Le procès de la “honte” contre les 24 détenus sahraouis qui comparaissent devant le Tribunal militaire de Rabat depuis une semaine se poursuit.
Bien que les médias soient tenus en laisse pour ne pas éventer les détails d’un simulacre de procès, des avocats courageux qui y assistent en qualité d’observateurs, n’hésitent pas à rendre compte de ce qu’ils ont vu et entendus depuis le début de ce procès.
Algérie1 se fait donc un devoir de répercuter les remarques et observations faites par Mme Michèle Decaster à son retour mercredi de Rabat.
Lundi
“Je suis un peu abasourdie au retour de Rabat, ce que nous avons vu est d’une force terrible. La journée de lundi a monté d’un cran du point de vue des militants et de leurs avocats qui ne se sont pas laissés intimider par le Président qui voulait reprendre les choses en mains et les empêcher de parler sur leurs parcours et les motifs qui les avaient amenés à Gdeim Izik.
Ils ont commencé à vraiment parler de viols (le procureur estime qu’il est trop tard pour faire des expertises…) et à montrer des traces de tortures.
Le jeune accusé d’uriner sur un cadavre a fait aussi fort pour demander à présenter la photo et la comparer avec son corps de profil pour lequel il a enlevé son drap.
La séance de mardi que m’a racontée Mustapha au téléphone a été encore plus forte. Toute la salle a été bouleversée au récit de Zaoui de son viol, il demande une expertise.”
Mardi
Audition des derniers accusés
Mercredi
Audition des témoins
La défense avait déjà récusé les 9 témoins présentés par l’accusation au motif que la liste était arrivée bien trop tard. Le président du tribunal a passé outre et le premier témoin a été appelé. Il a déclaré qu’il n’avait rien vu et qu’il ne pouvait reconnaître personne. Alors le juge n’a pas auditionné les autres …..
A ce moment là, un avocat de l’accusation a voulu donner la parole à un membre des familles des victimes. Cela a provoqué un violent incident : Les avocats de la défense l’ont récusé car devant un tribunal militaire les victimes ne peuvent être témoins et qu’on ne peut pas mélanger les procédures des justices civiles et militaires.
Cela a conduit à une interruption de séance, durant laquelle Me Kemadjou a été invité à prendre le café par le procureur et par le président du tribunal. A la reprise, le procureur a retenté de donner la parole aux victimes puis il a renoncé. C’est alors que des vidéos que tout le monde a déjà vues et revues ont été montrées.
Sur ces films, on voit des jeunes lancers des cailloux, quelques voitures incendiées, des attaques mais aucun visage n’est reconnaissable. On voit aussi des bus qui emmenaient les gens dont on voyait bien que ce n’était pas un départ volontaire. Ce mercredi l’audience s’est terminée très tôt vers 17h30.
L’audience reprend jeudi avec le réquisitoire, et la plaidoirie de la défense. Les accusés auront de nouveau la parole. Ils n’ont pas pu me dire combien de temps le procès va durer «aucune visibilité» comme cela se passe depuis le début.
Leurs commentaires: “c’est la panique totale du côté de l’accusation, pas de preuves, pas de témoins, tout ceux qui ont suivi les audiences savent désormais qu’ils sont innocents”.
Les ambassades sont encore là, les journalistes aussi, de la presse marocaine, algérienne et espagnole, les associations marocaines des droits de l’homme et le CNDH.
Il y a des observateurs civils et judiciaires d’Espagne (Canaries, Pays Basque, Catalogne et Extamadure), du Portugal, d’Italie, de France, de la FIDH et du REMDH.
Pour la presse française, l’AFP a suivi mais sans contacter les français présents, TV5 monde était là au moins au début. La correspondante de RFI, France Info et libé est venue à l’audience du 01/02 et une info est passée au journal de RFI le samedi matin 02/02.
Algérie1
Bien que les médias soient tenus en laisse pour ne pas éventer les détails d’un simulacre de procès, des avocats courageux qui y assistent en qualité d’observateurs, n’hésitent pas à rendre compte de ce qu’ils ont vu et entendus depuis le début de ce procès.
Algérie1 se fait donc un devoir de répercuter les remarques et observations faites par Mme Michèle Decaster à son retour mercredi de Rabat.
Lundi
“Je suis un peu abasourdie au retour de Rabat, ce que nous avons vu est d’une force terrible. La journée de lundi a monté d’un cran du point de vue des militants et de leurs avocats qui ne se sont pas laissés intimider par le Président qui voulait reprendre les choses en mains et les empêcher de parler sur leurs parcours et les motifs qui les avaient amenés à Gdeim Izik.
Ils ont commencé à vraiment parler de viols (le procureur estime qu’il est trop tard pour faire des expertises…) et à montrer des traces de tortures.
Le jeune accusé d’uriner sur un cadavre a fait aussi fort pour demander à présenter la photo et la comparer avec son corps de profil pour lequel il a enlevé son drap.
La séance de mardi que m’a racontée Mustapha au téléphone a été encore plus forte. Toute la salle a été bouleversée au récit de Zaoui de son viol, il demande une expertise.”
Mardi
Audition des derniers accusés
Mercredi
Audition des témoins
La défense avait déjà récusé les 9 témoins présentés par l’accusation au motif que la liste était arrivée bien trop tard. Le président du tribunal a passé outre et le premier témoin a été appelé. Il a déclaré qu’il n’avait rien vu et qu’il ne pouvait reconnaître personne. Alors le juge n’a pas auditionné les autres …..
A ce moment là, un avocat de l’accusation a voulu donner la parole à un membre des familles des victimes. Cela a provoqué un violent incident : Les avocats de la défense l’ont récusé car devant un tribunal militaire les victimes ne peuvent être témoins et qu’on ne peut pas mélanger les procédures des justices civiles et militaires.
Cela a conduit à une interruption de séance, durant laquelle Me Kemadjou a été invité à prendre le café par le procureur et par le président du tribunal. A la reprise, le procureur a retenté de donner la parole aux victimes puis il a renoncé. C’est alors que des vidéos que tout le monde a déjà vues et revues ont été montrées.
Sur ces films, on voit des jeunes lancers des cailloux, quelques voitures incendiées, des attaques mais aucun visage n’est reconnaissable. On voit aussi des bus qui emmenaient les gens dont on voyait bien que ce n’était pas un départ volontaire. Ce mercredi l’audience s’est terminée très tôt vers 17h30.
L’audience reprend jeudi avec le réquisitoire, et la plaidoirie de la défense. Les accusés auront de nouveau la parole. Ils n’ont pas pu me dire combien de temps le procès va durer «aucune visibilité» comme cela se passe depuis le début.
Leurs commentaires: “c’est la panique totale du côté de l’accusation, pas de preuves, pas de témoins, tout ceux qui ont suivi les audiences savent désormais qu’ils sont innocents”.
Les ambassades sont encore là, les journalistes aussi, de la presse marocaine, algérienne et espagnole, les associations marocaines des droits de l’homme et le CNDH.
Il y a des observateurs civils et judiciaires d’Espagne (Canaries, Pays Basque, Catalogne et Extamadure), du Portugal, d’Italie, de France, de la FIDH et du REMDH.
Pour la presse française, l’AFP a suivi mais sans contacter les français présents, TV5 monde était là au moins au début. La correspondante de RFI, France Info et libé est venue à l’audience du 01/02 et une info est passée au journal de RFI le samedi matin 02/02.
Algérie1
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