Depuis quelques jours, Farid Bedjaoui est au centre de l’enquête sur le scandale de corruption qui secoue Sonatrach. Selon les médias italiens, le neveu de Mohamed Bedjaoui, l’ancien ministre des Affaires étrangères, a joué un rôle de premier plan dans l’affaire impliquant la société italienne Saipem et sa maison-mère, ENI.
Le patron d'ENI, Paolo Scaroni, a reconnu l’avoir rencontré. Selon le mandat de perquisition, cité par l’agence Reuters, Farid Bedjaoui a obtenu 198 millions d'euros de dessous-de-table pour permettre à Saipem d’avoir des contrats d'un montant total de 11 milliards de dollars (8,2 milliards d'euros) avec Sonatrach. M. Scaroni lui‑même n'est pas accusé de malversation. Les pot‑de‑vin ont été payés par des filiales de Saipem à une société appelée Pearl Partners Limited, basée à Hong Kong et dont Bedjaoui a bénéficié.
Décrit comme un « playboy », il est le neveu préféré de Mohamed Bedjaoui, l’ancien ministre des Affaires étrangères, qui venait d’être nommé au Conseil constitutionnel. « Son oncle n’a pas joué un rôle important dans son introduction dans le milieu des affaires en Algérie. Mais il laissait faire », explique une source bien informée. « Pour Mohamed Bedjaoui, tout le monde fait des affaires en Algérie, pourquoi priverait il son propre neveu ? », ajoute la même source.
Farid Bedjaoui voyage entre Montréal, Paris, Dubaï et Palma, la ville espagnole où ses parents ont acquis une luxueuse résidence. À Dubaï, Farid construit un véritable palais, meublé pour plusieurs millions d’euros par un célèbre décorateur parisien. Il acquiert un yacht pour 25 millions d’euros. Entre temps, il élargit son intermédiation à d’autres secteurs : eau, chemin de fer, travaux publics. Selon nos informations, il aurait touché des commissions dans le contrat de l’autoroute Est‑Ouest, le projet de transfert d’eau d’In Salah à Tamanrasset et dans les nombreux contrats attribués par l’Anesrif dans les chemins de fer.
Cité dans les enquêtes lancées par la justice algérienne, Farid Bedjaoui s’était fait discret depuis 2010, mais en poursuivant ses activités. À présent, il pourrait être amené à répondre de ses actes devant des juges autrement plus coriaces. Les juges du tribunal de Milan sont réputés : ils ont fait tomber même l’ancien Premier ministre italien, Silvio Berlusconi. L’enquête pourrait également s’étendre en France, où les fameux rendez-vous entre les responsables d’ENI et Chakib Khelil ont eu lieu grâce à Farid Bedjaoui. Les Suisses auraient joué un rôle important dans le dossier. Pressé par les Américains et l’Europe, Genève coopère de plus en plus dans les affaires de corruption et d’évasion fiscale.
Ces aveux illustrent le rôle joué par Farid Bedjaoui dans le système de corruption de Sonatrach. Les débuts du neveu de Mohamed Bedjaoui dans le « business international » remontent à l’année 2002. La société Bedex Agrofood International Inc., spécialisée dans la torréfaction et l’exportation de café, qu’il avait créée au Québec avec ses deux autres frères, était en difficulté après un différend avec le groupe privé algérien Blanky. À la même période, son oncle lui présente Omar Habour, un entrepreneur privé, proche de Chakib Khelil, le tout‑puissant ministre de l’Énergie et des Mines. Rapidement, les deux hommes, originaires de la même région, passent aux choses concrètes.
Farid Bedjaoui, diplômé de HEC Montréal, une école de commerce, crée Rayan Asset Management FZ LLC, une société d’investissements basée aux Émirats arabes unis. Dès 2003, Sonatrach y effectue un placement de 2 milliards de dollars. Le placement est faiblement rémunéré. En revanche, il rapportait plus de 4 % par an à la société Rayan Asset Management FZ LLC. Mieux, c’est grâce à ce placement que Rayan est devenu, dès 2003, le représentant exclusif de Russel Investment au Moyen‑Orient. L’affaire, révélée le 11 janvier 2010 par TSA, avait été à l’époque minimisée par Chakib Khelil. Rapidement, Farid Bedjaoui s’impose comme un intermédiaire incontournable dans les contrats négociés avec Sonatrach.
