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Un chirurgien esthétique MRE raconte pourquoi il n’ouvre pas de clinique au Maroc

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    Un chirurgien esthétique MRE raconte pourquoi il n’ouvre pas de clinique au Maroc
    Publié le 04.02.2013 à 16h08 | Par Hanane Jazouani


    Âgé de 46 ans, Bachir Athmani est un brillant chirurgien esthétique marocain dont les compétences sont reconnues dans les quatre coins du monde. Après avoir fait ses études à l’étranger, il a toujours rêvé d’ouvrir sa clinique au Maroc. Un projet qui ne verra jamais le jour.
    Bachir Athmani est un éminent chirurgien esthétique marocain exerçant depuis plus de 14 ans entre Paris, Genève et Pékin. « Je suis le premier chirurgien occidental, c'est-à-dire hors continent asiatique, à avoir une licence pour pratiquer la chirurgie esthétique en Chine », explique-t-il ce matin à ******

    De Paris à Pékin

    Né à Oudja et après avoir décroché son bac scientifique à 17 ans, il s’envole pour Paris afin d’étudier la médecine. Il choisit de se spécialiser en chirurgie esthétique, une discipline qui l’a toujours fasciné. « J’ai toujours été un manuel, et avec la chirurgie esthétique, on arrive à voir les résultats de l’opération rapidement », confie-t-il.
    Durant ses études, ayant duré au total 14 ans, il part plusieurs fois en Chine pour se spécialiser en microchirurgie, une branche spécialisée dans les interventions des petits éléments du corps humain, comme les nerfs ou les vaisseaux sanguins. Une branche dans laquelle les Chinois excellent. Il vivra d’ailleurs dans le pays durant trois ans. Quelques années après ses études, une équipe de médecins américains l’approchent pour créer l’hôpital américain de chirurgie esthétique à Pékin. Parlant parfaitement le mandarin, Bachir Athmani se rend aujourd’hui en Chine, toutes les six semaines, pour des consultations ou enseigner à des étudiants en médecine. Le reste de son temps, il le passe entre la France et la Suisse.

    Une clinique à Saïdia

    Paris, Genève, Pékin. Il ne manque plus que le Maroc à son tableau de chasse. Une idée qui a toujours germé dans sa tête, depuis qu’il a terminé ses études. « J’aime de tout cœur le Maroc et je suis prêt à tout lui donner. Je ressens beaucoup de nostalgie de vivre loin de mon pays», confie-t-il.
    En 2007, s’offre à lui une opportunité de lancer son projet au royaume. Avec d’autres chirurgiens, ils planifient d’ouvrir une clinique de chirurgie esthétique dans l’Oriental. Une région manquant cruellement de cliniques de chirurgie esthétique. « Nous avions choisi de nous installer dans la ville de Saïdia. A cette époque, le Plan Azur venait d’être lancé. Il y avait beaucoup de promotion touristique autour de cette station. On s’est dit pourquoi ne pas accompagner ces grands projets avec le notre, surtout que le Maroc est devenue une destination pour le tourisme médical », se souvient-il. Les médecins sautent sur l’occasion. L’arrivée de tous ces touristes étrangers est une aubaine pour les affaires de leur clinique.
    Malheureusement, le projet n’a pas lieu. « En 2008, on a senti rapidement que notre projet tombait à l’eau avec la faillite du groupe espagnol Martinsa Fadesa. Nous avions eu des échos que cette faillite ne prévoyait rien de bon pour Saïdia. Ca m’a refroidi et je n’ai plus eu envie de lancer ma clinique. Aujourd’hui je ne regrette pas du tout car Saïdia est une ville fantôme», poursuit-il.

    « Je n’ai pas confiance ! »

    Aujourd’hui encore, notre chirurgien esthétique a du mal à sauter le pas. Ce qui l’effraie le plus est le système judiciaire actuel du pays qui peine à protéger les intérêts des MRE venus investir au pays. « Je n’ai pas confiance ! » lâche-t-il. « Lorsque je vois l’injustice que vivent actuellement tous ces MRE qui ont acheté un appartement aux Jardins Moulouya à Saïdia [projet d'Urbatlas filiale de GFM détenu à 50% par Addoha et 50% par Fadesa Martinsa] et qui, 7 ans après leur achat ne sont toujours pas livrés, sans que personne n’intervienne, ni même le ministre des MRE, pour les aider, ça ne me donne pas envie de lancer mon projet au Maroc. Ca bloque », avoue-t-il. « Ce que je souhaiterais, c'est qu’il y ait des garanties derrière, notamment en terme de justice. Qui va m’assurer que demain je serai protégé, si je rencontre des soucis dans mon installation au Maroc », ajoute-t-il.
    Même si Bachir Athmani n'a pas encore lancé sa clinique au Maroc, cela ne l'empêche pas de rentrer régulièrement au Maroc pour des vacances. Il confie soutenir financièrement sa famille. En attendant de lancer son projet, ce sont les Américains et les Chinois qui profitent de ses compétences.



    Réaction au lancement du site Maghribcom


    Bachir Athmani a également tenu à réagir au lancement du site *******, dont l'objectif est d'attirer les compétences des MRE pour participer au développement du Maroc Lui, trouve que c’est une bonne initiative.
    Cependant, il craint qu’elle ne soit qu’un gros coup de communication et que l’argent investi dans ce site et dans la conférence de lancement, ne soit que de l’argent jeté inutilement par les fenêtres. « Ce dont on a besoin, en tant que MRE, ce n’est pas d’un ministre avec des petits fours mais d’un ministre qui sache écouter et protéger les MRE. Car si les MRE ne sont pas satisfaits dans leur investissement au Maroc, comment convaincre les autres investisseurs », s’interroge-t-il. « Les Marocains Résidents à l’Etranger sont très attachés à leur Maroc, mais pour combien de temps encore? », conclut-il.
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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