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Comment protéger son enfant contre les mauvaises fréquentations

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  • Comment protéger son enfant contre les mauvaises fréquentations

    Notre vie est jalonnée d’appartenances à divers groupes, de l’enfance à l’âge adulte. Toutefois, cet aspect prend une dimension toute particulière à l’adolescence. Plus un enfant grandit, plus les sources d’influences autour de lui se multiplient. Durant les premiers mois de sa vie, sa principale source d’influence est ses parents. Ensuite, elles s’élargissent dès l’entrée à la crèche, puis lors de son entrée à l’école, de sa participation à des activités parascolaires... Cependant, malgré la présence d’influences extérieures, durant toute la petite enfance et les années de l’école primaire, l’enfant est surtout influencé par ses parents.

    L’importance de l’amitié à l’adolescence
    À l’adolescence, c’est très différent. Les jeunes changent rapidement sur les plans physique, cognitif, affectif, et sur le plan de leurs intérêts. Bien que les parents continuent de jouer un rôle important dans leur vie, les amis d’un ado l’aident également à forger son identité. Les relations qu’il établit avec ses pairs peuvent avoir un impact important sur sa confiance et son estime personnelle. En effet, selon les spécialistes en pédopsychiatrie, ce sentiment d’appartenance à un groupe est important à un moment donné de la vie du jeune ado en pleine construction psychologique au niveau de son identité. L’adolescent va se définir, durant cette période, comme membre de ce groupe en utilisant pour cela les aspects qui caractérisent ce dernier. Ces jeunes ados adoptent alors un langage commun, partagent les mêmes idéaux, les mêmes comportements…
    Sur le plan psychologique, l’estime accordée au groupe va se refléter sur l’estime personnelle de celui qui en fait partie. L’adolescent va retirer de la fierté de cette appartenance. L’adolescent pourra ainsi exprimer ses désirs et s’affirmer au travers du groupe. Cette appartenance lui confère, sur le plan psychologique, une certaine confiance en lui. Au sein de ce groupe, l’adolescent va pouvoir vivre et résoudre ses problèmes, gérer ses conflits intérieurs et développer des qualités relationnelles et sociales déterminantes pour sa vie de futur adulte.

    Halte aux mauvaises fréquentations
    Toutefois, il est important que l’intégration au groupe permette au jeune ado de garder sa propre identité, et son originalité. L’adolescent ne doit pas perdre sa personnalité en se soumettant à l’éventuel leader du groupe. Dans un tel contexte, le problème lié à la pression du groupe et des règles imposées par celui-ci peuvent conduire l’adolescent à adopter des conduites à risque et à dépasser certaines limites, ce qui inquiète tous les parents en cette période critique.
    En effet, ces derniers se demandent souvent comment surveiller leur enfant pour savoir quel genre de personnes il fréquente. «Mon fils a commencé dernièrement à fréquenter des amis pas très recommandables ; des jeunes qui ont un look vestimentaire bizarre, impolis… bref, des amis qui représentent tout ce que je désapprouve ! Quand je lui fais part de mes inquiétudes, il me dit qu’il n’est plus un gamin et que je n’ai pas à m’inquiéter. Le pire c’est que j’ai parfois l’impression d’être “tassée” et de perdre le contrôle sur lui. Je ne sais pas comment je pourrai l’aider à choisir de bons amis», confie Hanane, maman de Jad, 17 ans.
    Afin de sortir votre enfant d’une relation qui vous parait toxique, il faut avant tout savoir l’écouter et ne surtout pas lui dire directement du mal de son ami. On va plutôt souligner son comportement et mettre subtilement ses fréquentations à l’écart. Subtilement aussi, on lui apprend à dire non et on fait en sorte qu’il démystifie cette relation. Il faut lui faire prendre conscience que ces personnes s’avèrent souvent être dangereuses, ce qui demande du temps, il faut que l’ado soit déçu par elles.
    Explications : Ghizlane Benjelloun, pédopsychiatre
    «La période critique se situe autour de l’adolescence et commence dès la puberté»

    ❶Quand doit-on s’inquiéter d’une éventuelle mauvaise fréquentation de son ado ?
    L’environnement de l’adolescent a un impact certain sur un certain nombre de situations de fragilités identitaires ou de moments difficiles dans son développement. Quand l’adolescent a une structure de personnalité solide et cohérente, les mauvais copains auront peu ou pas d’influence sur lui.

