Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L’Algérie n’est pas à l’abri d’une marée noire

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L’Algérie n’est pas à l’abri d’une marée noire

    Encore un accident lié aux hydrocarbures ! On ne les compte plus tant il s’en produit dans nos ports.

    Une fuite dans le flexible d’une bouée d’amarrage du port pétrolier de Skikda laisse suinter depuis une semaine du fuel stocké depuis trop longtemps et contenant ses propres résidus extrêmement toxiques pour la faune et la flore aquatiques.

    A l’heure qu’il est, la fuite n’est toujours pas colmatée et on ne sait rien de précis sur la quantité déversée. Les autorités portuaires minimisent les faits. Il ne se serait échappé, selon elles, que 200 litres de ce mazout ; ce que contredit manifestement la traînée noirâtre de 2 km de long et 15 m de large visible à 20 m du rivage sur la plage de Ben M’hidi.

    Une nappe qui n’a pu être circonscrite avant qu’elle ne s’étale. Les barrages flottants ont été mis à l’eau trop tard faute de dispositif d’alerte à la pollution dans le plus grand port pétrolier du pays. On s’est donc contenté d’asperger le polluant avec des produits dispersants et de s’en remettre à la providence. Blasés par la série noire des pollutions par les hydrocarbures qui affectent Skikda, les responsables sombrent dans la banalisation. Lors du séminaire international portant sur les risques de pollution marine accidentelle par les hydrocarbures, organisé en octobre 2012 à l’hôtel Le Méridien d’Oran, un responsable de TelBahr, le plan de lutte national contre les pollutions marines, a déclaré qu’il y aurait annuellement quelque 300 accidents dans les ports et que la moitié concernerait des fuites de produits pétroliers.

    En 2006, l’Union internationale pour la conservation de la nature (l’UICN) a recensé 4224 acheminements de pétroliers en Méditerranée, transportant 421 millions de tonnes de pétrole brut. Ce sont 22% du transport maritime international des hydrocarbures qui passent au large des côtes algériennes. Le trafic va doubler d’ici 2025. Les menaces pour la biodiversité sont énormes. Et il faut craindre autant l’échouage ou la collision de tankers que les déballastages. Le risque de connaître une catastrophe écologique de grande ampleur est bien réel. Tous les spécialistes des catastrophes majeures disent que mieux on est y préparés et moindres sont les effets.

    Le littoral algérien, jalonné de sites naturels méditerranéens d’une richesse inestimable, doit être mis à l’abri. Le dispositif TelBahr, qui se met péniblement en place depuis une dizaine d’années, est loin de pouvoir faire face à une marée noire. Créé plus pour répondre à des engagements internationaux et leurs assortiments de privilèges pour les fonctionnaires, il n’a pas encore atteint l’envergure opérationnelle qui doit être en mesure de protéger le balcon de la Méditerranée.

    Slim Sadki, El Watan
Chargement...
X