Le ministère algérien de l'Intérieur a refusé son agrément au premier parti salafiste en Algérie.
Le Front de l'Eveil Libre avait programmé la tenue de son assemblée générale fondatrice le samedi 16 février. Le ministère de l'Intérieur a officiellement notifié aux responsables de ce groupe, par le biais du wali d'Alger, que leur demande de convention avait été rejetée.
Le ministère de l'Intérieur n'a donné aucune explication concernant cette décision.
"Nous avons été surpris de ce rejet, parce que notre dossier répondait à toutes les exigences légales", a déclaré aux journalistes Abdelfattah Zeraoui Hamadache, dirigeant de ce parti salafiste. "Nous pensons qu'il s'agit là d'une démarche illégale de la part des autorités chargées de la sécurité."
"Nous avons tenté d'obtenir des explications de la part des officiels de la wilaya d'Alger sur les raisons justifiant ce rejet, mais ils ont affirmé ne rien savoir et ne pouvoir faire de commentaires à ce sujet", a-t-il expliqué.
Hamadache a annoncé que son groupe "organisera un sit-in devant les bureaux de la wilaya d'Alger et devant le ministère de l'Intérieur pour réclamer notre droit à nous engager en politique", si les officiels devaient refuser de rencontrer les responsables du parti.
Le parti salafiste "n'a pas fait de destruction, n'a pas jeté de pierres, n'a pas attaqué de routes, n'a pas semé le chaos, et n'a pas sapé la sécurité et la stabilité du pays", a ajouté Hamadache.
Certaines indications avaient pourtant suggéré que les autorités algériennes se refuseraient à donner un agrément au parti.
Le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, avait récemment accusé le mouvement salafiste en Algérie de vouloir se saisir du pouvoir. Au cours d'un séminaire portant sur la marji'ya religieuse algérienne, le 12 février à Dar al-Imam, Ghlamallah avait déclaré ne jamais avoir eu peur de ceux qui se réclamaient du salafisme.
"Que veulent donc ces individus ?" s'était-il interrogé. "Est-ce qu'ils veulent un Islam correct, ou prendre le pouvoir ?"
Ghlamallah avait ajouté que, conformément à la loi, le ministère de l'Intérieur n'autoriserait pas les partis créés sur la base de la religion.
La version modifiée de la loi relative aux partis politiques, émise au mois d'août dernier, refuse l'agrément aux partis religieux. Elle exclut également le retour dans la politique de tout individu lié par son histoire à la Décennie noire.
"Les partis islamiques qui déclarent une affiliation à un système autre que républicain et démocratique ne peuvent pas être autorisés", indique Nourredine Lajal, professeur en sciences politiques.
"Le gouvernement ne lâchera rien là-dessus, indépendamment des pressions que certains partis tentent d'exercer en profitant des évènements du Printemps arabe qui ont amené les islamistes au pouvoir [dans le Maghreb]," ajoute Lajal.
Kamal Hadef, journaliste spécialisé dans les affaires de sécurité, affirme que "l'agitation vécue dans certains pays à la suite de l'arrivée au pouvoir des islamistes, comme l'Egypte et la Tunisie, sert l'intérêt du gouvernement algérien".
Hadef remarque que les partis islamistes sont véritablement présents et politiquement actifs sur la scène. Mais ils n'ont pas été en mesure de construire une base populaire qui leur permettrait de remporter les élections et de se saisir de la tête de l'état, ajoute-t-il.
"Ces partis ont compris les règles de la démocratie et refusent d'utiliser la violence en tant que moyen pour prendre le pouvoir", poursuit Hadef. "Ils ne veulent pas refaire la même erreur que le Front Islamique du Salut (FIS) qui a été dissous."
Le nouveau groupe salafiste n'a pas reçu beaucoup de soutien de la part des jeunes religieux, certains affirmant même que la formation de partis est "facteur de division et donc en contradiction avec la Charia".
"Certains d'entre eux pensent qu'ils ne devraient pas entrer en politique et s'en tenir au prêche, tandis que d'autres ont la conviction qu'ils devraient saisir leur chance et avancer politiquement pour réformer les conditions existantes", explique Mohamed Ramadhani, professeur en Charia.