Le patron d'ENI, Paolo Scaroni, a reconnu l’avoir rencontré. Selon le mandat de perquisition, cité par l’agence Reuters, Farid Bedjaoui a obtenu 198 millions d'euros de dessous-de-table pour permettre à Saipem d’avoir des contrats d'un montant total de 11 milliards de dollars (8,2 milliards d'euros) avec Sonatrach. M. Scaroni lui‑même n'est pas accusé de malversation. Les pot‑de‑vin ont été payés par des filiales de Saipem à une société appelée Pearl Partners Limited, basée à Hong Kong et dont Bedjaoui a bénéficié.
Décrit comme un « playboy », il est le neveu préféré de Mohamed Bedjaoui, l’ancien ministre des Affaires étrangères, qui venait d’être nommé au Conseil constitutionnel. « Son oncle n’a pas joué un rôle important dans son introduction dans le milieu des affaires en Algérie. Mais il laissait faire », explique une source bien informée. « Pour Mohamed Bedjaoui, tout le monde fait des affaires en Algérie, pourquoi priverait il son propre neveu ? », ajoute la même source.
Farid Bedjaoui voyage entre Montréal, Paris, Dubaï et Palma, la ville espagnole où ses parents ont acquis une luxueuse résidence. À Dubaï, Farid construit un véritable palais, meublé pour plusieurs millions d’euros par un célèbre décorateur parisien. Il acquiert un yacht pour 25 millions d’euros. Entre temps, il élargit son intermédiation à d’autres secteurs : eau, chemin de fer, travaux publics. Selon nos informations, il aurait touché des commissions dans le contrat de l’autoroute Est‑Ouest, le projet de transfert d’eau d’In Salah à Tamanrasset et dans les nombreux contrats attribués par l’Anesrif dans les chemins de fer.
Cité dans les enquêtes lancées par la justice algérienne, Farid Bedjaoui s’était fait discret depuis 2010, mais en poursuivant ses activités. À présent, il pourrait être amené à répondre de ses actes devant des juges autrement plus coriaces. Les juges du tribunal de Milan sont réputés : ils ont fait tomber même l’ancien Premier ministre italien, Silvio Berlusconi. L’enquête pourrait également s’étendre en France, où les fameux rendez-vous entre les responsables d’ENI et Chakib Khelil ont eu lieu grâce à Farid Bedjaoui. Les Suisses auraient joué un rôle important dans le dossier. Pressé par les Américains et l’Europe, Genève coopère de plus en plus dans les affaires de corruption et d’évasion fiscale.
Ces aveux illustrent le rôle joué par Farid Bedjaoui dans le système de corruption de Sonatrach. Les débuts du neveu de Mohamed Bedjaoui dans le « business international » remontent à l’année 2002. La société Bedex Agrofood International Inc., spécialisée dans la torréfaction et l’exportation de café, qu’il avait créée au Québec avec ses deux autres frères, était en difficulté après un différend avec le groupe privé algérien Blanky. À la même période, son oncle lui présente Omar Habour, un entrepreneur privé, proche de Chakib Khelil, le tout‑puissant ministre de l’Énergie et des Mines. Rapidement, les deux hommes, originaires de la même région, passent aux choses concrètes.
Farid Bedjaoui, diplômé de HEC Montréal, une école de commerce, crée Rayan Asset Management FZ LLC, une société d’investissements basée aux Émirats arabes unis. Dès 2003, Sonatrach y effectue un placement de 2 milliards de dollars. Le placement est faiblement rémunéré. En revanche, il rapportait plus de 4 % par an à la société Rayan Asset Management FZ LLC. Mieux, c’est grâce à ce placement que Rayan est devenu, dès 2003, le représentant exclusif de Russel Investment au Moyen‑Orient. L’affaire, révélée le 11 janvier 2010 par TSA, avait été à l’époque minimisée par Chakib Khelil. Rapidement, Farid Bedjaoui s’impose comme un intermédiaire incontournable dans les contrats négociés avec Sonatrach.
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