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La scène politique se vide de ses ténors. Au suivant !

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  • La scène politique se vide de ses ténors. Au suivant !

    Par : Azzeddine Bensouiah, Liberté

    Le retrait de ces personnalités prépare-t-il leur retour à la faveur de la présidentielle de 2014 ? Rien ne l’indique pour le moment.

    Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le Printemps arabe a touché l’Algérie par le bas. Alors qu’ailleurs, les révoltes ont déboulonné des chefs d’État, chez nous, ce sont surtout les partis politiques les plus en vue qui semblent touchés par ce vent de changement, le pouvoir en place restant bien assis, avec ses vieilles certitudes et ses vieilles figures.
    Le désormais ex-leader du RCD, Saïd Sadi, a été le premier à tirer sa révérence. Après avoir tenté de mobiliser la rue pour mettre le pays sur la voie du changement en l’arrimant au Printemps arabe, il a fini par se rendre à l’évidence, avant de surprendre tout le monde par son retrait de la présidence de son parti, après un règne de 23 ans. En cédant sa place au jeune Mohcine Belabbas, l’ex-leader du RCD a voulu montrer la voie. Visionnaire, il avait compris, avant tous les autres, que l’heure était au changement. Ces dix dernières années, le parti semblait en perte de vitesse et avait du mal à reprendre la place qui était la sienne dans l’échiquier politique. Mais son retour, même timide, à la faveur des dernières élections locales, indique que les jeunes cadres du parti ne sont pas prêts d’abdiquer et que le parti possède des ressources à même de lui permettre de rebondir sur la scène politique. Le FFS n’allait pas rester en marge de ce vent de changement.
    Le leader historique du FFS, vétéran incontesté de la classe politique algérienne, décide, après un demi-siècle de règne sans partage, de quitter le navire. Aït Ahmed s’en va, laissant un parti tiraillé par des conflits internes, souvent tus, mais jamais résolus. Les directions provisoires dirigées à partir de la Suisse n’ont jamais réussi à imposer le respect. Le parti avait consumé tant de cadres et de militants de la première heure qu’il s’est retrouvé sans âme. L’annonce du retrait du “zaïm” fera sortir les anciens cadres de leur réserve. Chacun y va de son plan de relance du parti sans toutefois parvenir à proposer une alternative consensuelle.
    Mais la transition la plus surprenante reste celle opérée à la tête du RND. Ahmed Ouyahia n’a pas attendu trop longtemps, après l’éclatement d’une crise interne, pour annoncer sa démission.
    Le parti de l’administration, comme on aime à l’appeler, n’avait pas, pourtant, de traditions militantes. La démission d’Ahmed Ouyahia laissait entendre que cela aurait un lien direct avec la présidentielle prévue en 2014. Ouyahia a-t-il reculé pour mieux sauter ? Ou a-t-il, tout bonnement, été débarqué pour l’en empêcher ?
    Son ex-allié dans l’Alliance présidentielle, Abou Djerra Soltani, avait beau résister aux critiques, il sera rattrapé par le déluge du changement. Après avoir troqué son statut d’allié du pouvoir contre celui d’opposant islamiste, croyant que le Printemps arabe allait donner victoire aux islamistes, Soltani échouera à conduire son parti et l’Alliance verte à la victoire promise. Pis, le MSP enregistre ses plus faibles résultats depuis sa création. Secoué par une crise interne qui sera accentuée par la création du parti de Amar Ghoul, le leader du MSP finit par décider de ne plus briguer de mandat à la tête du parti. Le dernier à payer le prix du changement sera Abdelaziz Belkhadem. Confronté à une crise interne qui dure depuis plus de deux ans, donc pas forcément liée au Printemps arabe, Belkhadem a usé de subterfuges pour se maintenir et exclure ses adversaires. Le FLN, dont le président d’honneur n’est autre que le chef de l’État, aura fait couler tant d’encre et de salive qu’on se demandait si, réellement, cette crise récurrente allait connaître son épilogue. La destitution consacrée, jeudi dernier, par les urnes, n’a pas encore convaincu Belkhadem qu’il est bel et bien fini, mais force est de reconnaître qu’au FLN, les choses ne seront plus, désormais, ce qu’elles étaient.
    Ces changements en cascade à la tête des partis les plus en vue posent, cependant, plusieurs questions : à quoi obéit cette mue ? Est-ce une volonté réelle d’accepter, enfin, l’alternance au sein des partis politiques ? Une fin de l’ère du règne éternel et sans partage ? Ou est-ce, pour certains, une décision forcée, une sorte de fin de mission signifiée aux personnalités qui ont animé la vie politique nationale durant les années les plus difficiles de l’histoire du pays ? Le retrait de ces personnalités prépare-t-il leur retour à la faveur de la présidentielle de 2014 ? Rien ne l’indique pour le moment. Avec la fin de l’épisode du FLN, c’est une page de l’histoire de l’Algérie qui se referme. Celle qui s’ouvre reste entourée d’énigmes.


