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Un Président dans la tourmente et l’incertitude

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  • Un Président dans la tourmente et l’incertitude

    Astucieusement, il s’est contenté de réagir comme un jésuite aux annonces de ces torrents de boue qui sont en train d’ensevelir la morale d’un Etat, qu’il a lui-même façonné durant trois mandats, et pour lequel il a eu la prérogative de distribuer les charges. A travers le courrier du 24 février, il a exprimé son courroux et sa «révolte» pour ensuite s’en remettre à la rectitude de la république des juges afin d’étayer toutes ces révélations et les sanctionner selon la loi.

    Dans cet exercice, imposé par le contexte, la plume du chef de l’Etat a préféré le refuge dans la litote («celle qui consiste à dire moins pour faire entendre plus»), au lieu de s’exposer en première ligne et aborder sans fard les bilans de son long magistère, à ce moment précis. Les scandales de la prédation attribués pour la plupart à la coterie, qui s’est longtemps réclamée de son parrainage, doivent-ils n’être perçus que comme des errements individuels, voire de «pardonnables péchés véniels» selon la formule des liturgies religieuses, lorsqu’ils concernent les sommes colossales détournées ?

    Car cette inclination à ne jamais nommer l’escroquerie et qualifier ses méfaits pour ce qu’ils sont conduit inévitablement le pays entier à rejeter la faute sur le premier dirigeant. Tant que le président de la République, dont l’image est éclaboussée par l’expansion de la corruption dans l’appareil d’Etat, ne se sera pas, d’une manière ou d’une autre, dédouané de son silence sur ce sujet, il lui sera difficile d’envisager son propre destin au-delà de l’an prochain.

    Il est fort probable, en effet, que c’est ce genre de scénario inédit qui serait en voie d’élaboration. Celui qui aurait pour trame une «alternance» imposée, non pas par les urnes, mais à la suite d’une abdication dictée par l’effroyable état des lieux… de l’Etat majuscule.

    Bouteflika, déjà en retard sur l’agenda qu’il avait lui-même rendu public il y a deux ans, ne peut être que dans l'incertitude totale depuis quelques semaines. Révélée au grand jour, la concussion de sa gouvernance lui est imputable aussi bien par les commentaires de la presse internationale que dans les non-dits des investigations. La plupart des spécialistes conjecturent justement sur sa passivité. Mais même lorsque ceux-là sont partagés entre la thèse qui suppose «qu’il n’a jamais rien su» et celle qui prétend «qu’il a laissé faire», Bouteflika ne sort pas indemne de reproches. Car dans les deux cas de figure, il n’apparaît plus comme le bon navire-amiral de l’Algérie.

    Et pour cause, qu’il ait jamais rien su des turpitudes de ses ministres indique bien une dérive et son incapacité à assumer la plénitude de sa fonction. De même lorsqu’on examine l’hypothèse du «laisser-faire », l’on ne peut qu’être horrifié par la détérioration de la frontière séparant l’éthique de la tentation… humaine.

    Or, comment voler au secours d'un Président pris dans une tourmente sans précédent, au moment où les faux-semblants volent en éclats et que les crédos, sur lesquels il a bâti son programme, se retournent contre lui ? Lui qui avait indiqué, au tout début de son investiture, que la gangrène de la corruption sera son grand chantier, le voilà confondu par les magouilles de son sérail. Aujourd’hui, il est en butte aux constats douloureux dès lors qu’il se voit rattrapé par la multitude de contradictions qui ponctuèrent sa longue marche, au point où il «découvre l’étendue du chaos, de l’infidélité et le soufre de la maffia dans son entourage.

    A la veille d’une mandature, qui ne se comptera plus qu’en quelques mois, a-t- il un autre choix que celui de revenir aux avant-postes de sa responsabilité pour contre-argumenter et dire de vive voix à la nation sa vérité, ou du moins ce qu’il reste d’elle en conscience?

    La suspicion qui accompagne désormais le sommet de l’Etat a désormais cessé d’être la coquetterie des plumitifs qui habitent les journaux. Elle est là perceptible et mesurable par l’opinion à travers le déballage sur les razzias et les mises à sac du bien public. Et même dans les «cafés de commerce», ce lieu de commérage des gens d’en bas, un jeu nouveau, différent de celui des cartes et du domino, est en train de faire des émules : celui de la convertibilité en monnaie de singe des euros et des dollars canadiens que les Chakib Khelil et leurs réseaux ont engrangés à l’ombre d’une présidence insouciante.


    Boubakeur Hamidechi
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

  • #2
    Lui qui avait indiqué, au tout début de son investiture, que la gangrène de la corruption sera son grand chantier, le voilà confondu par les magouilles de son sérail.
    Aujourd’hui, il est en butte aux constats douloureux dès lors qu’il se voit rattrapé par la multitude de contradictions qui ponctuèrent sa longue marche, au point où il «découvre l’étendue du chaos, de l’infidélité et le soufre de la maffia dans son entourage.
    C'est simple :

    La mafia d'avant Boutef (DRS) et ceux qui sont venus avec Boutef se neutralisent.

    Un consensus pour la distribution de la manne entre les 2 clans est établis, pour le perpétuer encore plus.

    Et le résultat est là.

    Personne ne veut dénoncer l'autre Clan, car ils se tiennent l'un l'autre par la barbichette.

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    • #3
      Bonjour sidmark,
      ils se tiennent l'un l'autre par la barbichette.

      Si seulement ils ont une "barbichette" ...!!

      Ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country. John F. Kennedy

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      • #4
        Bonjour sidmark,
        ils se tiennent l'un l'autre par la barbichette.

        Si seulement ils ont une "barbichette" ...!!
        Tu m'as tué de rire !

        Et en plus, t'as osé utiliser les couleurs toi aussi !

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