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La tuberculose flambe en Afrique

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  • La tuberculose flambe en Afrique

    En 1990, il y avait 2,4 millions de tuberculeux en Afrique subsaharienne ; il y en a environ 13 millions actuellement.
    On connaît le responsable de tous les maux de l'Afrique, la corruption toujours elle qui empêche les populations d'avoir accès aux soins.
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    On la croyait vaincue. Et la revoilà grâce, notamment, à son nouveau complice, le sida. En 1990, il y avait 2,4 millions de tuberculeux en Afrique subsaharienne ; il y en a environ 13 millions actuellement. L’incidence de la tuberculose augmente aussi en France avec un apport important en provenance d’Afrique : en 2003, l’incidence était de 5,6 pour 100 000 chez les personnes nées en France, de 31,7 chez les natifs d’Afrique du Nord et de 187 chez les natifs d’Afrique subsaharienne.

    Et pourtant, l’alerte a été donnée depuis longtemps. En 1993, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconisait le Dots (Directly Observed Treatment Short-Course) comportant la prise de quatre puis de deux traitements, chaque jour ou trois fois par semaine, sous le regard direct d’observateurs qualifiés. Cela pendant six mois. Appliqué correctement, le Dots obtient 76 % de guérison (comme en Tanzanie). S’il est mal suivi et mal contrôlé, on tombe à moins de 50 % d’efficacité et on crée des résistances aux médicaments. Nous sommes loin de l’objectif 2005 : 70 % de tuberculeux (TB) détectés et 85 % traités.

    Le facteur terriblement aggravant a été l’association TB + sida : dans 38 % à 47 % des autopsies, la TB est la cause de la mort des malades du sida (en Côte d’Ivoire, au Congo, au Kenya). Le traitement de la TB est difficile parce que la rifamycine, médicament essentiel, est incompatible avec de nombreux médicaments du sida ; et parce que le traitement simultané des deux affections peut entraîner un syndrome inflammatoire sévère ou, pire encore, une poussée de TB extensive. D’où des traitements antituberculeux mal suivis conduisant à la multirésistance.

    On appelle multirésistant un bacille TB insensible à au moins deux médicaments essentiels : la rifamycine et l’isoniazide. Mais la résistance peut s’étendre à trois, quatre médicaments et plus. Pour faire face à ces résistances, l’OMS a proposé des programmes Dots-Plus, faisant appel à d’autres médicaments. Mais ceux-ci sont beaucoup plus chers et ont des effets secondaires plus sérieux. Ce qui rend leur emploi très aléatoire.

    Comment faire face à cette épidémie de TB ? Par le dépistage plus systématique et plus précoce, par des campagnes Dots plus rigoureuses (avec engagement ferme des gouvernements) et par la prévention de la TB chez les personnes à risque, en particulier chez les malades du sida (l’isoniazide donne de très bons résultats). En outre, la recherche en matière de TB doit viser :

    a) à améliorer les tests de diagnostic (l’examen des crachats est infidèle et date de cent ans ;

    b) à trouver des médicaments compatibles pour les malades sida + TB ;

    c) à rechercher un vaccin plus efficace, puisqu’on connaît maintenant le génome du bacille. En attendant, la vaccination par le BCG doit être poursuivie puisqu’elle protège les petits enfants contre les formes très graves de TB (méningites et formes disséminées).

    Cependant, une question se pose : ne faut-il pas améliorer la structure des services de santé et augmenter le nombre de personnels qualifiés pour lutter efficacement contre les épidémies majeures ?

    Sources : The Lancet (septembre 2003 et mars 2006), Bulletin de l’Académie de médecine (1999, n° 183), ?OMS (Rapport mondial de la santé 2006).


    PAR LE PROFESSEUR EDMOND BERTRAND MEMBRE CORRESPONDANT DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE DE PARIS

    6 août 2006 Jeune Afrique
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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