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Le «nabot» joue des coudes pour son copain Cheikh Khalifa, il murmure surtout aux oreilles de M6, mais Hollande dit niet pour ne pas perdre les grandes oreilles de Vivendi au Sahel.
Enquête. Nicolas Sarkozy va-t-il être associé au projet de cession des parts de Maroc Télécom détenues par le français Vivendi ? D’après les sources de Maghreb Confidentiel à Paris, l’ex-locataire de l’Elysée a été approché par QTel pour pousser sa candidature dans le royaume.
L’opérateur télécom qatari ne fait pas mystère de son intérêt pour l’acquisition de Maroc Télécom, qui compléterait à merveille sa présence dans la région (il est déjà l’actionnaire majoritaire de Tunisiana et de l’algérien Nedjma).
Vivendi en demande pas moins de 7 milliards de dollars, une somme rondelette qui pourrait générer de substantielles commissions à ceux qui pourront faire aboutir la transaction. Et Super Sarko semble avoir flairé la bonne affaire, lui qui ne va certainement pas se suffire de menues bricoles en animant des conférences de gala à 100 000 dollars les trois-quarts d’heure de palabres.
Sarko, formé dans «le milieu» de Neuilly et qui est comme un piranha dans les eaux troubles de Doha – le Qatargate révélé par France Football vient de le rappeler – ou dans les piscines de Marrakech a en sus tout du parfait « semsar » entre les deux têtes couronnées, M6 et Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani. Redevenu avocat d’affaires depuis peu, il jouerait discrètement sa partition auprès des banques-conseils de l’opération.
Jean-René Fourtou, lui, avait pris part à la campagne pour la réélection de Nicolas Sarkozy, en 2012. Incidemment, ces deux derniers disposent d’une autre connexion au Maroc : Aneo, discrète société d’importation de produits cosmétiques à base d’argan, dont Jean-René Fourtou et Alain Carignon (autre conseiller officieux de l’ex-président, exilé à Marrakech) sont actionnaires, a brièvement employé Christine Mulot, épouse de Guillaume Sarkozy, le sulfureux frère de Nicolas. Les tambouilles familiales sous le soleil du Maroc ne sont donc pas étrangères au «nabot».
On se rappelle que Mohammed VI avait lui-même pris son bâton de pèlerin en octobre dernier pour faire la manche auprès de ses cousins enturbannés avec un succès mitigé.
C’était sans compter sur le caractère retors de son « ami » le Cheikh qui en plus de vouloir ré-ouvrir son antenne d’Al Jazeera en Makhzénie, se faire offrir des centaines d’hectares de terres collectives pour y braconner l’outarde et la gazelle en 4×4 , veut avaler tout cru Maroc Telecom.
Un habitué des arcanes du Makhzen a affirmé sous couvert d’anonymat, selon la chaîne panarabe Al Arabiya, qu’une première tranche de l’aide financière des pays du Golfe au Maroc engagée lors du dernier sommet arabe économico-social de Riyad est bel et bien arrivée à Bank Al-Maghrib - 2.5 milliards de dollars, versée par l’Arabie Saoudite – qui voit d’un mauvais œil les ambitions gloutonnes de Doha au Maroc -, le Koweït et les Emirats Arabes Unis pour des projets couvrant des secteurs comme l’emploi, les aides sociales, l’agriculture, l’enseignement, le logement et les subventions diverses- mais toujours aucun kopek du vil Qatar.
Quand Hollande joue à Spygame Et ce n’est pas tout. Pour pimenter davantage la mission de Sarko, voilà que Charlie Hebdo nous en révèle une bien bonne dans sa livraison de cette semaine.
«La guerre que mène la France au Mali a fait une première victime collatérale : Vivendi» écrit l’hebdo satirique. Le groupe de communication se voit contraint de geler la vente de sa filiale marocaine de téléphonie, indispensable pour mettre les islamistes d’Aqmi et leurs alliés sur écoute ! Rien que ca.
Depuis que François Hollande croise le fer avec les djihadistes au Sahel, l’Élysée ne veut pas que Maroc Telecom change de mains, au moins pour le moment et surtout pas en faveur du Qatar soupçonné de flirter avec l’Aqmi. Scoop qui mérite d’être souligné : Hollande s’est fendu d’un coup de fil au roi Mohammed VI histoire de le convaincre et de verrouiller les choses.
