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MAROC :Financement bancaire : L’immobilier continue à tirer les crédits à l’économie

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  • MAROC :Financement bancaire : L’immobilier continue à tirer les crédits à l’économie

    L’année 2012 a été marquée par un ralentissement de l’activité économique avec un PIB qui devrait croître d’environ 3 % et au niveau du secteur bancaire par la poursuite du resserrement de trésoreries bancaires comme en atteste les besoins importants de liquidités manifestés par les banques et auxquels Bank Al-Maghrib a fait face durant toute l’année via ses injections de liquidités pour permettre aux banques de continuer à financer l’économie nationale. Ces injections combinées aux ressources collectées par les banques ont permis d’assurer les conditions favorables au financement de l’économie. En effet, l’encours des ressources bancaires a progressé de 4,0 % à 687,68 milliards de dirhams. Cette hausse est essentiellement le fait des dépôts à vue auprès des banques qui ont progressé de 4,2 % à 400,6 milliards de dirhams, sous l’effet de la politique de bancarisation et de l’élargissement du réseau d’agences bancaires pour plus de proximité avec la clientèle. Les comptes à termes et les bons de caisses auprès des banques ont par contre reculé de -1,8 % à 145,23 milliards de dirhams. Du fait de la hausse des taux des dépôts à terme, les banques essayent de limiter cette ressource qui pèse sur le coût de refinancement et donc sur leur marge d’intermédiation.
    Du côté des crédits, l’examen de l’encours du crédit bancaire fait ressortir un ralentissement de son rythme d’évolution annuelle. Celui-ci a ainsi progressé de 4,5 % à 718,65 milliards de dirhams, contre une hausse de 10,5 % une année auparavant. Cette décélération, qui est le fait de toutes les catégories de crédits, s’expliquerait, selon les banques, par la baisse de la demande de crédits des acteurs économiques. C’est le cas d’abord des crédits immobiliers qui continuent à tirer la croissance des crédits bancaires à l’économie. Après avoir enregistré une croissance de l’ordre de 10,2 en 2011, l’encours des crédits immobiliers n’a progressé que de 6,1 % à 220,04 milliards de dirhams en 2012. Cette hausse de l’encours est essentiellement le fait des crédits à l’habitat accordés aux particuliers dont l’encours a augmenté de 9,8 % à 150,6 milliards de dirhams, représentant 68,44 % des crédits globaux accordés au secteur immobilier. Cette hausse s’explique essentiellement par la dynamique de l’habitat social tirée par une forte demande des citoyens et une offre encouragée par les incitations fiscales accordées aux promoteurs immobiliers par l’Etat poussant ceux-ci à investir massivement sur ce segment du marché immobilier.

    Les crédits d’équipement en baisse

    A l’opposé, l’encours des crédits accordés aux promoteurs immobiliers a connu un fléchissement avec une contraction de -0,3 % à 68,13 milliards de dirhams. Cette baisse s’explique surtout par les réticences des banques à financer les promoteurs qui ne disposent pas d’assises financières. De même, les banquiers sont de plus en plus regardant sur la nature de l’investissement, l’implantation géographique des projets à financer, etc.
    Outre le crédit immobilier, l’encours des crédits à la consommation a augmenté de 9,8 %, contre 11,2 % en 2011, pour ressortir à 39,60 milliards de dirhams. Cette hausse confirme la place prépondérante que continuent à prendre les banques sur ce segment du marché au détriment des sociétés de crédit à la consommation dont l’encours des crédits a baissé en 2012 de -8,5 %. En effet, avec un coût de refinancement largement inférieur à celui des sociétés de financement, les banques arrivent facilement à offrir des crédits à la consommation à des conditions plus attrayantes.
    Par ailleurs, les comptes débiteurs et crédits de trésorerie ont augmenté de 7,8 % à 187,71 milliards de dirhams, contre une hausse de 20,5 % en 2011. Cette croissance moindre peut s’expliquer par la réduction des délais de paiement et l’amélioration au niveau des commandes se traduisant par une baisse des stocks et dont à un besoin moindre de trésorerie de la part des entreprises.

    9,1 % de hausse des créances en souffrance

    Si une décélération de la croissance des crédits est enregistrée au niveau de plusieurs segments d’activité, ce qui inquiète surtout c’est la baisse de l’encours des crédits à l’équipement de -2,0 % à 138 milliards de dirhams, contre une hausse de 4,1 % durant l’année précédente. Pour les banquiers, cette situation s’explique surtout par la baisse des demandes de financement émanant des entreprises qui, du fait d’une conjoncture économique nationale et internationale morose, manquent de visibilité sur le court et moyen termes et préfèrent du coup remettre à plus tard leurs projets d’investissement et donc leur besoin de financement. A cette justification, il ne faut pas occulter l’impact du durcissement des conditions de crédits de la part des banques qui font face à la montée des risques liée à la conjoncture économique nationale et internationale, au renforcement des règles prudentielles de Bank Al-Maghrib, au resserrement des liquidités qui impacte le coût de refinancement du secteur, etc.
    Par ailleurs, l’analyse des concours bancaires à l’économie montre que le rythme d’accroissement des concours alloués au secteur privé s’est ralenti revenant de 10,1 % à 4,9 %. Par branche d’activité, le ralentissement du rythme de progression du crédit bancaire s’est reflété quasiment sur l’ensemble des secteurs. Cette situation est particulièrement ressentie au niveau des prêts alloués à certaines industries comme les industries chimiques et parachimiques dont l’encours a augmenté de seulement 1 % contre 25 % en 2011. De même, les concours alloués au secteur du BTP ont accusé une baisse de -2,3 % contre une hausse de 20,6 % en 2011.
    Enfin, la montée des risques s’est traduite par une forte croissance des créances en souffrance de 9,1 % à 35,45 milliards de dirhams. Les créances en souffrance progressent ainsi deux fois plus rapidement que l’encours des crédits et du coup, le taux de créance en souffrance s’établit à 4,93%, un niveau qui demeure maitrisé.
    Moussa Diop
    lnt
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