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L’âge de se faire tuer - La guerre d’Algérie à Paris

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  • L’âge de se faire tuer - La guerre d’Algérie à Paris

    es éditions Dalimen ont réédité un bel album de Désirée et Alain Frappier, “L’âge de se faire tuer - La guerre d’Algérie à Paris”. Cet ouvrage revient sur l’histoire commune entre les deux pays sous forme de bande dessinée en noir et blanc.

    Le duo reprend dans ce livre, dont le titre original est “Dans l’ombre de Charonne” (Editions du Mauconduit), le témoignage d’une jeune “rescapée” de cette tragédie, et ce, en 136 pages.

    Maryse Douek, lycéenne en 1962, âgée seulement de 17 ans, revient sur cette expérience vécue avec ses camarades pour leur combat contre le colonialisme français en Algérie.


    Préfacé par l’historien Benjamin Stora, il revient dans cet ouvrage sur ce 8 février 1962, où des milliers de personnes françaises et algériennes étaient sorties à Paris pour manifester contre ce “mouvement fasciste”, qui n’était autre que l’OAS. Comme une sorte de “journal intime”, Désirée Frappier (texte) narre sa rencontre avec cette femme qui s’est battue pour la liberté de l’Algérie. Ecrit à la première personne du singulier, l’auteure met en scène Maryse, héroïne de cette histoire. “Je suis en classe seconde, au lycée de Sèvres, je vais avoir 17 ans. C’est l’époque des flippers, de la conquête de l’espace, du rock and roll”, peut-on lire.

    Mais une autre réalité poursuit ces jeunes insouciants : “La guerre d’Algérie nous suit depuis l’école primaire et plus ça va, plus elle est partout.” Avec ses copains, la jeune fille (issue de famille d’immigré) se soucie de l’avenir de ce pays colonisé depuis plus d’un siècle, mais aussi de ces attentats sans merci à l’encontre du FLN à Paris. Ce cercle de copains décide de rejoindre la manifestation pacifique “de défense républicaine” le 8 février 1962, alors que Maryse n’a pas le droit de manifester (détentrice d’un livret d’apatride).

    A partir de ce moment-là, le cauchemar commence. Des milliers de militants anticolonialistes sortent dans les rues de Paris pour rejoindre le dixième arrondissement. Maurice Papon, préfet de Paris, envoie ses hommes (flash-back du 17 octobre 1961) pour arrêter ces hommes et ces femmes. Pris de panique, des centaines de personnes se retrouvent coincées dans la bouche de métro de Charonne. Les policiers s’attaquent aux manifestants sauvagement, une répression qui a provoqué 9 morts et 250 blessés.

    Maryse Douek était “prisonnière” dans cette bouche de métro et a eu la vie sauve de peu.


    Aujourd’hui sociologue, cette femme a rendu dans “L’âge de se faire tuer - La guerre d’Algérie à Paris” un témoignage “intime dans son contexte historique, politique et sociologique”. Elle a raconté avec fidélité et amertume cette tragédie dont elle porte toujours des “séquelles”.

    Hana Menasria- Liberté
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