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    Zaim Bensaci, Président du CNC-PME à Mon Journal : « Le gouvernement doit inscrire l’entreprise productrice dans ses priorités »

    Le président du Conseil National Consultatif des PME, Zaim Bensaci, dans cet entretien qu’il nous a accordé, analyse la situation des PME en Algérie et indique que ces dernières ont besoin d’une réelle prise en charge sur le plan de leur mise à niveau. Il a estimé que le gouvernement Sellal manifeste certes une politique volontariste mais que l’économie nationale ne peut être relancée qu’avec la mise en place d’une véritable stratégie y’un assouplissement des rouages administratifs et l’abolition de la bureaucratie qui reste l’écueil de taille à toute dynamique visant la création et l’émergence d’entreprises performantes et viables.



    Comment avez-vous accueilli les nouvelles mesures prises par l’actuel gouvernement en faveur de l’économie nationale ?


    On ne peut que se réjouir que le gouvernement s’intéresse au secteur économique et notamment au développement de la PME mais ce qu’il faut espérer est que ces mesures soient appliquées rapidement pour l’assainissement du secteur et de son environnement. Ce qui permettrait éventuellement d’attirer de nouveaux investisseurs, d’aller dans le sens de la mise à niveau des entreprises et de pouvoir mettre en place un véritable biseness act pour la PME. C’est indispensable et crucial. Il nous faut un document de ce genre, cela va apporter une bouffée d’oxygène aux entreprises. Le gouvernement doit inscrire l’entreprise productrice dans ses priorités et élaborer une stratégie économique pour savoir où nous allons car il faut à tout prix en finir avec cette politique du tout import, à long terme, cela deviendra désastreux. Nous devons penser à injecter l’argent des hydrocarbures dans la reconstruction de notre tissu industriel et le développement de nos entreprises nationales privées et publiques.



    Concrètement quels sont les obstacles et les contraintes que rencontrent les PME ?

    Les PME sont surtout victimes de la bureaucratie et des atermoiements administratifs. Le financement, est aussi un grand écueil, il faut que les banques publiques puissent accompagner les investisseurs et jouer un rôle plus déterminant et volontariste. Je pense qu’il ya une ouverture dans ce sens et une volonté politique d’aller vers une redynamisation du secteur industriel puisque on parle de la création de 42 zones industrielles prévues et l’Aniref est en train de s’occuper de ces zones. Cela prendra bien sûr un peu de temps mais nous restons optimistes. Quant aux autres problèmes. Il ya celui de la sous-traitance sur lequel il faut sérieusement se pencher. Ce dernier est capable de création de richesse et d’emplois pour peu qu’on l’organise de façon rationnelle. Si on veut sortir du cercle du tout import et permettre l’émergence d’entreprises productrices, il faut mettre le paquet sur la sous-traitance et développer les segments y afférents pour reconstruire notre tissu industriel. Nous avons certaines possibilités que doivent respecter notamment les donneurs d’ordre à savoir une diminution significative des importations de tout ce qui est pièce de rechange, pièce de première monte et tout autre produit pouvant être fabriqué localement. Il faut donner la priorité à la production nationale.



    Quelles sont à votre avis les mesures incitatives pouvant permettre le développement des entreprises nationales ?

    C’est une question importante, il faut que les entreprises productrices soient considérés comme stratégiques, bénéficier d’un accompagnement spécifique, sur le plan de la mise à niveau dans le cadre de leur assainissement dans le cas de difficultés financières, développement, extension, gestion et formation. Les grandes entreprises préfèrent importer, elles se complaisent dans cette situation et il n ya pas de facilitations pour les producteurs nationaux. On argue que les entreprises nationales ne sont pas performantes, il y a certes des lacunes mais s’il n ya pas de réelle prise en charge de la part de l’Etat, je ne vois pas comment on sortira de ce cercle vicieux d’où la nécessité de les aider et de les soutenir pour les mettre à niveau. Et c’est par le travail permanent et les marchés qu’elles auront, qu’elles pourront se redresser et se développer. J’ajouterai que la sous-traitance existe et peut être un grand marché pour la relance économique mais il faudrait mettre sur pied un réseau de sous-traitants dans divers activités.

