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Le port de Tanger Med monte rapidement en régime

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  • Le port de Tanger Med monte rapidement en régime

    e nouveau hub multimodal marocain prépare déjà sa deuxième phase, programmée pour 2015.
    L'an dernier, il a traité plus de 2 millions de conteneurs et d'autres marchandises.


    « Allah, al Watan, al Malik » (Dieu, le pays, le roi) : l'inscription géante est peinte à même la roche, sur la colline qui marque le point géographique le plus proche entre le continent africain et l'Europe. Soit à 14 kilomètres seulement des côtes espagnoles. Au pied, se croisent un incessant ballet de camions de marchandises, d'engins de chantier et de voitures particulières, dans ce qui représente le projet le plus ambitieux du Maroc en termes d'infrastructure : le port en eau profonde de Tanger Med, inauguré en 2007, mais qui est encore très loin d'avoir atteint son régime de croisière.

    L'investissement, qui a déjà atteint près de 700 millions d'euros, dont une partie à la charge du privé, devrait s'élever à quelque 2 milliards après achèvement des travaux en cours, vers la fin de la décennie. Manutention de conteneurs, de véhicules neufs, depuis que Renault a inauguré une usine géante dans la région voilà un an, transport de passagers et de camions de légumes vers l'Europe, stockage d'hydrocarbures, transbordement de marchandises… : « Ces derniers temps, nous avons multiplié les inaugurations, et le mouvement n'est pas fini », explique Meriem Fares, chargé du marketing de Tanger Med.

    D'ores et déjà, les deux terminaux de conteneurs, concédés au danois A.P. Moller-Maersk (lire ci-dessous) et à l'allemand Eurogate, ont une capacité totale de 3 millions de conteneurs par an. Jalonnés d'énormes grues-portiques, ils ont traité, malgré la crise économique en Europe qui ralentit les trafics, quelque 2,1 millions de boîtes l'an passé. Ce qui met Tanger largement devant le port de Marseille-Fos et non loin du Havre. Et encore, l'installation a connu au premier semestre 2012 ses premiers conflits sociaux, qui ont fait chuter l'activité annuelle de 13 %.

    Des travaux pharaoniques
    Symbole de l'attractivité de ces nouvelles installations portuaires, le « Marco-Polo », plus grand porte-conteneurs du monde, exploité par l'armateur français CMA CGM, y a accosté récemment.

    A terme, non loin de là, Tanger Med 2, dont les travaux vont bon train, ajoutera une capacité de 5 millions de conteneurs supplémentaires, soit un total de 8 millions d'unités par an, un niveau supérieur au trafic actuel du port de Rotterdam. Le tout pour une façade maritime qui atteindra 9 kilomètres, au sud du détroit de Gibraltar.

    La première tranche de cette extension, promise à l'opérateur Marsa Maroc, serait inaugurée en 2015. Un groupement réunissant Bouygues, le belge Besix et le marocain Somagec réalise les futures digues en coulant d'imposants caissons en béton, de la hauteur d'un immeuble de 20 étages. Une fois remplis de sable et d'eau, ils pèseront chacun 35.000 tonnes.

    Mais Tanger Med ne se résume pas au trafic de marchandises. Relié au centre-ville de Tanger par une autoroute et une voie de chemin de fer, le site compte une gare maritime et va se doter d'un vaste centre d'affaires, signé Jean Nouvel, sur 30.000 mètres carrés de bureaux pour une longueur de 400 mètres… comme un porte-conteneurs géant.

    À noter
    L'ancien port de Tanger-ville, à une quarantaine de kilomètres de là, va être réorienté sur la plaisance et sur la pêche.

    Des effectifs en nette hausse
    Né de la volonté du roi Mohammed VI de désenclaver le nord du Maroc, désavantagé par rapport à la région de Casablanca, la capitale économique du pays, Tanger Med compte aujourd'hui déjà 5.000 salariés, toutes professions confondues (manutention, douanes, autorités maritimes, etc.).
    Mais, à terme, les effectifs devraient représenter 150.000 personnes, selon l'autorité portuaire. Les deux villes proches du port, Tanger et Tétouan seront complétées par Chafrat, une ville nouvelle qui est en train de naître dans l'arrière-pays, hier très pauvre, et raviné par les pluies.
    Lesechos.fr
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