    ❷Y a-t-il une différence entre une fille et un garçon quant au fait d’avoir de mauvaises fréquentations ?
    On remarque, dernièrement, une tendance à l’augmentation de mauvaises fréquentations chez les filles aussi, quoique ceci soit l’apanage des groupes de sexe masculin.

    ❸À partir de quel âge peut-on craindre de telles fréquentations ?
    Il faut commencer à surveiller son enfant tôt. En effet, la période critique se situe autour de l’adolescence, dès la puberté.

    ❹Comment sortir son enfant d’une relation toxique pour lui sans qu’il se sente espionné ou contrôlé ?
    Sortir son enfant d’une relation toxique dépend essentiellement de son âge. Il est par exemple difficile d’intervenir quand l’enfant a plus de 15 ans. Mais avant cet âge, les parents ont pour devoir de le protéger en lui interdisant parfois ces fréquentations tout simplement.

    ❺Y a-t-il des conseils à suivre pour protéger son adolescent des mauvaises fréquentations, car comme on dit il vaut mieux prévenir que guérir ?
    Quand on repère très tôt les «mauvais amis», il est possible de prévenir. Il faut surtout rester vigilant et surveiller les «libertés accordées» en posant toujours des questions sur les amis et en restant en contact avec leurs parents aussi.
    Témoignages
    Mouad
    «Je souhaite regagner sa confiance»
    «J’ai remarqué, ces derniers temps, que mon fils a de plus en plus tendance à s’éloigner de moi. Il ne vient plus me raconter ce qu’il fait dans la journée, ni me demander conseil… alors que nous étions très complices avant. Par contre, il passe beaucoup de temps avec ses amis. D’une part, ce changement soudain me bouleverse et d’autre part, je crains que ses nouveaux amis, qu’il admire tant, le tirent vers le bas. Même si je connais certains d’entre eux, je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter. L’autre jour, je lui ai proposé de les inviter à la maison pour que je puisse faire leur connaissance, mais il a refusé et s’est même mis en colère. Il m’a dit : “Tu n’as pas à connaître tous mes amis, je ne suis plus un enfant.” Je me demande comment je dois faire pour le surveiller et mieux connaître ses amis sans l’étouffer. Je ne veux pas qu’il croie que je l’espionne. Au contraire, je souhaite regagner sa confiance et qu’on redevienne comme avant.»
    ÉTUDE

    Une équipe de chercheurs américains a récemment trouvé que les adolescents qui ont plus d’amis à l’école ont une meilleure moyenne que ceux qui ont plus d’amis à l’extérieur de l’école. En effet, les auteurs de cette étude ont constaté que le lien entre le nombre d’amis à l’école et les résultats scolaires d’un adolescent est similaire chez les garçons et chez les filles. Les chercheurs ont recruté 629 élèves qui ont rempli un questionnaire, puis ont tenu un journal dans lequel ils notaient leurs activités et le temps qu’ils y ont consacré (étudier, passer du temps avec des amis d’école ou d’autres copains, faire les devoirs...).
    Résultats : à l’intérieur d’un groupe d’amis, les adolescents qui ont une plus forte proportion de copains au sein de la même école qu’eux ont généralement de meilleures notes. Selon les auteurs de l’étude, ces adolescents obtiennent de bons résultats scolaires parce que les amis à l’école sont plus susceptibles d’être concentrés sur la réussite scolaire, de partager et de soutenir les activités liées à l’école. Ils sont tous dans le même environnement. Les conclusions de cette étude montrent qu’en moyenne, les amitiés formées à l’école favorisent la réussite en raison de la façon dont elles font engager les adolescents dans leur parcours scolaire.

    Publié le : 7 Février 2013 - Hajjar El Haiti, LE MATIN ma
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