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La Turquie déroule le tapis rouge pour le roi d'Arabie saoudite

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  • La Turquie déroule le tapis rouge pour le roi d'Arabie saoudite

    Bonjour, la Turquie, laïque, stable, nouvelle destinations des capitaux arabes.
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    Pour la première fois depuis 40 ans un souverain d'Arabie saoudite est en visite en Turquie. Avec dans son sillage une vingtaine de milliards d'euros d'investissements.

    GÜLLÜOGLU, célèbre fabricant de baklavas d'Istanbul, se tient prêt à lui faire déguster ses desserts. Les commerçants du Grand Bazar guettent sa venue, annoncée par une rumeur qui court d'échoppe en échoppe. L'arrivée, mardi en Turquie, du roi Abdallah d'Arabie saoudite pour une visite de trois jours a mis le pays en émoi. Il s'agit du premier voyage officiel d'un monarque saoudien depuis 40 ans. Et si Mohammed el-Huseyni, l'ambassadeur saoudien, écrit dans le quotidien conservateur Zaman que les liens entre les deux pays sont essentiellement « spirituels et fondés sur des croyances partagées », les Turcs espèrent aussi de cette visite des retombées sonnantes et trébuchantes. Elles consacreraient un peu plus la Turquie comme nouvelle destination pour les capitaux moyen-orientaux.

    De fait, le dignitaire du Golfe et sa suite de soixante-dix hommes d'affaires ne sont pas venus les mains vides. Quelque 20 milliards d'euros pourraient être investis dans l'économie turque selon les différentes estimations. « Les privatisations les intéressent », confie Murat Yalçintas, le président de la chambre de commerce d'Istanbul. Les mises en vente de l'entreprise publique pétrochimique Petkim, des sucreries d'État ou de la société Halk Bank retiennent plus particulièrement leur attention. L'an dernier, le saoudien Oger Telecom (détenu par la famille libanaise Hariri) avait ouvert la voie en rachetant 55 % de l'opérateur Türk Telekom pour 5,6 milliards d'euros. Les médias rapportent que le roi Abdallah prévoit quant à lui d'investir dans des fermes biologiques dans le sud-est du pays et dans un vaste complexe associant des centres commerciaux, des restaurants, des salles de sport et un centre médical de luxe pour un montant de 6,5 milliards d'euros sur la rive asiatique du Bosphore.

    La vague d'investissements venue d'autres monarchies du Golfe a précédé celle, plus récente, des Saoudiens. « Le refus d'Ankara d'ouvrir son espace aérien aux Américains au début de la guerre en Irak a été très bien accueilli au Moyen-Orient, la méfiance des pays arabes pour la Turquie, reliquat historique de l'Empire ottoman, a commencé à s'estomper », analyse Veyis Fertekligil, économiste à la banque Yapi Kredi.

    Friand d'immobilier, Dubaï va ainsi investir 4 milliards d'euros, dont 420 millions rien que pour la construction des « Dubaï Towers », deux tours jumelles hélicoïdales et hautes de 300 mètres à Istanbul. L'assainissement de l'économie turque depuis son effondrement en 2001 et la stabilité politique de ce pays musulman dans une région minée par les conflits encouragent ces mouvements de capitaux vers la Turquie. Les États de la péninsule arabique cherchent des places sûres pour y faire fructifier leurs revenus pétroliers. La guerre au Liban les prive d'un refuge traditionnel et les spécialistes prévoient un redéploiement des fonds dans la région. « L'Égypte et la Jordanie seront probablement mieux placés mais la Turquie devrait également en profiter », estime de son côté Veyis Fertekligil.

    LAURE MARCHAND.
    10 août 2006 Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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