Source: Magharebia
Le Front de l'Eveil Libre avait programmé la tenue de son assemblée générale fondatrice le samedi 16 février. Le ministère de l'Intérieur a officiellement notifié aux responsables de ce groupe, par le biais du wali d'Alger, que leur demande de convention avait été rejetée.
Le ministère de l'Intérieur n'a donné aucune explication concernant cette décision.
"Nous avons été surpris de ce rejet, parce que notre dossier répondait à toutes les exigences légales", a déclaré aux journalistes Abdelfattah Zeraoui Hamadache, dirigeant de ce parti salafiste. "Nous pensons qu'il s'agit là d'une démarche illégale de la part des autorités chargées de la sécurité."
"Nous avons tenté d'obtenir des explications de la part des officiels de la wilaya d'Alger sur les raisons justifiant ce rejet, mais ils ont affirmé ne rien savoir et ne pouvoir faire de commentaires à ce sujet", a-t-il expliqué.
Hamadache a annoncé que son groupe "organisera un sit-in devant les bureaux de la wilaya d'Alger et devant le ministère de l'Intérieur pour réclamer notre droit à nous engager en politique", si les officiels devaient refuser de rencontrer les responsables du parti.
Le parti salafiste "n'a pas fait de destruction, n'a pas jeté de pierres, n'a pas attaqué de routes, n'a pas semé le chaos, et n'a pas sapé la sécurité et la stabilité du pays", a ajouté Hamadache.
Certaines indications avaient pourtant suggéré que les autorités algériennes se refuseraient à donner un agrément au parti.
Le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, avait récemment accusé le mouvement salafiste en Algérie de vouloir se saisir du pouvoir. Au cours d'un séminaire portant sur la marji'ya religieuse algérienne, le 12 février à Dar al-Imam, Ghlamallah avait déclaré ne jamais avoir eu peur de ceux qui se réclamaient du salafisme.
"Que veulent donc ces individus ?" s'était-il interrogé. "Est-ce qu'ils veulent un Islam correct, ou prendre le pouvoir ?"
Ghlamallah avait ajouté que, conformément à la loi, le ministère de l'Intérieur n'autoriserait pas les partis créés sur la base de la religion.
La version modifiée de la loi relative aux partis politiques, émise au mois d'août dernier, refuse l'agrément aux partis religieux. Elle exclut également le retour dans la politique de tout individu lié par son histoire à la Décennie noire.
"Les partis islamiques qui déclarent une affiliation à un système autre que républicain et démocratique ne peuvent pas être autorisés", indique Nourredine Lajal, professeur en sciences politiques.
"Le gouvernement ne lâchera rien là-dessus, indépendamment des pressions que certains partis tentent d'exercer en profitant des évènements du Printemps arabe qui ont amené les islamistes au pouvoir [dans le Maghreb]," ajoute Lajal.
Kamal Hadef, journaliste spécialisé dans les affaires de sécurité, affirme que "l'agitation vécue dans certains pays à la suite de l'arrivée au pouvoir des islamistes, comme l'Egypte et la Tunisie, sert l'intérêt du gouvernement algérien".
Hadef remarque que les partis islamistes sont véritablement présents et politiquement actifs sur la scène. Mais ils n'ont pas été en mesure de construire une base populaire qui leur permettrait de remporter les élections et de se saisir de la tête de l'état, ajoute-t-il.
"Ces partis ont compris les règles de la démocratie et refusent d'utiliser la violence en tant que moyen pour prendre le pouvoir", poursuit Hadef. "Ils ne veulent pas refaire la même erreur que le Front Islamique du Salut (FIS) qui a été dissous."
Le nouveau groupe salafiste n'a pas reçu beaucoup de soutien de la part des jeunes religieux, certains affirmant même que la formation de partis est "facteur de division et donc en contradiction avec la Charia".
"Certains d'entre eux pensent qu'ils ne devraient pas entrer en politique et s'en tenir au prêche, tandis que d'autres ont la conviction qu'ils devraient saisir leur chance et avancer politiquement pour réformer les conditions existantes", explique Mohamed Ramadhani, professeur en Charia.
Source: Magharebia
Commentaire