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Assis dans un puits de petrole !!

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  • Assis dans un puits de petrole !!

    Il pleut et il n'y a rien de plus. Pas de changements. Ni de réformes. Juste un lent glis sement. Sellal a chassé les revendeurs de légumes de sur nos trottoirs. Puis l'armée a chassé les Belmokhtar (s) de In Aménas. Puis Belkhadem va revenir parce que Bouhara est mort. Puis Bouteflika reste parce que les Algériens sont morts. Comme un seul homme : on se lève le matin et on va au travail. Où pas. Puis on s'assoit tous. Ou on reste debout si on ne veut pas. Puis on songe, on regarde chacun son téléphone portable. On grimace. On palabre, puis on a faim. C'est midi. On va rentrer manger son pétrole, ou acheter un baril avec moutarde. Puis on revient et on s'assoit et on refait ce qu'on a fait le matin : le pétrole coule, le temps s'écoule. Puis on rentre. C'est le meilleur morceau du jour du « Le peuple comme un seul homme ». On boit son café extrait du pétrole et on médit ou on analyse le prix du pétrole, ses aventures, sa mauvaise répartition, sa malédiction, son œuvre.

    Entre 17 et 19 heures, les Algériens développent une extraordinaire activité philosophique ou sociale. La seule activité bénévole est d'être analyste, assis chez soi, de l'OPEP et du pétrole et ses conséquences sur la psychologie collective. Puis tout se tasse. Le pétrole continue, l'Algérie s'interrompt. D'un coup. Faute de vents. Et on erre. Puis on rentre. On regarde El Jazeera. Le FCB. Ou ses enfants. Ou un film turc. Ou un mur ou le voisin par le balcon. Puis on prie son Dieu et on remercie le pétrole. Cinq fois de suite pour ceux qui ne l'ont pas fait. Ou pas. Selon ce que l'on croit. Ou ne croit plus.

    Même les martyrs, dans leur éternité, doivent moins s'ennuyer que nous.

    C'est dur l'indépendance quand on n'pas un métier dans les mains. Ou une guerre.

    Juste du pétrole qui vous enlève l'envie et vous laisse la vie.

    C'est quoi le but qu'on n'est pas Bouteflika (vouloir vivre plus longtemps que la vie) ou qu'on n'est pas Khellil (vouloir échapper) ou qu'on n'est pas Belkhadem (vouloir revenir) ?

    C'est donc l'histoire de Yussef. Poussé par ses frères dans un puits de pétrole. Avec une variante sur l'ancien mythe : l'Algérien ne veut pas sortir du puits. Il s'y sent bien, ou fatigué, ou maudit. il ne voit que l'or noir et le ciel pur et il prie l'un d'eux. Tout le reste ne le concerne pas. Cela se passe ailleurs, derrière la télécommande, loin dans la vie des autres. D'où ce sentiment qu'il s'agit d'une histoire interrompue. A laquelle il manque une partie, une suite et une fin honorable. Les martyrs sont rentrés chez eux dans l'au-delà, le Père Messali est mort de tristesse et le peuple Youssef est toujours dans un puits. De pétrole.

    Il pleut et il n'y a rien de plus.
    SAHARA OCCIDENTAL LIBRE & INDÉPENDANT

    VIVA POLISARIO
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