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L'affaire Sonatrach 3

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    L'affaire Sonatrach 3
    par Kamel Daoud


    La lettre ouverte d'un ex-vice-président de Sonatrach au général Mediene, patron dit des «Services» algériens, fait le buzz sur le net. On y parle et on la regarde et on la lit comme un bel objet de fascination. On peut la lire de haut en bas, de droite à gauche ou vice-versa. On peut même la lire et la relire en contre-jour avec le soleil ou en essayant de lire entre les lignes. Cela est rare que l'on en appelle au noyau dur du système pour sauver le noyau dur de l'économie. Les deux étant deux puits insondables. Les deux, les «Services» ou Sonatrach, faisant l'objet d'une volonté d'internationalisation. Les deux attaqués par Belmokhtar.

    Pour l'essentiel, la paranoïa politique algérienne y lit une volonté de disqualifier Bouteflika, lui signer un fin de mandat. S'adresser à Dieu plutôt qu'à ses prophètes. S'adresser au réel plutôt qu'au forfait. Parler avec celui qui décide plutôt qu'avec celui qui ne parle même plus. C'est un premier message. Ensuite, le second, celui-là même des chômeurs de Ouargla qui font preuve d'une étonnante inventivité de concepts politiques: la nécessité de renationaliser cette société. A l'occasion d'un autre 24 Février. Pour éviter son internationalisation qui menace ou sa privatisation qui a connu son apogée avec le mandat Khellil et ses frasques italiennes et les fils et neveu des 3 mandats Bouteflika. Les chômeurs de Ouargla en avaient appelé à l'armée pour libérer toute Sonatrach et pas seulement les puits de In Aménas. L'ex-vice-président de Sonatrach, dans cette lettre, fait de même. On aura compris le sens: l'heure est grave et on ne peut pas se contenter des trois quarts d'un Président qui a réduit sa présence au un quart de son travail. C'est ce que veut dire cette lettre aussi, selon les gens assis qui sirotent un café.

    Du coup, on le constate; certains en sont arrivés là: demander à l'armée de l'armée de sauver le pays, son argent, ses puits. C'est l'affaire Sonatrach 3. La première a abouti à Meziane et les siens. La seconde à Khellil et les siens. La 3e ?

    Le tout pour dire que c'est une idée tenace: on revient toujours à l'armée comme gardienne et aux «Services» comme arbitres sur les grandes questions. Pour les petites, il y a les Belkhadem et les partis agréés. Et pour les plus petites, il y a les cafés maures et les coiffeurs. Vous avez envie de parler de prix et de Dieu ? Ecrivez à votre coiffeur. Vous voulez discuter des élections ou des passeports de Hadj ou de l'échec de la modernité ? Parlez de multipartisme, de la crise du FFS ou du FLN. Vous voulez parler du destin de la nation? Parlez au général Mediene. Vous n'avez rien à dire ou à faire ? Ecoutez Bouteflika parler. C'est ce que semble dire cette lettre qui reste à la fois une curiosité singulière consacrant la mythologie politique algérienne, mais aussi un simple jeu d'esprit et un cri face à ce que deviennent les parents de l'Algérie: le FLN (le père) qui a mal fini, et Sonatrach (la mère) que chacun veut épouser de force pour son argent. Cette lettre demande un redressement de Sonatrach comme d'autres demandent le redressement du FLN. Pour Sonatrach comme pour le FLN, Bouteflika n'est qu'un président d'honneur.

    Kamel Daoud

    le quotidien d'Oran
    SAHARA OCCIDENTAL LIBRE & INDÉPENDANT

    VIVA POLISARIO
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