Les associations, les partis politiques et la société civile en Algérie exigent des sanctions contre les responsables impliqués dans la dernière affaire de corruption en date à la Sonatrach.
L'Algérie est en train de renforcer ses mesures de lutte contre la corruption au sein de la toute puissante compagnie pétrolière Sonatrach.
La société se trouve au cœur d’un grand scandale de corruption impliquant d’anciens responsables, parmi eux l’ex-PDG de la société Mohamed Meziane, en prison depuis 2011.
"Nous venons de promulguer la R18, une nouvelle procédure qui a été pour la première fois passée en revue et amendée par l’ensemble des dirigeants", a déclaré à la presse Abdelhamid Zerguine, l'actuel président-directeur général de l'entreprise.
"Nous avons aussi conforté la fonction audit, en la rendant fortement indépendante des organigrammes usuels de Sonatrach. Elle agit par pôles et aura à faire des investigations et à imposer l’éthique partout", a-t-il ajouté.
Zerguine a réagi suite à une enquête publiée par deux journaux, canadien et italien, le jeudi 21 février, révélant que le groupe canadien SNC Lavalin avait pu obtenir des contrats pétroliers avec la Sonatrach dans des conditions douteuses. Selon les mêmes enquêtes, des pots-de-vin auraient été versés à des responsables algériens.
Ces faits graves ont amené le parquet général de la cour d'Alger à instruire le juge en charge du dossier de corruption à la Sonatrach ouvert en 2011, pour l’élargissement du champ des investigations.
Le Président Abdelaziz Bouteflika est également sorti dimanche de son mutisme.
Dans un message adressé aux travailleurs algériens à l’occasion du double anniversaire célébrant la nationalisation des hydrocarbures et la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelaziz Bouteflika a affirmé qu’il ne pouvait "passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent la gestion de la Sonatrach".
"Ces informations", a-t-il poursuivi, "soulèvent notre révolte et notre réprobation". Bouteflika a déclaré "avoir confiance dans la justice de notre pays pour tirer au clair l’écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation".
Ce n'est pas la première affaire de corruption à secouer l'industrie pétrolière algérienne. De hauts responsables de l'entreprise - parmi lesquels Meziane, ses deux fils et plusieurs de ses associés - avaient été arrêtés en 2010 pour répondre devant la justice d'accusations de corruption.
Ils auraient profité de leur position dominante pour notamment décrocher des contrats auprès de la Sonatrach en faveur de compagnies étrangères auxquelles ils étaient liés et acquérir des biens et des avantages, tant en Algérie qu’à l’étranger. Suite à ce scandale qui avait décapité la direction de la Sonatrach, le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, avait perdu son poste au mois de mai 2010.
Le scandale, surnommé "Sonatrach 2", a soulevé l’indignation de la classe politique, des associations et la société civile en Algérie.
"La sécurité économique et la dignité de la nation appellent des mesures politiques et symboliques urgentes", a fait savoir dimanche le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Le parti a réclamé la démission immédiate des ministres cités ou impliqués dans la corruption, et la réouverture des enquêtes concernant les scandales précédents.
Le président du parti islamiste du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a appelé le peuple algérien à se constituer partie civile. "Ce n’est pas au PDG de Sonatrach de se porter partie civile dans cette dernière affaire qui a éclaboussé son groupe, mais à tout le peuple algérien", a-t-il soutenu samedi dans une déclaration à la presse.
"L'Algérie doit s’associer aux enquêtes menées en Suisse, en Italie et au Canada", affirme le communiqué publié dimanche par l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC). "Le gouvernement au plus haut niveau doit rapidement sortir de son silence et annoncer sa volonté politique de faciliter toutes les enquêtes sur SNC Lavalin en Algérie".
La corruption s'expliquerait par deux raisons essentielles, selon Abdelmadji Attar, ancien responsable de la Sonatrach : "L’abondance de l’argent et la centralisation des décisions."
Les citoyens algériens ont été choqués par cette énième affaire de corruption.
"Cette affaire peut nuire à l’image du pays", explique à Magharebia Salim Mansouri, étudiant en médecine de 23 ans. "Je souhaite que la justice puisse avoir la liberté et les moyens de sanctionner les personnes impliquées indépendamment de leur degré de responsabilité au sein des institutions de l’Etat".