    A B

  • #2
    L'article d'aujourd'hui de Liberté est le copier/collé de l'Article de Kamal Daoud, et publié hier au Quotidien d'Oran :

    Même après Belkhadem:
    le pays vivra vieux mais crèvera jeune
    par Kamel Daoud - Le Quotidien d'ORAN

    On sait que c'est un jeu. Mais on ne sait pas si c'est un jeu de dominos.

    Une sorte de régression vraiment féconde:
    • le départ de Ouyahia entraîne celui de Belkhadem qui impose celui de Soltani, entre les deux.
    • Puis, par entraînement, c'est Bensalah qui part et se fait remplacer par trois jeunes de 20 ans ou deux de quarante ans.
    • Puis les généraux les plus vieux dans les grades les plus élevés et les plus usés.
    • Puis Goudjil ou Bouhara et Hadjar le tatoué, eux-mêmes.
    • Et ensuite les plus vieux ambassadeurs algériens en poste, face aux plus jeunes diplomates algériens pris en otage à Gao ou aux AE.
    • Puis le jeu de dominos continue : il atteint les vieux ministres : Daho, Ghoullam Allah contemporain du calife Omar, Medelci qui a 23 ans quand il regarde Bouteflika et qui a plus de 70 ans quand il est seul.
    • Puis Cherif Abbas, puis Guenaïzia puis Ould Khelifa le président de l'APN.

    Un à un, cheveu par cheveu, dans une sorte de vaste lifting de la face du pays, parce que le pays le vaut bien. Une sorte d'effet domino endogène, printemps algérien sans armes ni violences, juste avec de petites secousses telluriques, en approches indirectes, par traitement localisé des rides et de la peau et des idées.

    A la fin, vers 2014, il ne restera alors que Bouteflika, encastré dans l'angle de la souveraineté et qui, par un geste d'une grandeur inattendue, pose une lettre d'adieu sur le rebord du bord et dit : "que jeunesse se fasse", et s'en va dans une sorte de magnifique générique de film qui grimpe, sur fond de musique émouvante, vers un coucher de soleil comme dans les vieux westerns.

    Nous laissant enfin un pays vraiment libre à refaire selon nos âges et celui des âges à venir. Un temps immense qui ressemble à la première semaine de l'indépendance, cette époque où tout était à portée de main, où tous avait 23 ans, où la vie était belle parce qu'elle venait de naître et pendant lequel il suffisait de rire pour dessiner un drapeau et de courir pour rattraper la liberté. Une sorte de printemps algérien sans une seule vitre cassée.

    Sauf que ce n'est pas vrai ! :22: :22: :22:

    Le licenciement de Belkhadem n'est pas une révolution, ni un changement, ni un Printemps.
    Il sera remplacé par plus vieux encore, de plus en plus et toujours.

    Seule quatre voix ont fait la différence entre le maintien du tamponné et son départ. C'est vous dire que rien n'a changé.

    Le pays reste en l'état : il vivra vieux et crèvera jeune.

    Être jeune est un vieux rêve algérien.

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