FLN: pourquoi pas une femme?

[Hyde]

Noyé dans ses propres péripéties, le parti majoritaire n'arrive toujours pas à se trouver un secrétaire général. Et si le FLN prenait tout le monde à contre-pied et décide de désigner une femme comme SG? Après tout, il n'y a pas une règle selon laquelle la direction de ce parti est une affaire exclusivement réservée aux hommes. Une femme à la tête du FLN aura l'effet d'une «révolution» algérienne New Age, une opportunité pour répondre à ses adversaires (nombreux) qui le qualifient actuellement de parti rétrograde et au besoin, laver l'affront du Code de la famille qu'il a instauré en 1984 et qu'il traîne depuis comme un boulet. Mais c'est surtout l'impact qu'aura cette décision sur le cours des révoltes arabes. Voilà une grande opportunité pour le FLN de toiser ces révoltes qui ont récompensé les islamistes et où la femme a été la grande perdante. En Algérie, il y a belle lurette qu'une révolution tranquille est menée underground par les femmes. Théoriquement, la femmes algérienne est l'une des plus modernes dans le Monde arabe si on excepte le cas particulier de la Tunisie. Depuis les années 1980, les femmes algériennes participent au gouvernement. Elles sont majoritaires à l'université, dans le secteur de l'enseignement et celui de la santé. La tendance à la féminisation dans ces secteurs se poursuit. Lors du dernier examen du baccalauréat, les filles sont arrivées en tête des statistiques avec un taux de 61,63% de candidates. Aux dernières législatives de mais 2012, 145 sièges sur 462 sont revenus aux femmes ainsi élues à l'Assemblée populaire nationale. Ce nombre représente un taux de 31,39% contre 7% dans la chambre sortante. «L'exploit» a été salué par l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. «Ces élections (et le nombre élevé de femmes élues) sont une avancée bienvenue sur le chemin de l'Algérie vers des réformes démocratiques», a déclaré au lendemain du scrutin, Mme Clinton dans un communiqué. Avec des chiffres pareils, la femme algérienne devrait théoriquement jouir d'un pouvoir de décision mais il n'en est rien. Le domaine public, la décision politique se conjuguent toujours au masculin: en restant sous le diktat du machisme. Une femme à la tête du parti ne sera donc que justice rendue à cette frange majoritaire de la population. Les has been nostalgiques de l'époque du parti unique sont conscients qu'une page, est tournée mais l'utopie n'a pas droit de cité au FLN. Après le grand bonheur dû au succès aux législatives, tout paraît petit et fade pour le FLN. Alors chiche, mille fois chiche Messieurs du FLN, osez et désignez une femme à la tête du parti! Pénible tâche pour un vieux parti rompu aux transactions de coulisses et aux compromis de coin de table.

source: L'Expression

[sud_Men]

On voit qu'en Arabie Saoudite la femme est devenue membre de Mejless Echoura alors qu'elle n'a pas le droit de conduire une voiture.