    Il ya aussi un autre problème qui est celui de la formation dans la mécanique de précision et la technologie de pointe. L’Université malheureusement ne forme pas de gens qualifiés. Nous avons à notre niveau fait un constat de la réalité. Je vous citerai quelques points à cet effet. Il n ya aucune synergie entre le monde économique et le monde du savoir. Pas de passerelle ni de stratégie claire dans ce sens. On remarque aussi un manque de maturité. L’orientation et la prise en charge des relations est floue, que ce soit entre l’université et l’entreprise ou même entre l’étudiant et son encadrement. Le niveau de l’enseignement est bas et les cours sont en décalage avec les besoins de l’entreprise. Quant aux centres de recherche, ils ne font que du théorique et n’ont aucune application concrète tandis que l’entreprise souffre pour faire appel à l’université pour innover.



    Il y a eu les dispositifs d’aide à la création d’emploi en faveur des jeunes comme l’Ansej ou encore la Cnac, pensez-vous que ces dispositifs pour booster la création d’entreprises sont efficaces?

    Certes ces dispositifs ont été mis en place pour aider à la création d’entreprises et booster le secteur de l’emploi cependant jusqu’à présent aucun bilan n’a été fait. Les sociétés qui ont été créées existent-elles toujours ? Ont-elles des difficultés particulières? Ne faut-il pas les accompagner ? On ne peut répondre à ces questions qu’après avoir fait un diagnostic et l’état des lieux. C’est une question sine qua non malheureusement en Algérie, nous manquons terriblement de données fiables et de suivi. Nous avons besoin en tant qu’opérateurs économiques d’avoir des statistiques pour avoir une visibilité du secteur.



    On incrimine souvent les banques publiques dans les opérations d’investissement en les accusant d’être réticentes et peu enclines à jouer un rôle plus actif dans la relance économique, qu’en pensez-vous ?


    Les banques sont tenues par des règles prudentielles imposées par la banque centrale. Il appartient au gouvernement de clarifier leur rôle et ce n’est pas difficile. Cela se fait par le biais d’instructions officielles et les banques s’exécuteront. C’est une question de volonté politique.



    L’Etat a retenu dans son plan quinquennal la mise à niveau de 20 000 entreprises, cela semble être une utopie vu que ce programme tâtonne, quel est votre avis ?


    Je ne pense pas qu’il est possible d’atteindre cet objectif vu la situation économique du pays et les contraintes que j’ai cité plus haut.ces deux dernières années, un millier d’entreprises a été retenu. Nous attendons de savoir dans quelles conditions cette mise à niveau va se faire et qui sont les bureaux d’étude qui traiteront leurs dossiers. Il faudrait aussi que la mise à niveau soit faite de bout en bout et pas uniquement au stade du diagnostic et qu’elle touche toutes les autres étapes. v Pour ce qui est de l’ANDPME (Agence nationale pour le développement et la promotion de la PME), nous pensons qu’il faut revoir son statut, qu’elle soit une EPIC et non plus une SPA. Un statut spécifique pour qu’elle soit suffisamment outillée afin qu’elle puisse traiter les dossiers de mise à niveau. Par ailleurs, je pense qu’un observatoire de la PME serait une structure adéquate pour établir une cartographie des entreprises algériennes et suivre leur développement en temps réel.



    Etes-vous d’accord avec ceux qui demandent une révision du code des marchés publics ?


    Certaines dispositions sont contraignantes et il faudrait les revoir, tout en préservant la notion de traçabilité et de transparence.

    source mon journal
    Entretien réalisé par Moufida Rahim
    Dernière modification par Sioux foughali, 27 février 2013, 21h42.
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