Le procès qui doit se tenir aujourd’hui devant le tribunal criminel d’Alger ressemble à certains égards à l’affaire dite de “l’Arche de Zoé” du nom d’une association française qui avait tenté d’enlever, en 2007, quelque 103 enfants tchadiens prétendus orphelins. On se souvient que cette opération avait été mise en échec par les autorités tchadiennes.
Au-delà de cette analogie, il semble, en effet, que plusieurs enfants algériens, dont le nombre est indéterminé, aient déjà quitté le territoire national. Ainsi, 13 personnes impliquées vont se succéder aujourd’hui à la barre pour répondre devant le tribunal criminel d’Alger de “l’enlèvement et le détournement” d'enfants algériens pour les déplacer en Europe, notamment vers la France où ils sont adoptés en contrepartie de grosses sommes d'argent. La genèse de cette affaire remonte à l’année 2009, lorsque les services de sécurité sont parvenus à démanteler un réseau à l’origine de la disparition d'un grand nombre d'enfants et leur déplacement vers l'étranger “grâce à de fausses procurations”.
Le réseau, constitué d’Algériens et de Français, activait, semble-t-il, depuis les années 1990 en Algérie et l'enquête n'a pu déterminer le nombre exact des enfants enlevés. L'instruction dans cette affaire a été lancée suite au décès, en 2009, d'une jeune fille lors d'un avortement dans une clinique sise à Aïn Taya (Alger) appartenant à un médecin, H. Khalifa, principal accusé dans ce dossier criminel. Les investigations ont révélé que ce médecin généraliste se faisait passer pour un obstétricien propriétaire d'une clinique à Aïn Taya et, avec l’aide de sa sœur, il prenait en charge gratuitement des femmes enceintes célibataires jusqu'à ce qu'elles accouchent ; il exploitait aussi les fœtus avortés qu'il conservait dans un produit spécial et exportait vers l'étranger. Deux notaires sont chargés de rédiger “des documents de désistement” signés par des mères célibataires sont également impliqués dans cette affaire. Il est à signaler que suite à leurs investigations, les services de sécurité sont parvenus à récupérer 3 enfants au domicile d'une puéricultrice exerçant dans une pouponnière à El-Biar et découvert “12 certificats d'adoption” rédigés entre 2005 et 2006, dans lesquels figurent 9 enfants déjà expatriés de manière illégale et dont la kafala a été confiée à d'autres personnes moyennant une somme d'argent. Par ailleurs, grâce à la complicité de faux médecins, un ressortissant français a pu expatrier en France deux mineurs de père et de mère inconnus, les faisant passer pour ses enfants légitimes, selon la fiche de débarquement. Le médecin prenait en charge les mères célibataires pendant leur grossesse jusqu'à l'accouchement, après quoi, il enregistrait le nouveau-né sur les registres de l'état civil jusqu'à sa sortie du territoire sur la base de certificats d'adoption (kafala) rédigés par un notaire. Les bébés étaient ensuite confiés à une puéricultrice qui prenait également en charge les femmes enceintes sur le point d'accoucher. Les mères célibataires impliquées dans cette affaire ont déclaré avoir été victimes de menaces et contraintes d'abandonner leur enfant après leur accouchement sur la base d'une kafala falsifiée rédigée par un notaire pour les vendre à une famille résidant en France. Les accusations étant très graves, les personnes impliquées risquent de lourdes peines.
: Mohamed-Chérif LACHICHI - Liberté
Au-delà de cette analogie, il semble, en effet, que plusieurs enfants algériens, dont le nombre est indéterminé, aient déjà quitté le territoire national. Ainsi, 13 personnes impliquées vont se succéder aujourd’hui à la barre pour répondre devant le tribunal criminel d’Alger de “l’enlèvement et le détournement” d'enfants algériens pour les déplacer en Europe, notamment vers la France où ils sont adoptés en contrepartie de grosses sommes d'argent. La genèse de cette affaire remonte à l’année 2009, lorsque les services de sécurité sont parvenus à démanteler un réseau à l’origine de la disparition d'un grand nombre d'enfants et leur déplacement vers l'étranger “grâce à de fausses procurations”.
Le réseau, constitué d’Algériens et de Français, activait, semble-t-il, depuis les années 1990 en Algérie et l'enquête n'a pu déterminer le nombre exact des enfants enlevés. L'instruction dans cette affaire a été lancée suite au décès, en 2009, d'une jeune fille lors d'un avortement dans une clinique sise à Aïn Taya (Alger) appartenant à un médecin, H. Khalifa, principal accusé dans ce dossier criminel. Les investigations ont révélé que ce médecin généraliste se faisait passer pour un obstétricien propriétaire d'une clinique à Aïn Taya et, avec l’aide de sa sœur, il prenait en charge gratuitement des femmes enceintes célibataires jusqu'à ce qu'elles accouchent ; il exploitait aussi les fœtus avortés qu'il conservait dans un produit spécial et exportait vers l'étranger. Deux notaires sont chargés de rédiger “des documents de désistement” signés par des mères célibataires sont également impliqués dans cette affaire. Il est à signaler que suite à leurs investigations, les services de sécurité sont parvenus à récupérer 3 enfants au domicile d'une puéricultrice exerçant dans une pouponnière à El-Biar et découvert “12 certificats d'adoption” rédigés entre 2005 et 2006, dans lesquels figurent 9 enfants déjà expatriés de manière illégale et dont la kafala a été confiée à d'autres personnes moyennant une somme d'argent. Par ailleurs, grâce à la complicité de faux médecins, un ressortissant français a pu expatrier en France deux mineurs de père et de mère inconnus, les faisant passer pour ses enfants légitimes, selon la fiche de débarquement. Le médecin prenait en charge les mères célibataires pendant leur grossesse jusqu'à l'accouchement, après quoi, il enregistrait le nouveau-né sur les registres de l'état civil jusqu'à sa sortie du territoire sur la base de certificats d'adoption (kafala) rédigés par un notaire. Les bébés étaient ensuite confiés à une puéricultrice qui prenait également en charge les femmes enceintes sur le point d'accoucher. Les mères célibataires impliquées dans cette affaire ont déclaré avoir été victimes de menaces et contraintes d'abandonner leur enfant après leur accouchement sur la base d'une kafala falsifiée rédigée par un notaire pour les vendre à une famille résidant en France. Les accusations étant très graves, les personnes impliquées risquent de lourdes peines.
: Mohamed-Chérif LACHICHI - Liberté
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