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Le capitalisme, un coup fatal porté aux pays de l'Est

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  • Le capitalisme, un coup fatal porté aux pays de l'Est

    La restauration du capitalisme pour les pays de l’Europe de l’Est, a été une régression dramatique aussi bien dans le domaine économique que social. Dans un rapport des Nations-Unies il est noté que «la transition de l’économie planifié à l’économie de marché a été accompagnée de sérieuses modifications dans la dispense de soins de santé et le bienêtre de la population. Les données recueillies montrent que les changements se sont répercutés très rapidement – une rapidité jamais connue dans l’histoire. Ce processus dramatique a aussi entrainé des sérieuses pertes humaines.1

    Dans la période entre 1990 et 2002 le Produit national brut par personne dans les pays de l’Europe de l’Est s’est réduit de 10%, alors que pour des pays d’un développement similaire il a progressé de 27%.2 Cela signifie que les pertes étaient de l'ordre de 40%. (Les chiffres cité sont pour tous les pays de l'Europe de l'Est excepté la Pologne et la Slovénie). Le PIB par personne des pays anciennement communistes en Europe du Centre et de l'Est est de 25% inférieur à celui des pays d'Amérique latine.3 La situation dans les ex-pays d'Union soviétique a été encore plus dramatique. Dans les années 90 celui-ci a baissé de 33%4 en moyenne. En Ukraine entre 1996 et 1999 il a chuté de 48%5 et en Russie de 47%.6

    Les actifs des usines et des installations ont été vendus pour quasiment rien. Une partie importante des structures économiques et industrielles ont été liquidées. En quelques années la Russie à été transformé d’un puissant état industriel en un pitoyable pays du tiers-mondiste. Le PIB par habitant de la Russie (population 144 millions) est inférieur à celui de la Hollande (population 16 millions).

    L’Union soviétique est effectivement revenu 100 ans en arrière.

    Au moment de la Révolution socialiste de 1917 le PIB par habitant de l’empire Russe était à 10% de celui des é-U. Malgré le fait que l’Union soviétique avait été partiellement détruit et subi d’énormes pertes humaines pendant la Seconde Guerre, en 1989 son PIB avait atteint 43% de celui des États-Unis.7 Aujourd'hui il est à moins de 7%.

    La situation dans le domaine social

    Au début des années 90, la population de l’ex-Union soviétique, 150 millions de personnes – l’équivalent des populations de France, du Royaume-Uni, de l’Hollande et des pays scandinaves réunies – se sont trouvés au bord la pauvreté, leur revenu était réduit à moins de $4 par jour.8 Le nombre de ceux qui ont essayée de survivre avec moins de $1 par jour s'est multiplié par 20. En Bulgarie, Roumanie, Russie, Kazakhstan, Ukraine, Kirghizstan, Turkménistan, Ouzbékistan et la Moldavie le nombre de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté est entre 50 et 90% de leurs populations.9

    Les enfants.

    Selon le rapport de l’UNICEF, un enfant sur trois dans les pays ex-socialistes, vit dans la pauvreté.10 Un demi-million d'enfants abandonnés par leurs parents vit dans des foyers. En Russie – malgré la chute tragique du taux de naissances – le nombre de ces enfants a double. Dans la capitale roumaine, Bucarest des centaines d'enfants vivent dans les rues, plus de 100.000 enfants sont rejetés par leurs parents. Plus de 100.000 enfants des pays ex-socialistes sont contraints à se prostituer. Les anciennes structures de protection enfantine de ces pays ont été totalement détruites.

    Les femmes.

    La transition au capitalisme a été une catastrophe pour beaucoup de femmes: «Le nombre de femmes victimes de violences augmente constamment. Beaucoup de femmes découragées de trouver un travail adéquat et une vie normale – se sont vues obligées de se prostituer sous le contrôle des milieux criminels.11 Chaque année presque un demi-million de femmes des pays de l'Europe de l'Est sont exportées au sens littéral du terme, en Europe de Ouest.12

    Avant la transition au capitalisme il y avait dans ces pays des garanties sociales. Dans un rapport des Nations-Unies il est souligné: «Jusqu’aux années 90’ la protection sociale des peuples de l’Europe centrale et orientale était d’un très bon niveau. Il y avait des garanties sociales solides. Même si les revenus n’étaient pas élevés, ils étaient stables et assurés. Beaucoup de services et de produits essentiels étaient subventionnés et leur disponibilité était régulière. Il y avait suffisamment de nourriture, vêtements, logements. L’éducation et la santé étaient gratuites. Les retraites garanties et la population de ces pays pouvait utiliser différentes formes de protection sociale.»14

    Plus loin: «à l'heure qu'il est une éducation valable, les soins de santé, une vie saine et une quantité suffisante de nourriture de qualité, ne sont désormais plus assurés. Le taux de mortalité a bondit, alors que les nouvelles et potentiellement dangereuses épidémies menacent la vie et la transforment en un parcours dangereux et d'une frayeur grandissante.15

    Les conséquences.

    Il y a actuellement une réduction dramatique de la population dans ces pays. Depuis 1901, la population de l’Ukraine a diminué de 1,2 millions; en Russie de 5,7 millions, sans tenir compte de l’émigration de 3,7 millions. Cela signifie que la Russie perd chaque jour 3.500 personnes. Selon les prévisions de Nations-Unies si cette tendance persiste la population des pays ex-socialistes se réduirait de 20%, de 307 à 250 millions.16

    Que pensent les gens?

