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Des milliers de manifestants pro-islamistes à Tunis

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  • Des milliers de manifestants pro-islamistes à Tunis

    À Tunis
    Le drapeau est immense. Il recouvre une partie de la facade du Théâtre Municipal sur l'avenue Bourguiba de Tunis. Aux couleurs d'ENNAHDA , le mouvement islamiste, majoritaire au pouvoir, il sera ensuite tiré au dessus de la foule, estimée à 10.000 personnes en ce samedi après-midi ensoleillé.
    Sur une scène installée pour l'occasion, surplombée d'un écran géant et relayée par des haut-parleurs disposés sur toute la longueur de l'avenue, Rached Ghannouchi, leader d'Ennahda, harangue la foule: «Ennahda est la colonne vertébrale de la Tunisie et elle restera tant qu'elle sera élue!».
    Un message clair à l'adresse du secrétaire général de son parti, HAMADI JEBALI , chef du gouvernement qui, au soir de l'assassinat de CHOKRI BELAID le 6 février dernier, annonçait vouloir répondre à la grave crise que connaît le pays par un cabinet de technocrates. Son parti ne voyait pas les choses ainsi, s'est exprimé contre, puis a appelé à manifester aujourd'hui pour soutenir sa légitimité dans le gouvernement.
    Mais les slogans entonnés démontrent que les nahdaouis ont d'autres revendications à faire entendre. «Le peuple veut l'application de la charia!» lancent les manifestants à plusieurs reprises. «Maintenant c'est l'ère islamique qui démarre!» vient nous assurer Mohamed, maître d'hôtel dans un établissement de luxe de Tunis. «Regardez!», lance-t-il présentant la foule et les drapeaux brandis d'Ennahda, comme ceux noirs et blancs des salafistes ou encore du Hamas.
    «C'est mon pays et il n'est pas pour les Français»
    La France aussi a été plusieurs fois attaquée. «Nous sommes contre toute ingérence étrangère», lançait Ghannouchi depuis son promontoire. Une référence probable à la déclaration de Manuel Valls qui au lendemain de l'assassinat de Chokri Bélaïd, appelait à soutenir les démocrates tunisiens et condamnait le «fascisme islamique».
    «Je parle français mais je ne vous répondrai qu'en anglais!» nous jure à la figure un homme d'une trentaine d'années. «C'est mon pays et il n'est pas pour les Français», poursuit-il, pensant s'adresser à un journaliste suisse et faisant fi du fait qu'il travaille dans un hôtel d'Hammamet, haut lieu du tourisme. Vite, il sera repris par un manifestant qui assure que les Tunisiens n'ont rien contre les Français mais contre leurs politiciens «qui soutiennent les orphelins de Ben Ali». «Nous sommes contre le retour en politique des anciens du RCD», explique Habib, fonctionnaire, faisant référence au parti «L'Appel de Tunisie» accusé de recycler des anciens du régime déchu.
    «La France a une politique raciste. Je suis sûr qu'elle soutient ce terroriste qu'est Béji Caïd Essebsi (leader du parti «L'Appel de Tunisie)» explique posément Hafidhi qui a fait quatre heures de route pour venir de Kasserine à Tunis, soutenir le parti pour lequel il serait prêt, dit-il, à mourir.
    Les médias tunisiens sont également visés, accusés de travailler pour la «gauche» et mettre des bâtons dans les roues au gouvernement.
    Les leaders se succèdent sur la scène. Avant Ghannouchi, c'était Habib Ellouz, député et membre du politique d'Ennahda. Puis Meherzia Laabidi, vice-présidente de l'Assemblée Nationale Constituante ou Sihem Badi, ministre des Affaires de la Femme, issue du CPR, le parti du président de la république, allié d'Ennahda au sein de la Troïka à la tête du pays. Sa présence peut surprendre, elle qui n'est pas voilée dans une foule qui, quelques minutes avant, appelait à la charia
    LE FIGARO
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