plus haut de la hiérarchie. Et pour l’instant, rien ne semble indiquer qu’il y a une amélioration dans les conditions de prise en charge du cancer, plus précisément en ce qui concerne la radiothérapie.

    On est encore loin des quinze centres anticancer, promis il y a quelques années déjà et qui devaient être réceptionnés en 2012-2013. Le moins que l’on puisse dire, c’est que du côté des responsables, les choses ne progressent que très peu, parfois même à reculons, pourrions-nous dire. Certains feront remarquer par exemple qu’il aura fallu huit mois pour acheminer deux accélérateurs du port de Skikda vers Constantine, où ils sont toujours sous emballage depuis l’été dernier, alors qu’ils auraient pu être opérationnels ailleurs… Mais là encore, les voies de la bureaucratie sont impénétrables et la détresse des malades encore plus grande que par le passé. Leur seul réconfort, ils le trouvent auprès de leurs proches, certes, et dans le dévouement du corps médical qui essaie de faire pour le mieux, souvent avec les moyens du bord, comme on dit.

    Face à une maladie en progression dans notre société, confrontée à de nouveaux facteurs de risque, comme le stress, la sédentarité, le changement du rythme et du mode de vie, les autorités, le gouvernement ne semblent pas avoir inscrit le traitement du cancer parmi les priorités de leurs actions. Sans doute faut-il accélérer l’élaboration et l’adoption d’un plan national de lutte contre le cancer, car la situation dramatique dans laquelle se trouvent les malades l’exige.

    Reda Bekkat- El Watan
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