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Algérie: Mouvement partiel dans le corps diplomatique

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  • Algérie: Mouvement partiel dans le corps diplomatique

    C’est sans faire trop de bruit que le ministère des Affaires étrangères a été chargé de procéder, tout récemment, à un mouvement partiel dans le corps diplomatique, avons-nous appris de source bien informée. Un mouvement qui touche essentiellement la zone Afrique.

    Les changements ont concerné, selon notre source, les postes d’ambassadeur restés vacants à Abuja (Nigeria) et Kinshasa (République démocratique du Congo) en plus de celui de Baghdad (Irak). Dans le même temps, l’ancien ambassadeur d’Algérie à Adis-Abeba, en Ethiopie, a été nommé, lui, comme nouvel ambassadeur d’Algérie à Pretoria, en Afrique du Sud, tandis que le diplomate qui occupait ce poste est désormais nommé, lui, Maputo, au Mozambique. Comme c’est d’usage dans les mœurs diplomatiques, toutes ces nominations ne seront officielles qu’après l’obtention par chacun des diplomates en question de l’agrément de l’Etat où il sera appelé à exercer. Soit. Cela n’empêche pas qu’un vrai malaise est provoqué par ce mouvement, comme à chaque fois depuis des années, parmi la communauté des diplomates. Selon notre source, les jeunes diplomates ne comprennent toujours pas que l’on passe outre la réglementation qui régit leur corporation et qui, en l’espèce, voudrait que le diplomate qui a atteint l’âge de soixante-cinq ans soit mis d’office à la retraite. Or, depuis 1999, le personnel diplomatique algérien en exercice à l’étranger passe pour être le plus vieux de la planète !

    Car, si ailleurs, la désignation d’un ambassadeur ou d’un consul ou même d’un tout autre représentant à l’étranger est , avant tout, déterminée par des facteurs rigoureusement liés à la compétence, à la maîtrise des dossiers, au profil des concernés, etc, en Algérie cela avait fini depuis longtemps par devenir une sorte de privilège, de prime à l’allégeance, bref, une gigantesque manne pour satisfaire la clientèle.

    De gros pontes du régime ont ainsi le plus souvent été recyclés dans le corps diplomatique sans qu’ils répondent aux critères les plus élémentaires : ni maîtrise des dossiers, ni expérience diplomatique et parfois même en dépit de la non-maîtrise de la langue du pays d’accueil ou de la langue officielle de la diplomatie, l’anglais.

    Cette façon «tiers-mondiste» de concevoir le métier d’ambassadeur, l’Algérie la paye toutefois cash à chaque fois qu’elle a affaire à une crise majeure : au Sahel, où des bouleversements historiques sont en cours et dont les conséquences sur notre pays sont immédiates, nos représentations diplomatiques ne se sont jamais fait entendre !

    Idem durant toute la crise libyenne. Récemment encore, et alors que la Tunisie est brutalement secouée à la suite de l’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd, sombrant dans la plus grave crise politique de son histoire, notre ambassadeur à Tunis, Abdelkader Hadjar, était, lui, à Alger en train de mener une guerre en coulisses pour succéder à Abdelaziz Belkhadem à la tête du FLN ! Combien de fois encore, durant des années, un simple déserteur sans grade de l’armée algérienne ou d’insignifiants militants islamistes ou même des terroristes pris en charge par des officines étrangères, arrivaient à faire plus de bruit à l’étranger, plus que toutes nos représentations diplomatiques, pourtant pléthoriques ? Avec des diplomates dignes de ce nom, le «qui-tue-qui ?» n’aurait sans doute jamais existé et fait autant de mal au pays…


    La grève du personnel paralyse le ministère

    Sur un autre plan, le bras de fer se poursuit entre l’administration du ministère des Affaires étrangères et le syndicat autonome des personnels (des affaires étrangères). Ledit syndicat, qui représente l’ensemble des employés du ministère et non pas les diplomates, paralyse le ministère depuis quelques jours par une grève qu’il a décidé de reconduire, mardi dernier. Cette grève, que l’administration juge illégale, est porteuse de revendications strictement socioprofessionnelles qui n’ont rien à voir avec le corps des diplomates. Il s’agit essentiellement de la revalorisation des salaires, les nominations à l’étranger, les bourses au profit des agents du ministères, la titularisation des contractuels, etc. N’empêche, c’est une grève qui paralyse ce ministère de souveraineté à un moment où l’Algérie vit au rythme d’un ballet diplomatique sans précédent.

    Kamel Amarni - Alger (Le Soir) -
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