    Les sentiments de la population des pays ex-socialistes varient entre la déception amère et la soumission, à la colère.

    Quelques exemples:

    La Pologne a surmonté la période de transition plus facilement que les autres pays ex-socialistes – le socialisme n’a pas été une affaire simple dans ce pays catholique. Néanmoins, 44% des Polonais ont une opinion positive de l’expérience socialiste. Parmi eux 47% déclarent que le socialisme était une bonne doctrine mais mal implémentée. Du Parti communiste au pouvoir de 1945 à 1989, 37% disent du bien, alors que 31% réagissent négativement et 41% insistent que le capitalisme est un meilleur système.17 En Allemagne de l'Est 76% de la population pense que le socialisme était «une bonne idée mais mal appliquée». Un Allemand sur trois est satisfait avec le fonctionnement de la démocratie.18

    Selon un sondage en Roumanie en 1999, 64% de la population préfère la vie sous Ceausescu plutôt que la présente.19

    En Russie Lénine est aussi populaire que jamais, 67% de la population de ce pays en dit du bien alors que 15% estime que son rôle était négatif pour la Russie.

    Les blessures du passé sont toujours ouvertes et on sent une sérieuse confusion idéologique, mais la possibilité d’un éventuel retour dans le proche avenir au socialisme ne peut être exclu – et cette fois-ci ce sera «implémenté correctement».20

    Aux pays ex-socialistes surgissent des problèmes typiques de pays du tiers-monde:

    Depuis la restauration du capitalisme les pays de l’Europe de l’Est se transforment rapidement et viennent a ressembler à ceux du tiers-monde.

    Un citoyen sur dix dans les pays ex-socialistes souffre de déficience alimentaire et en Russie un sur sept est sous-alimenté.

    Pour la première fois en 50 ans le problème de l’illettrisme est apparu de nouveau.

    Aujourd’hui la tuberculose dans les pays ex-socialistes se propage aussi rapidement que dans les pays du tiers-monde.

    En Russie en 1998 les cas de syphilis sont 40 fois plus nombreux qu’en 1990.

    Entre 1992 et 1994, en juste deux ans, l’espérance de vie des hommes en Russie s’est réduite de 63,8 à 57,7 ans! En Ukraine dans la même période l’espérance de vie des hommes a baissé de 65,7 à 62,3.

    Depuis 1992 le nombre d’alcooliques en Russie à doublé.

    En Russie 60% des femmes enceinte se sont fait avorter, avec pour conséquence que 6 millions de femmes sont devenues stériles.

    En Pologne le nombre de suicides a augmenté de 25% et dans quelques pays ex-socialiste ce taux est presque le double.

    En comparaison avec 1989, le nombre de crimes a été multiplié, en Bulgarie par quatre, alors qu’en Hongrie et en République tchèque par trois. Le taux de mortalité en Pologne a augmenté de 60% – alors que dans certains pays ex-socialistes ce taux a atteint 250%.

    Selon les estimations des Nations-Unies pour les premiers cinq années de la période de transition au capitalisme le taux de mortalité dans les pays ex-socialistes – par des maladies facilement traités, ainsi que la violences et les guerres – a augmenté de manière dramatique. Au cours de cette période tragique 5 millions de personnes sont mortes indument de maladies ou ont subi une mort violente.

    Notes

    1. UNDP, Report for Development of Humanity, 1999. pp 39 and 79
    2. UNDP, Report for Development of Humanity, 2004, p.. 187.
    3. ibid.
    4. Commission économique des Nations-Unies pour l’Europe
    5. Financial Times, 12 octobre 2004.
    6. Le Monde Diplomatique, juillet 1998.
    7. Harpal Brar, Imperialismo. Decadente, Parasito, Moribundo Capitalismo, Londres, 1997, p. 210
    8. James Gustave Speth, The Plight of the Poor, Foreign Affairs, May-June 1999; UNDP, Report for Development of Humanity, 1997, p. 35.
    9. ibid, 2000, p. 172; UNICEF Poverty, Children and Policy, Report nr. 3, New York 1995; UNDP, Report for Development of Humanity, 2004, ???. 150-151; Michael Chossudovsky, Global Poverty in the late 20th Century, p. 296.
    10. UNICEF, Eastern Europe & Central Asia: Millions of Children bypassed by Economic Progress, Moscou, 2004.
    11. UNDP, Report for Development of Humanity: Central and Eastern Europe, Association of Independent Countries (now non-existent organization of the ex-Soviet countries), 1999, p. 7-8.
    12. UNDP, Report for Development of Humanity, 1999, p. 89.
    13. CEI, confederacion de Estados independientes, una organizacion desaparecida de antiguas republicas sovieticas (CEI Organisation des pays ex-soviétiques maintenant non existantes).
    14. UNDP, Report for Development of Humanity: Central and Eastern Europe, Association of Independent Countries, 1999.
    15. ibid, p. 10.
    16. The New York Times, 4 mai 2000; Le Monde Diplomatique, mars 1999; Le Monde Diplomatique, juillet 1998.
    17. Le Monde Diplomatique, janvier 2001; La Libre Belgique, 2 août 2002.
    18. The Guardian, 9 septembre 2004.
    19. NRC Handelsblad, 14 décembre 1999.
    20. NRC Handelsblad, 18 avril 2001.
    Mark Vandepitte
    25.04.2010
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