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Apprentissage du langage Lorsque l’enfant a du mal à parler

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  • Apprentissage du langage Lorsque l’enfant a du mal à parler

    La naissance d’un bébé est certainement le plus beau moment dans la vie d’un couple. L’enfant est la consécration de l’amour qui les unit. Une fois les premières joies de la naissance passées, les parents attendent avec impatience de voir leur enfant grandir et surtout de l’entendre parler. C’est, généralement, entre sa deuxième et sa troisième année que l’enfant commence réellement à articuler un langage intelligible. Toutefois, cela n’est pas le cas de tous les bambins. En effet, chaque enfant a son propre rythme d’apprentissage et s’il n’a pas développé son langage, c’est qu’il a forcément développé d’autres choses.
    «Nour a commencé à marcher avant d’avoir 12 mois, pourtant à trois ans et demi son langage est toujours incompréhensible tandis que ma nièce fait déjà des phrases complètes alors qu’elle n’a que deux ans. Ma mère me dit que c’est normal, parce qu’elle a marché et a eu ses premières dents très tôt. Le pédiatre m’a aussi expliqué la même chose et m’a conseillé de prendre mon mal en patience, surtout que les tests ORL de ma fille se sont révélés normaux», raconte Hakima, maman de Nour, 3 ans et demi. Il faut donc prendre patience, en s’assurant simplement qu’à défaut de parler lui même, il comprend bien des choses simples qu’on lui dit ; sans oublier de vérifier qu’il n’a pas de trouble de l’audition et qu’il ne présente pas d’autres troubles du comportement. En d’autres termes, ce n’est pas parce que l’enfant n’évolue pas de la même façon que les autres petits de son âge qu’il est nécessairement en retard. Il existe une grande variabilité dans l’âge du début de l’apparition du langage, dans sa rapidité d’enrichissement et dans l’acquisition de sa maîtrise totale. Par ailleurs, l’enfant découvre sa faculté d’émettre des sons à un âge très précoce. En effet, le bébé exprime des besoins, des désirs, des peurs et des douleurs en utilisant des pleurs et différentes vocalises. Certains spécialistes prétendent même que l’enfant qui naît est déjà familiarisé avec le langage, vu que dans les derniers mois précédant sa naissance, il a entendu les personnes de son environnement parler et notamment sa mère.
    À la naissance, le bébé a des dispositions pour parler toutes les langues sans exception, puis peu à peu il se «spécialise» pour parler la ou les langues qu’il entend. Notons que tous les jeux l’entraînant à moduler les sons ou à faire des bruits de toutes sortes qui l’aident à se préparer à parler un jour. Mais la préparation des organes ne suffit pas. Le développement du langage est étroitement lié au développement de la pensée et aux échanges avec son environnement et les êtres humains qui l’entourent. Dès la naissance, un bébé a besoin d’être plongé dans un bain de langage. Le petit est fasciné par la parole. Parler à son enfant depuis la naissance est la meilleure façon de le préparer au langage. Un retard de langage peut, en effet, être lié à l’environnement de l’enfant et son entourage. Un environnement peu stimulant où les proches parlent peu avec l’enfant ou lui parlent dans un langage de bébé ce qui peut empêcher l’enfant d’apprendre le langage.
    «Il faut tout le temps parler au petit, cette méthode l’aide vraiment à apprendre à parler plus vite. C’est ce que j’ai fait avec mes enfants et aujourd’hui avec mes petits enfants», assure Hajja Karima. Par ailleurs, il est normal que les enfants âgés de 18 mois à trois ans ne s’expriment pas correctement. Il est très courant aussi que les petits de moins de trois ans omettent des sons et là c’est un autre problème. Jusque-là, l’enfant n’était pas le seul à écorcher certains mots. Mais alors que ces petits défauts de langage ont disparu naturellement chez ses copains, lui a toujours son «cheveu sur la langue». Il faut savoir que prononcer demande une parfaite maîtrise de la motricité fine au niveau de la langue et de la bouche. Si l’enfant place mal sa langue, le son émis ne peut être correct. Un problème mineur, mais susceptible de s’installer. Il est conseillé alors d’en parler au pédiatre. L’essentiel est de ne pas s’affoler.
    Explications : Houda Hjiej, pédopsychiatre

    «Pour que le langage émerge, l’enfant doit avoir envie de communiquer et avoir les capacités pour le faire»

