Même le pape et il démissionne ! Finalement, nous aurions dû élire un pape au lieu d’un Président ! Moi, très franchement, je troquerais bien cette vieille garce d’urne visitée par tout le monde, souillée à n’en plus finir et travestie à tout-va contre deux petits nuages de fumée. L’un noir, l’autre blanc. De toutes les façons, avec ou sans ça, le pays part en fumée, en cendres, alors, autant adopter ce mode de scrutin, car un pape, maintenant, on le sait, ça démissionne. Vous me direz que Zeroual aussi a démissionné. Ben… à bien y regarder, y avait du pape dans la «Chedda» de Zeroual. A tout le moins, il avait des postures de Cardinal, le Liamine ! Droit comme un I dans ses bottes. Un I majuscule, bien évidemment, à ne pas confondre avec le petit «i» minuscule, tout riquiqui. Et donc, à partir de ce constat, je propose que l’axe unique de réforme de la Constitution soit consacré à cette transformation radicale. Désormais, les Algériens, peuple à majorité musulmane voteront pour un pape. Comment ça «c’est impensable» ? C’est sûrement moins impensable que de nommer un Américain au poste de ministre de l’Energie. Et c’est encore moins improbable que de fourrer dans chaque ministère ou presque une chiée d’«enfants de», de «neveux et de nièces de». D’ailleurs pour nous blinder, nous exigerons que le pape à élire par la fumée ne traine aucun neveu agrippé à sa soutane. Un pape sans neveu ! Je pense que c’est faisable. Parce que, très clairement, je crois que le fléau qui ronge l’Algérie, ce n’est pas prioritairement la corruption, non ! C’est le neveu ! Les neveux sont devenus un cancer. Et face au cancer, l’Algérie, tout le monde le sait, le professeur Bouzid en premier, est impuissante à réagir. S’il faut six mois pour un rendez-vous en radiothérapie, il faut plus d’une décennie pour se débarrasser d’un neveu gourmand et métastasé en dollars. Mais je ne veux surtout pas que l’on croit que je fais une fixette sur les neveux. J’en veux pour preuve cette autre suggestion : le pape candidat à l’élection algérienne ne doit pas non plus traîner, accroché à son bourdon un frère. J’ouvre ici une parenthèse en direction des esprits tordus et pervers, le bourdon, c’est le bâton de pèlerin dans le langage ecclésiastique, à ne pas confondre avec l’autre bâton qui n’a d’ecclésiastique que l’hypothétique extase dont son propriétaire voudrait l’affubler par vantardise. Parenthèse fermée ! Donc, résumons-nous : plus de neveux, plus de frères. Il nous faut donc dénicher un pape orphelin, fils unique et sans famille. D’ici à ce qu’on trouve cet oiseau rare, et surtout d’ici à ce qu’on se mette vraiment en chasse du ministre de l’énergie américain qui a officié chez nous, je fume du thé et je reste éveillé sous l’autel à ce cauchemar qui continue.
H. L.
Le soir d'ALGERIE
H. L.
Le soir d'ALGERIE
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