L’affaire Leonard Peltier

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Depuis 1977, Leonard Peltier, indien, membre des tribus sioux, est emprisonné au pénitencier de Leavenworth, au Kansas, Etats-Unis. Il a 58 ans et purge une double peine de perpétuité, accusé du meurtre de deux agents du FBI. Il clame son innocence depuis vingt-cinq ans. Ses défenseurs soutiennent qu’il a été victime d’un procès politique et d’une condamnation « pour l’exemple », alors qu’il n’existe aucune preuve de sa culpabilité. Malgré la mobilisation internationale des défenseurs des droits humains et des amis des Indiens d’Amérique, Leonard Peltier est toujours emprisonné et son cas demeure peu connu du grand public.



Par Jean Marc Bertet

Ethnologue, spécialiste de la culture sioux lakota, Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris.






Souvent, parler des Indiens d’Amérique du Nord renvoie à des stéréotypes : plumes, bisons, tipis, etc. En 2002, environ trois millions d’Indiens, survivants du génocide commis par les colons et les militaires américains au XIXe siècle, vivent aux Etats-Unis. La réalité de leur vie quotidienne est très éloignée de tous ces clichés folkloriques. La majorité de ces peuples connaissent des difficultés économiques et des problèmes sociaux liés à la perte de repères identitaires ; ce qui a entraîné une forte présence de l’alcoolisme dans nombre de tribus. Malgré ces aspects négatifs, les Indiens demeurent des rescapés de l’histoire. Depuis trente ans, un renouveau culturel, social et économique a vu le jour dans les différentes tribus et réserves. Par leurs luttes continuelles, ces oubliés de l’Amérique ont réussi à obtenir une certaine amélioration de leur sort.

Suite http://www.monde-diplomatique.fr/2002/12/BERTET/17255

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L’article consacré à l’« affaire Leonard Peltier » (Le Monde diplomatique, décembre 2002) a provoqué ce commentaire de M. Michel Mosneron Dupin, de Paris.

Populations autochtones déportées vers des « réserves » sous la pression de colonies importées protégées par l’armée : l’analogie est frappante entre le sort des Indiens d’Amérique et celui des Palestiniens. Les Sioux avaient été abordés en sympathie par les trappeurs français. Traitant « de la démocratie en Amérique », Tocqueville a écrit des pages déchirantes sur la déportation en radeaux de tribus indiennes contraintes d’abandonner sur le rivage leurs chiens hurlant de détresse. Après avoir diabolisé ces Indiens amateurs de scalps, les Etats-Unis en viennent à leur reconnaître certains droits mais, dans leur soutien excessif à Israël, ils retrouvent leur assurance tranchée du XIXe siècle. La France est bien dans son rôle en les invitant à y mettre quelques nuances au profit de ces Palestiniens victimes, comme les Indiens, de l’Histoire.