La France n’a donc pas seulement demandé à son ex-Protectorat le survol de son territoire par ses Rafale, mais aussi que Maroc Telecom, expert en la matière, comme nous le savons tous, prête ses grandes oreilles à la DGSE pour traquer la redoutable bande à Mokhtar Belmokhtar.
Au Sahel, «un monde nouveau vous écoute»Il se trouve que Maroc Telecom, premier opérateur du royaume chérifien, est, avec ses 31 millions d’abonnés, également le premier opérateur téléphonique au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Burkina Faso et au Cameroun. Bref, dans la plupart des pays concernés de près ou de loin par la guerre menée depuis près d’un mois. Idéal donc pour pratiquer en toute sérénité des écoutes téléphoniques sur les lignes éventuellement utilisées par les djihadistes.
Surtout quand la ligne est sous-traitée à une si servile dictature. Qui avait dit que la Françafrique, c’était fini ? Et surtout que va donc décider M6, céder aux sirènes sonnantes et trébuchantes du Qatar et remplir le portefeuille d’honoraires de Sarko le « semsar » ou se soumettre à l’espionnite aiguë de Hollande, nouveau chef de guerre ?
On murmure au Quai d’Orsay qu’on travaille d’arrache-pied pour faire coincider tous ces intérêts divergents : Une chose est néanmoins sure, Hollande pourra garder ses écouteurs jusqu’en mars et peut-être même un peu au-delà, en tout cas jusqu’à ce que Paris se décide à se laver les mains du dossier malien en le refourguant à la Misma.
En attendant, Sarko, calculette en main, ronge son frein.
Ali Benacher
Enquête. Nicolas Sarkozy va-t-il être associé au projet de cession des parts de Maroc Télécom détenues par le français Vivendi ? D’après les sources de Maghreb Confidentiel à Paris, l’ex-locataire de l’Elysée a été approché par QTel pour pousser sa candidature dans le royaume.
L’opérateur télécom qatari ne fait pas mystère de son intérêt pour l’acquisition de Maroc Télécom, qui compléterait à merveille sa présence dans la région (il est déjà l’actionnaire majoritaire de Tunisiana et de l’algérien Nedjma).
Vivendi en demande pas moins de 7 milliards de dollars, une somme rondelette qui pourrait générer de substantielles commissions à ceux qui pourront faire aboutir la transaction. Et Super Sarko semble avoir flairé la bonne affaire, lui qui ne va certainement pas se suffire de menues bricoles en animant des conférences de gala à 100 000 dollars les trois-quarts d’heure de palabres.
Le «go-between» du petit Nicolas
QTel parie sur les excellentes relations entretenues par le petit Nicolas avec les deux principaux acteurs du dossier : le roi Mohamed VI et le président du conseil de surveillance de Vivendi Jean-René Fourtou pour coiffer au poteau les autres prétendants à la noce : L’émirati Etissalat, le sud coréen KT, France Telecom (qui contrôle déjà Meditel) voire le sud-africain MTN.Sarko, formé dans «le milieu» de Neuilly et qui est comme un piranha dans les eaux troubles de Doha – le Qatargate révélé par France Football vient de le rappeler – ou dans les piscines de Marrakech a en sus tout du parfait « semsar » entre les deux têtes couronnées, M6 et Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani. Redevenu avocat d’affaires depuis peu, il jouerait discrètement sa partition auprès des banques-conseils de l’opération.
Dans les petits papiers de M6
Le dernier des Alaouites qui devra donner son accord à toute opération (un tiers de Maroc Télécom reste détenu par l’Etat), a Sarko dans ses petits papiers, lui qu’il a plusieurs fois reçu pour des visites officielles ou privées au Jnane El Kébir ou dans le riad VIP du Royal Mansour et qu’il a encouragé dit-on à venir poser ses valises chaque hiver avec Carlita dans un nid douillet aux allures de palais oriental.
