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Investissements SONELGAZ et Factures d'Electricité revues à la hausse
Des investissements pour en finir avec les délestages :
Les factures de Sonelgaz seront revues à la hausse
Les factures de Sonelgaz seront revues à la hausse
par Moncef Wafi- Le Quotidien d'Oran
L'Etat veut en finir avec les émeutes de l'électricité qui ont éclaté principalement dans les wilayas du Sud algérien à cause des délestages opérés par Sonelgaz malgré les assurances de la compagnie et du ministère de l'Energie. Cependant, cette «indépendance» énergétique aura un coût que devra certainement payer le consommateur à travers la hausse des factures d'électricité. Au sortir d'un été caractérisé par d'intempestives coupures d'électricité sur presque tout le territoire national, les pouvoirs publics cherchent à satisfaire une demande en nette croissance qui devra passer à 19.316 MW en 2017 contre 11.436 MW projetés pour 2013.
Au plus fort des délestages, le ministre de tutelle, Youcef Yousfi, avait tenu à rassurer les Algériens en indiquant que les investissements nécessaires sont engagés pour remédier à cette situation. Dans cette optique, le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, s'est voulu rassurant en déclarant, hier à la radio nationale, que 7.000 nouveaux postes transformateurs viendront renforcer le réseau de distribution d'électricité, avant l'été prochain, dans le cadre du plan d'urgence visant à réduire les coupures d'électricité durant l'été. 80% des postes prévus seront mis en service avant la fin de mai prochain, le reste devant être achevé un mois plus tard.
L'Etat, conscient de la gravité du problème et de ses éventuelles répercussions sur la paix sociale, multiplie les investissements pour le circonscrire. Ainsi, les avis d'appels d'offres pour la réalisation de centrales électriques se sont succédé cet été. La Société algérienne de production de l'électricité (SPE), filiale de Sonelgaz, a lancé, en août dernier, par voie de presse deux avis d'appel d'offres national et international pour la réalisation de deux centrales électriques en turbine à gaz dans les wilayas de Tamanrasset et d'Illizi. Respectivement d'une capacité de 51 MW et de 30 MW, ces deux nouveaux projets s'inscrivent dans le cadre du programme approuvé dernièrement par les pouvoirs publics visant à produire 12.000 MW supplémentaires d'électricité à l'horizon 2016.
Des avis d'appels d'offres similaires ont également été lancés par la SPE pour équiper Béni Abbès dans la wilaya de Bechar et El-Goléa (Ghardaïa) de centrales électriques d'une capacité respective de 34 MW et de 60 MW. En outre, la filiale de Sonelgaz a déjà confié la réalisation d'une centrale électrique en cycle combiné à Cap Djinet (Boumerdès), d'une capacité de 1.200 MW au groupe sud-coréen Daewoo EC pour un montant de 73,4 milliards de DA (près d'un milliard de dollars). Doté d'une enveloppe de près de 27 milliards de dollars, ce programme prévoit la construction de 9 centrales électriques totalisant une puissance de 8.050 MW, 300 postes très haute et haute tension, près de 10.000 km de réseau de transport très haute tension et 500 km de réseau de transport de gaz destiné à l'alimentation des centrales. Ces 7.000 nouveaux postes transformateurs seront accompagnés de nouveaux ouvrages de transport d'électricité.
Ainsi, ce même plan d'urgence prévoit la réalisation de 170 ouvrages, 80 lignes de haute tension (HT) ainsi que 90 postes HT, pour renforcer le réseau national dont les capacités de production seront augmentées de 2.400 MW sur le réseau interconnecté du nord du pays et 200 MW au Sud, notamment à Tindouf, Tamanrasset, Illizi, Djanet, In Amenas ainsi que les autres régions isolées. Cette puissance, selon M. Bouterfa, est suffisante pour satisfaire la demande d'électricité pour l'été 2013. Elle sera assurée par des investissements nouveaux, notamment avec l'entrée en production de la centrale de Koudiet D'raouch (1.200 MW), par le retour des anciens groupes en entretien à M'sila et Jijel, mais aussi par l'acquisition «en urgence» de 600 MW en turbines à gaz mobiles.
Ce plan a été décidé à partir de l'examen de la situation de l'année précédente et l'évaluation de la demande prévue pour cet été, dont la croissance est estimée de 18%. Un taux qui va se maintenir jusqu'en 2015, avant de décroître pour atteindre en 2017 une moyenne de 14 à 14,5%. Doté de plus de 40 milliards de dollars à l'horizon 2022, ce programme inclut également la fabrication d'une partie des équipements énergétiques en Algérie, et s'accompagne aussi de la réalisation d'un complexe industriel pour la fabrication de turbines à gaz et à vapeur. Si ces projets sont financés par des prêts bancaires, M. Bouterfa estime que les tarifs d'électricité actuels ne peuvent pas assurer le remboursement de ces investissements et que par conséquent, «tôt ou tard, la tarification d'électricité sera revue à la hausse». Rappelons que le ministre de l'Energie et des Mines, en évoquant l'augmentation de la consommation qui atteint 14% par an en Algérie alors que les prévisions de Sonelgaz tablaient sur une croissance de 6% seulement, avait expliqué qu'il faudra doubler les capacités de production en cinq ans. Ceci impose à l'Algérie des investissements «colossaux» de dix milliards de dollars sur cette période, avec en moyenne un milliard de dollars pour construire une centrale d'un gigawatt, avait-il expliqué.
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