Source: Magharebia
L'Algérie est en train de renforcer ses mesures de lutte contre la corruption au sein de la toute puissante compagnie pétrolière Sonatrach.
La société se trouve au cœur d’un grand scandale de corruption impliquant d’anciens responsables, parmi eux l’ex-PDG de la société Mohamed Meziane, en prison depuis 2011.
"Nous venons de promulguer la R18, une nouvelle procédure qui a été pour la première fois passée en revue et amendée par l’ensemble des dirigeants", a déclaré à la presse Abdelhamid Zerguine, l'actuel président-directeur général de l'entreprise.
"Nous avons aussi conforté la fonction audit, en la rendant fortement indépendante des organigrammes usuels de Sonatrach. Elle agit par pôles et aura à faire des investigations et à imposer l’éthique partout", a-t-il ajouté.
Zerguine a réagi suite à une enquête publiée par deux journaux, canadien et italien, le jeudi 21 février, révélant que le groupe canadien SNC Lavalin avait pu obtenir des contrats pétroliers avec la Sonatrach dans des conditions douteuses. Selon les mêmes enquêtes, des pots-de-vin auraient été versés à des responsables algériens.
Ces faits graves ont amené le parquet général de la cour d'Alger à instruire le juge en charge du dossier de corruption à la Sonatrach ouvert en 2011, pour l’élargissement du champ des investigations.
Le Président Abdelaziz Bouteflika est également sorti dimanche de son mutisme.
Dans un message adressé aux travailleurs algériens à l’occasion du double anniversaire célébrant la nationalisation des hydrocarbures et la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelaziz Bouteflika a affirmé qu’il ne pouvait "passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent la gestion de la Sonatrach".
"Ces informations", a-t-il poursuivi, "soulèvent notre révolte et notre réprobation". Bouteflika a déclaré "avoir confiance dans la justice de notre pays pour tirer au clair l’écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation".
Ce n'est pas la première affaire de corruption à secouer l'industrie pétrolière algérienne. De hauts responsables de l'entreprise - parmi lesquels Meziane, ses deux fils et plusieurs de ses associés - avaient été arrêtés en 2010 pour répondre devant la justice d'accusations de corruption.
Ils auraient profité de leur position dominante pour notamment décrocher des contrats auprès de la Sonatrach en faveur de compagnies étrangères auxquelles ils étaient liés et acquérir des biens et des avantages, tant en Algérie qu’à l’étranger. Suite à ce scandale qui avait décapité la direction de la Sonatrach, le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, avait perdu son poste au mois de mai 2010.
Le scandale, surnommé "Sonatrach 2", a soulevé l’indignation de la classe politique, des associations et la société civile en Algérie.
"La sécurité économique et la dignité de la nation appellent des mesures politiques et symboliques urgentes", a fait savoir dimanche le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Le parti a réclamé la démission immédiate des ministres cités ou impliqués dans la corruption, et la réouverture des enquêtes concernant les scandales précédents.
Le président du parti islamiste du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a appelé le peuple algérien à se constituer partie civile. "Ce n’est pas au PDG de Sonatrach de se porter partie civile dans cette dernière affaire qui a éclaboussé son groupe, mais à tout le peuple algérien", a-t-il soutenu samedi dans une déclaration à la presse.
"L'Algérie doit s’associer aux enquêtes menées en Suisse, en Italie et au Canada", affirme le communiqué publié dimanche par l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC). "Le gouvernement au plus haut niveau doit rapidement sortir de son silence et annoncer sa volonté politique de faciliter toutes les enquêtes sur SNC Lavalin en Algérie".
La corruption s'expliquerait par deux raisons essentielles, selon Abdelmadji Attar, ancien responsable de la Sonatrach : "L’abondance de l’argent et la centralisation des décisions."
Les citoyens algériens ont été choqués par cette énième affaire de corruption.
"Cette affaire peut nuire à l’image du pays", explique à Magharebia Salim Mansouri, étudiant en médecine de 23 ans. "Je souhaite que la justice puisse avoir la liberté et les moyens de sanctionner les personnes impliquées indépendamment de leur degré de responsabilité au sein des institutions de l’Etat".
Source: Magharebia
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