Des rumeurs persistantes avaient même annoncé qu’il allait être nommé « conseiller spécial » du roi pour les affaires économiques. Il est vrai que ce poste est desormais vacant depuis le débarquement d’André Azoulay dont le carnet d’adresses hier foisonnant sent un peu la naphtaline, surtout du côté du Moyen-Orient ou le «Juif de cour» n’est pas en odeur de sainteté. On lui préfère davantage un gros calibre comme Sarko, voire même un petit porte-valises comme l’engomminé Yassir Znagui.Jean-René Fourtou, lui, avait pris part à la campagne pour la réélection de Nicolas Sarkozy, en 2012. Incidemment, ces deux derniers disposent d’une autre connexion au Maroc : Aneo, discrète société d’importation de produits cosmétiques à base d’argan, dont Jean-René Fourtou et Alain Carignon (autre conseiller officieux de l’ex-président, exilé à Marrakech) sont actionnaires, a brièvement employé Christine Mulot, épouse de Guillaume Sarkozy, le sulfureux frère de Nicolas. Les tambouilles familiales sous le soleil du Maroc ne sont donc pas étrangères au «nabot».
Le chantage du vilain Qatar
Et l’ex-président aura fort à faire car on apprend aussi que le Qatar veut tordre le bras au royaume marocain désargenté. Doha conditionnerait son aide financière promise à Rabat par son rachat de Maroc Telecom par Qtel. On se rappelle que Mohammed VI avait lui-même pris son bâton de pèlerin en octobre dernier pour faire la manche auprès de ses cousins enturbannés avec un succès mitigé.
C’était sans compter sur le caractère retors de son « ami » le Cheikh qui en plus de vouloir ré-ouvrir son antenne d’Al Jazeera en Makhzénie, se faire offrir des centaines d’hectares de terres collectives pour y braconner l’outarde et la gazelle en 4×4 , veut avaler tout cru Maroc Telecom.
Un habitué des arcanes du Makhzen a affirmé sous couvert d’anonymat, selon la chaîne panarabe Al Arabiya, qu’une première tranche de l’aide financière des pays du Golfe au Maroc engagée lors du dernier sommet arabe économico-social de Riyad est bel et bien arrivée à Bank Al-Maghrib - 2.5 milliards de dollars, versée par l’Arabie Saoudite – qui voit d’un mauvais œil les ambitions gloutonnes de Doha au Maroc -, le Koweït et les Emirats Arabes Unis pour des projets couvrant des secteurs comme l’emploi, les aides sociales, l’agriculture, l’enseignement, le logement et les subventions diverses- mais toujours aucun kopek du vil Qatar.
Quand Hollande joue à Spygame
«La guerre que mène la France au Mali a fait une première victime collatérale : Vivendi» écrit l’hebdo satirique. Le groupe de communication se voit contraint de geler la vente de sa filiale marocaine de téléphonie, indispensable pour mettre les islamistes d’Aqmi et leurs alliés sur écoute ! Rien que ca.
Depuis que François Hollande croise le fer avec les djihadistes au Sahel, l’Élysée ne veut pas que Maroc Telecom change de mains, au moins pour le moment et surtout pas en faveur du Qatar soupçonné de flirter avec l’Aqmi. Scoop qui mérite d’être souligné : Hollande s’est fendu d’un coup de fil au roi Mohammed VI histoire de le convaincre et de verrouiller les choses.
La France n’a donc pas seulement demandé à son ex-Protectorat le survol de son territoire par ses Rafale, mais aussi que Maroc Telecom, expert en la matière, comme nous le savons tous, prête ses grandes oreilles à la DGSE pour traquer la redoutable bande à Mokhtar Belmokhtar.
Au Sahel, «un monde nouveau vous écoute»Il se trouve que Maroc Telecom, premier opérateur du royaume chérifien, est, avec ses 31 millions d’abonnés, également le premier opérateur téléphonique au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Burkina Faso et au Cameroun. Bref, dans la plupart des pays concernés de près ou de loin par la guerre menée depuis près d’un mois. Idéal donc pour pratiquer en toute sérénité des écoutes téléphoniques sur les lignes éventuellement utilisées par les djihadistes.
Surtout quand la ligne est sous-traitée à une si servile dictature. Qui avait dit que la Françafrique, c’était fini ? Et surtout que va donc décider M6, céder aux sirènes sonnantes et trébuchantes du Qatar et remplir le portefeuille d’honoraires de Sarko le « semsar » ou se soumettre à l’espionnite aiguë de Hollande, nouveau chef de guerre ?
En attendant, Sarko, calculette en main, ronge son frein.
Ali Benacher
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