    ❶ À quel âge peut-on commencer à parlerde retard de parole ?
    Il faut d’abord distinguer le retard de parole qui correspond à la persistance, au-delà de l’âge de quatre ans, des altérations phonétiques et phonologiques observées normalement vers trois ans, du retard de langage où c’est la construction de la phrase et son organisation syntaxique qui sont perturbées. Pour le retard de parole, les altérations phonologiques restent physiologiques jusqu’à l’âge de quatre ans, au-delà il est important d’explorer les difficultés. Concernant le retard de langage, il faut s’inquiéter quand les premiers mots n’apparaissent pas avant deux ans et surtout les premières phrases n’apparaissent qu’après trois ans.
    ❷ Quand l’enfant prononce mal certaines lettres, doit-on s’inquiéter ?
    Le développement du langage chez l’enfant dépend de certains paramètres pouvant expliquer la variabilité du rythme de développement de celui-ci d’un enfant à un autre. Le rythme du développement du langage va alors dépendre de la maturation neurologique de l’enfant, du fait qu’il soit capable ou pas d’entendre (problèmes de surdité) et de parler (dépendant de l’état des organes phonatoires). Pour que le langage émerge, l’enfant doit avoir envie de communiquer et avoir les capacités pour le faire. L’existence d’un bain de langage et d’une stimulation interactive de l’entourage est déterminante pour le rythme de développement du langage.
    ❸ Pour quelles raisons les enfants du même âge n’apprennent-ils pas le langage au même rythme ? Conseils ?
    Le langage vient à l’enfant à travers les expériences de communication que celui-ci vit dans les échanges continus qu’il est capable d’établir avec son entourage, et ce dès son plus jeune âge. Un bébé qui expérimente l’effet de ses cris sur son entourage, de ses gazouillis, de sa communication infraverbale (regards sourires, etc.) apprend au fur et à mesure l’importance de l’échange. Le fait de parler aux bébés tous petits et de mettre des mots sur les signaux qu’ils émettent permet de stimuler le langage. Il est aussi très important d’éviter de mettre les enfants très jeunes seuls devant la télévision, notamment s’ils ne peuvent pas s’en extraire (bébé attaché à la poussette devant la télé). L’acquisition du langage chez l’enfant nécessite aussi un certain niveau de développement psycho-affectif lui permettant de se détacher de sa relation duelle avec la mère et de passer à une triangulation à travers l’émergence du langage.
    Les troubles du langage chez l’enfant

    Ce n’est que vers trois ou quatre ans que l’enfant commence vraiment à maîtriser le langage. Néanmoins, certains troubles peuvent survenir :
    Des difficultés articulatoires : c’est-à-dire que l’enfant ne parvient pas à articuler correctement certains sons. S’il zozote ou prononce le son «che» au lieu de «se» par exemple, cela peut provenir d’un problème de dentition, il convient alors de consulter un orthodontiste. Un retard du langage : on distingue deux niveaux de retard du langage : un retard simple qui sera rapidement corrigé avec l’aide d’un orthophoniste ; la dysphasie qui est définie par des difficultés de compréhension du langage ; et l’audimutité qui est la caractéristique des enfants qui s’enferment dans un mutisme total. Autres troubles du langage, on distingue le bégaiement : il s’installe généralement entre trois et sept ans. On ne connaît pas bien l’origine du bégaiement, certains pensent que c’est un trouble moteur, d’autres disent que c’est un trouble psychologique de la communication. Et enfin, la dyslexie ou dysorthographie : c’est quand l’enfant inverse des lettres ou des syllabes (confusion, adjonction, inversion, substitution, etc.).
    Témoignage : Maria 34 ans, maman de Oussama, 3 ans.

    • «Le retard de la parole de mon fils m’inquiète»
    • «Mon petit bout de chou a trois ans et ne parle toujours pas correctement. Il ne prononce pas beaucoup de mots et nous avons souvent du mal à comprendre ce qu’il veut dire. Il a beaucoup de mal à faire une phrase correctement. Il faut lui faire répéter plusieurs fois afin que l’on comprenne un peu. Il bégaie, zozote et a beaucoup de problèmes de prononciation. Et quand il veut quelque chose, il essaye de se faire comprendre sans parler, il va le chercher, me tire par la main et me montre ou m’apporte ce qu’il souhaite. Quand je fais semblant de ne pas comprendre pour le forcer à parler, il essaye un peu et lorsque ça ne marche pas, il commence à hurler et devient agressif. Quand je vais au parc avec lui, je m’aperçois que beaucoup d’enfants de son âge n’ont pas ce problème et qu’ils parlent bien. Je ne sais plus quoi faire, je suis vraiment démoralisée et très inquiète. J’ai décidé de prendre un rendez-vous chez un orthophoniste la semaine prochaine pour voir à quel point son cas est grave».


    Publié le : 14 Février 2013 - Hafsa Sakhi, LE MATIN ma
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